Le réseau pourpre – Carmen Mola

Le-Reseau-pourpre

 

Le Réseau pourpre fait suite à la « La fiancée gitane », premier tome d’une trilogie. Personnellement, je ne l’ai pas lu et cela ne m’a nullement gênée, les deux histoires se lisent indépendamment sans aucun problème et l’auteure distille subtilement des éléments du premier tome. 

Depuis des mois la BAC de Madrid (brigade d’analyse des cas) essaie de démanteler le Réseau pourpre.  Une organisation criminelle très active sur le Dark Web, elle vend de la violence pure à travers des snuff movies -vidéos de tortures et meurtres en direct-. Ce réseau est également impliqué dans l’enlèvement, le trafic d’êtres humains, les paris et jeux d’argent, les combats illégaux et le trafic de drogue.

La célèbre Elena Blanco dirige l’unité d’élite composée d’une redoutable hakeuse sexagénaire Mariajo, deux inspecteurs Orduno et Zarate, une inspectrice Chesca et un médecin légiste Buendia. Le fils d’Elena Blanco a été enlevé il y a huit ans par le réseau pourpre, il avait six ans à l’époque.  L’inspectrice, hantée par la disparition de son fils, essaie de noyer ses fantômes et d’anesthésier sa douleur en buvant de la grappa et en chantant dans tous les karaoké de Madrid.  Persuadée que son fils Lucas est toujours vivant, elle n’a jamais cessé de le chercher jusqu’à l’obsession.  Au point d’avoir transgressé ses limites professionnelles en cachant un élément important à son équipe.  Il y a quelques mois, elle a reçu une vidéo de son fils Lucas, couteau en main, il sur le point de torturer une jeune fille, il demande à sa mère d’arrêter de le chercher.  Son fils serait-il  aujourd’hui impliqué dans le réseau ou est-ce une cruelle mise en scène ?  Jusqu’où est-elle prête à aller pour découvrir la vérité ?

Elena n’est pas facile à cerner, n’affichant jamais ses sentiments, dure, forte et froide à certains moments, très touchante dans ses failles et sa fragilité.  La mère prend souvent le dessus sur l’inspectrice, comment concilier ses deux rôles ? Ses motivations personnelles et ses secrets créent beaucoup de problèmes et de tensions au sein de son équipe.

L’histoire démarre en force avec une scène d’ouverture d’une terrible violence.  Une jeune fille entrain de subir d’atroces sévices par deux hommes masqués, la vidéo est diffusée en direct sur l’ordinateur d’un adolescent.  Tension extrême, violence, suspense, rebondissements, drames et dilemmes personnels sont au coeur de cette intrigue sans temps mort.  Les chapitres courts rendent la lecture très addictive. L’enquête nous fait voyager à Madrid, des beaux quartiers, de la Plaza Mayor au quartier Pan Bendito, l’un des plus misérables et dangereux de la ville, où s’entassent les Roumains, Latinos et Magrébins.

Carmen Mola aborde avec beaucoup de finesse et d’intelligence les thématiques de la disparition et l’enlèvement d’enfants, elle nous ouvre les yeux et nous donne à voir la face sombre des réseaux sociaux, avec le Dark Web où l’argent règne en maître, où la barbarie et le sadisme sont sans limite.  A travers le personnage d’Elena, on explore les limites de l’amour maternel, pouvons-nous pardonner à un monstre parce qu’il est de notre sang ?  L’auteure semble bien connaître le fonctionnement d’une unité d’élite, les procédures d’enquêtes criminelles dans leurs différentes phases, elle nous montre aussi comment les inspecteurs confrontés aux pires violences humaines parviennent à mettre leurs émotions de côté afin de garder la tête froide pour l’enquête.

L’enquête mènera le groupe d’Elena loin dans le passé, là où tout a commencé, au coeur des terribles secrets de l’Espagne franquiste.

J’ai dévoré ce Réseau Pourpre de la première à la dernière ligne et je n’ai qu’une envie, découvrir la première enquête d’Elena Blanco. 

On ne sait toujours pas qui se cache derrière l’énigmatique Carmen Mola, la seule chose qui soit sûre c’est qu’elle (ou il) est entrain de devenir un phénomène en Espagne et à l’international. 

Je remercie chaleureusement les éditions Actes Sud pour leur confiance.

 

4ème Couverture

Par une journée d’été caniculaire, l’inspectrice Blanco fait irruption dans la villa d’une famille madrilène de la classe moyenne et se rue dans la chambre d’un adolescent. La scène diffusée en direct sur l’écran de son ordinateur dépasse l’entendement : une jeune fille y subit d’atroces sévices avant d’être méthodiquement assassinée par deux hommes masqués. Si le garçon est arrêté devant des parents consternés d’avoir pu engendrer un tel détraqué, pour la brigade, le cas est loin d’être isolé. Voilà des mois qu’elle piste le sinistre Réseau Pourpre, spécialisé dans les «snuff movies», ces films clandestins diffusés exclusivement sur le «Dark Web», à destination de voyeurs prêts à payer des fortunes leur macabre addiction à la violence. Un business juteux qui se passe aisément de décors, de fondus enchaînés et d’effets spéciaux, puisque les suppliciés ne sont pas des acteurs.  Pour la plus célèbre flic d’Espagne, cette enquête revêt en outre une importance toute personnelle : son fils a été séquestré voilà huit ans par ce même réseau, et il se pourrait bien que de victime il soit devenu bourreau.  L’enquête explore tant le Madrid des beaux quartiers que celui de ses banlieues oubliées et déterre de bien obscurs secrets de famille remontant à l’ère franquiste. Noyant son désespoir dans la grappa et les nuits blanches des bars à karaoké, ici plus que jamais, Elena Blanco est une femme forte qui veut comprendre. Mais l’amour d’une mère pour son f ls obéit-il toujours aux lois de la raison ?

Editeur : Actes Sud, 384 pages, date sortie : 7 avril 2021

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