Le premier roman l’auteur « Je suis innocent » a été une belle découverte, j’avais écrit dans ma chronique : Thomas Fecchio, de la graine de talent… à suivre assurément ! Et moi, quand j’aime les débuts d’un auteur, j’ai toujours envie de voir comment il va négocier le fameux deuxième virage.
Virage réussi avec L’heure des chiens, j’ai passé un très bon moment lecture !
La petite ville tranquille de Soissons se retrouve sous les projecteurs en quelques heures, théâtre à ciel ouvert d’évènements noirs et très violents. Les tombes musulmanes de la nécropole dédiée au soldats 14-18 sont éventrées et horriblement profanées, le slogan « L’invasion s’arrête ici » est peint sur les murs. A l’autre bout de la ville, Julia trouve une main coupée en se baladant sur les berges de l’Aisne. Julia est suivie à la clinique Mon Repos pour des problèmes d’addictions liés à un grave traumatisme. L’adjudant Gomulka se voit dépassé par ces deux affaires, il demande de l’aide à sa hiérarchie. Le lieutenant Delahaye surnommé « la Machine » vient lui prêter main forte.
De solides personnages
Un étonnant duo que tout oppose. Gomulka, le gendarme désabusé, épuisé, déprimé, comptant les jours qui le séparent de la retraite. Delahaye, la machine de guerre ne vivant que pour le boulot et la réussite. Deux solides personnages d’une belle épaisseur, attachants et bourrés d’humanité, finement analysés dans leurs failles, leurs contradictions et zones d’ombres.
Une enquête d’une ampleur démesurée
Les deux hommes sont loin d’imaginer qu’ils mettent les pieds dans un sacré bourbier. Leur enquête prendra une ampleur démesurée et les amènera dans des milieux aux antipodes l’un de l’autre. Deux questions se posent d’emblée : ces deux affaires si éloignées sont-elles liées et comment s’y prendre pour démêler pareil écheveau ? Leurs recherches soulèvent de nombreuses problématiques sociétales, toutes vont se téléscoper : l’extrême droite et le racisme, le sort des migrants, le management et les violences en entreprise, la drogue et ses trafics, les bandes des cités…
Une intrigue noire et complexe
L’intrigue est noire, dense, complexe, elle soulève beaucoup de doutes et questionnements. Une gigantesque toile d’araignée se construit pas à pas sous nos yeux, les enquêteurs progressent entre frustrations, fausses pistes, impasses, violences et rebondissements. Le rythme ne faiblit qu’à de rares moments.
J’émettrai juste un petit bémol concernant le final et ses révélations un petit peu précipités.
Je remercie chaleureusement les éditions Seuil pour leur confiance.
4ème Couverture
En l’espace d’un week-end, le quotidien de la ville de Soissons sombre dans le chaos. Les tombes musulmanes de la nécropole dédiée aux soldats de 14-18 sont atrocement profanées et de l’autre côté de la ville, Julia, en convalescence à la suite d’un accident traumatisant, trouve une main sauvagement coupée sur les berges de l’Aisne. L’adjudant Gomulka, gendarme désabusé et proche de la retraite, se voit confier ces deux enquêtes. Face à la violence et la noirceur de ces crimes, il ne s’opposera pas à ce que le lieutenant Delahaye, surnommé » la Machine « , lui prête main forte. Au cœur d’une ville qui porte les stigmates du premier conflit mondial, les deux hommes vont devoir démêler l’écheveau de ces deux affaires, qui n’en formeront peut-être qu’une. » L’invasion s’arrête ici « .
Editeur : Seuil, 384 pages, date sortie : 15 avril 2021