Je suis Claire Favan depuis ses débuts, avec son premier roman Tueur intime, c’était il y a dix ans, ouf que le temps passe vite ! J’aime beaucoup ce qu’elle fait, elle ne m’a jamais déçue, j’oscille entre coups de coeur et très bonnes lectures. Elle a pris des risques avec son dernier roman Inexorable, elle est sortie de sa zone de confort, elle s’est mise à nu pour nous offrir un roman noir bouleversant et d’une incroyable justesse. Personnellement, je l’ai adorée dans ce registre.
Retour aux sources avec son petit dernier Les cicatrices, elle nous emmène aux Etats Unis, elle revient à ce qu’elle connait bien, son thème de prédilection, les tueurs en série. Pas simple de se renouveler quand on a déjà abordé le sujet en long en large et en travers. Elle y parvient toutefois en abordant les choses sous un angle légèrement différent avec une double temporalité.
Nous sommes à Centralia une petite ville de l’Etat de Washington. On entre dans la vie d’Owen, un brave gars docile coincé avec son ex épouse Sally. Ils sont séparés mais continuent cohabiter dans leur maison coupée en deux, Sally n’accepte pas la séparation et lui mène une vie d’enfer avec chantages au suicide. Owen continue à bosser dans le garage de son ex beau père, il subit des pressions quotidiennes pour revivre avec Sally. Bref, le tableau parfait d’une vie déprimante qui va méchamment s’assombrir le jour où son ADN est découvert sur une scène de crime, celle d’un serial killer surnommé Twice, sévissant depuis de nombreuses années. Il enlève, séquestre et viole des jeunes femmes, toujours par deux. Et ce n’est que le début, la vie d’Owen se transforme en un véritable enfer.
Claire Favan nous offre une histoire de vengeance et de séquestration jouant sur les apparences, les mensonges et abordant des thématiques intéressantes que je ne peux dévoiler. Sans aucun doute, elle maitrise l’art du suspense et du rythme. La construction hautement complexe nous ballade de fausses pistes en révélations, elle nous manipule et pas qu’un peu, attendez vous à être balloté dans tous les sens et à perdre tous vos repères face aux multiples retournements. C’est tout simplement machiavélique. Et tordu à souhait, un peu trop à mon goût !
A force de brouiller les pistes, j’ai eu l’impression que l’histoire se perdait quelque peu dans une surenchère de twists, dommage, trop de retournements tue le retournement ! Deuxième bémol, je ne me suis pas beaucoup attachée aux personnages, il m’a manqué cette dimension émotionnelle qui me touche et me permet de m’immerger à 100% dans l’histoire.
Un thriller efficace qui ravira les amateurs de serial killer. Une bonne lecture dans l’ensemble, même si je suis mitigée sur les bords. Je continuerai bien sûr à suivre Claire Favan de très près, l’histoire ne va pas s’arrêter après dix ans.
Je remercie chaleureusement les éditions Harper Collins pour leur confiance.
4ème Couverture
Centralia, État de Washington. La vie d’Owen Maker est une pénitence. Pour s’acheter la paix, il a renoncé à toute tentative de rébellion. En attendant le moment où il pourra se réinventer, cet homme pour ainsi dire ordinaire partage avec son ancienne compagne une maison divisée en deux. Il est l’ex patient, le gendre idéal, le vendeur préféré de son beau-père qui lui a créé un poste sur mesure. Un type docile. Enfin, presque. Car si Owen a renoncé à toute vie sociale, il résiste sur un point : ni le chantage au suicide de Sally ni les scènes qu’elle lui inflige quotidiennement et qui le désignent comme bourreau aux yeux des autres ne le feront revenir sur sa décision de se séparer d’elle.
Mais alors qu’une éclaircie venait d’illuminer son existence, Owen est vite ramené à sa juste place. Son ADN a été prélevé sur la scène de crime d’un tueur qui sévit en toute impunité dans la région, et ce depuis des années. La police et le FBI sont sur son dos. L’enfer qu’était son quotidien n’est rien à côté de la tempête qu’il s’apprête à affronter.
Editeur : Harper Collins, 368 pages, date sortie : 4 mars 2020
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