
L’an dernier, Cécile Cabanac faisait son entrée dans le monde du polar avec son excellent Des poignards dans les sourires. Un polar « chabrolien » à l’ambiance rurale et provinciale, se déroulant au fin fond de l’Auvergne. Après un tel succès, ses lecteurs l’attendaient de pied ferme pour voir comment elle allait négocier le fameux deuxième virage, oh combien dangereux.
Pari réussi haut la main, l’auteure nous offre un second roman à la hauteur de nos attentes, elle prend un virage à 180° du côté de l’ambiance. Bien loin de la campagne Auvergnate, cette histoire se déroule dans le monde caché et peu connu de la haute joaillerie.
Une intrigue taillée dans un diamant brut, ses multiples facettes vous en feront voir de toutes les couleurs.
La commandant Virginie Sevran et son ancien collègue Pierre Biolet -des personnages rencontrés dans le premier roman et qu’on se réjouit de revoir- sont appelés sur une scène de crime plutôt sanglante. On vient de retrouver Victor Bardier, un célèbre bijoutier installé rue du Faubourg Saint Honoré, assassiné, lacéré et baignant dans son sang. Son épouse a disparu, devenant ainsi la première suspecte.
L’enquête hautement complexe leur réservera bien des surprises et les fera voyager entre Versailles, la place Vendôme et ses célèbres bijoutiers, Anvers, la capitale du diamant, les pays de l’Est jusqu’à la Russie. Si les vitrines des joailliers célèbres brillent de mille éclats, l’envers du décor est beaucoup moins reluisant. En coulisse, on rencontre des faussaires, des trafiquants, des truands, des escrocs… Et tout ce joli monde est prêt aux pires magouilles pour l’argent et la gloire, la moralité ne fait pas partie de leur vocabulaire.
Une belle brochette de personnages occupe la scène. Eddy, le détective à bout de souffle; Anna, l’ex épouse de la victime; Mathilde, l’épouse disparue; Elena, une gemmologe russe qui cache beaucoup de choses; l’équipe de flics, les voyous… Cécile Cabanac apporte un soin tout particulier à ses personnages et comme dans son premier roman, les femmes occupent une place centrale dans l’histoire. Elle a tout prévu pour que le lecteur ne se perde pas en route, chaque chapitre donne la voix à un protagoniste, mettant en lumière une facette de la vérité. Les différents éléments s’emboîtent un peu à la manière des poupées russes, chaque couche nous réserve son lot de surprises. L’enquête est bien ficelée, elle avance entre les fausses pistes, les culs de sac et les rebondissements. C’est rythmé à la perfection, sans aucun temps mort ni ennui. Précis, net et d’une grande maîtrise.
Un vrai bon polar classique, un bijou finement ciselé qui réjouira les amateurs d’enquêtes réalistes et soignées.
Cécile Cabanac est entrain de se tailler une belle place dans le monde du polar français.
Je remercie chaleureusement les éditions Fleuve pour leur confiance et Cécile Cabanac pour sa jolie dédicace.
4ème Couverture
Ce matin, la DRPJ de Versailles fourmille déjà. On vient de leur signaler un meurtre…
Malgré la fatigue d’une nuit de planque, la commandant Virginie Sevran est envoyée sur les lieux. Elle ne cache pas son soulagement d’y retrouver son ancien collègue et ami Pierre Biolet, qui a récemment quitté Clermont-Ferrand pour la rejoindre dans cette partie cossue de la région parisienne.
Ensemble, ils découvrent le cadavre de Victor Bardier, bijoutier renommé installé rue du Faubourg-Saint-Honoré, profondément lacéré et baignant dans son sang. Le corps a été déplacé, la scène de crime n’a pas été correctement gelée, quant à la femme de la victime, elle a disparu… Et que dire de cette énigmatique gemmologue russe avec laquelle le joaillier travaillait depuis peu ?
De la place Vendôme au quartier des diamantaires d’Anvers, ce polar nous entraîne dans un monde confidentiel et feutré où, comme les diamants, la vérité comporte bien des facettes.
Editeur : Fleuve, 459 pages, date sortie : 17 septembre 2020
2 commentaires sur « Requiem pour un diamant – Cécile Cabanac »