Tombent les anges,  le premier roman de Marlène Charine a été une très belle découverte. J’ai tout aimé, l’intrigue, l’univers, la touche de fantastique et surtout le fabuleux duo de flics.  J’étais donc très excitée de découvrir comment l’auteure avait négocié le deuxième virage.

Inconditionnelles est un polar très atypique, un polar 100% féminin qui donne la parole aux victimes en abordant les thèmes de la maternité, de la justice, de la vengeance, de la résilience et du deuil.

Ça démarre en force dans le premier chapitre. La capitaine Silke Valles et son équipe sauvent trois fillettes de sept ans  kidnappées dix jours plus tôt et retenues prisonnières dans la cave d’une maison délabrée. Deux gamines s’en sortent, terrifiées mais bien vivantes. La troisième est inconsciente dans une baignoire remplie de glace. Le pédophile qui les retenait est abattu par la police. L’affaire est officiellement close mais beaucoup de zones d’ombre subsistent, la capitaine Silke s’interroge, son feeling lui dit que l’affaire est loin d’être terminée et que le vrai responsable est toujours dans la nature.

Nous allons suivre les trois mères Garance, Cora et Blandine dans leur quotidien auprès de leurs gamines traumatisées, elles se débattent avec leur colère et leur sentiment d’injustice. Petit à petit, les doutes et soupçons s’insinuent profondément en elles, rejoignant ceux de la capitaine Silke.

Comme dans son premier roman, l’auteure apporte un soin très particulier à tous ses personnages, elle les creuse, développe leur psychologie et leurs zones d’ombre. Trois mères brisées, très différentes l’une de l’autre, prêtes à tout pour rendre justice. Trois gamines profondément traumatisées. La capitaine Silke, mon personnage préféré. Solide et cabossée par la vie, tourmentée et cachant un passé mystérieux. Son partenaire Basile, un flic très touchant.

Quatre parties dans l’histoire et deux temporalités 1998 et 2016. Les courts chapitres alternent entre les points de vue des trois mères et l’enquête de police. Je vous avoue avoir eu beaucoup de mal à m’accrocher aux mères et à entrer pleinement dans l’histoire. Si l’intrigue est fort bien construite, j’ai trouvé le rythme en dent de scie, chaotique et inégal. La première partie démarre en force et nous accroche à fond, ensuite certaines longueurs s’installent, faisant ronronner l’enquête et diminuant le suspense par moment.

Coup de coeur pour le final que je n’ai absolument pas vu venir. Surprenant et brillant !

Un polar très original mais j’ai préféré l’univers et les personnages du premier roman de Marlène Charine.

Je remercie chaleureusement les éditions Calmann Lévy pour leur confiance.

4ème Couverture

« Venez ! Elles sont là ! » La capitaine Silke Valles et son équipe viennent d’investir une maison délabrée sur les hauteurs d’Annecy. Au sous-sol, une des trois fillettes enlevées dix jours auparavant gît, inconsciente, dans une baignoire remplie de glace. Les deux autres sont recroquevillées à côté, terrifiées mais indemnes.

Le ravisseur a été abattu dans l’assaut, l’affaire est donc officiellement close. Et pourtant, insidieusement, d’indice en indice, une interrogation fait son chemin dans l’esprit de la capitaine Valles, mais aussi dans celui de Garance, Cora et Blandine, les mères des trois fillettes : et si ça n’était pas fini ?

Editeur : Calmann Lévy, 342 pages, date sortie : 7 avril 2021