La nymphe endormie – Ilaria Tuti

COUP DE COEUR !!!

Une beauté à couper le souffle…

Son premier roman Sur le toit de l’enfer a été une révélation et un gros coup de coeur. Comment négocier le deuxième virage après un tel succès ? J’imagine qu’Ilaria Tuti devait avoir une pression énorme sur les épaules pour ne pas décevoir ses lecteurs.  Elle confirme son immense talent, elle se surpasse et nous offre un magnifique cadeau avec ce sublime récit qui sort des sentiers battus.

Comment vous raconter cette  histoire sans la spoiler ? Les mots me manquent pour vous parler de ce bijou et je sais déjà qu’ils ne seront pas à la hauteur du talent d’Ilaria Tuti.

Nous retrouvons l’extraordinaire commissaire Teresa Battaglia et son bras droit, l’inspecteur Massimo Marini, quelques mois après leur éprouvante enquête racontée dans Sur le toit de l’enfer. Ils sont appelés sur une étrange affaire de cold case, un tableau a émergé du passé, retrouvé accidentellement par le neveu de l’artiste. ‘La nymphe endormie’ représente une jeune fille d’une grande beauté, une date est écrite dans le coin 20 avril 1945. Les experts découvrent qu’il a été peint avec du sang humain provenant d’un coeur. Le peintre Alessio Andrian, partisan durant la guerre, dépositaire du secret est toujours vivant mais il s’est enfermé dans la folie depuis septante ans, il n’a plus prononcé un mot. Comment faire la lumière sur une énigme si mystérieuse, l’affaire s’annonce compliquée.

La piste du sang va mener Battaglia au coeur de la vallée de Val di Resia, enclavée dans les préalpes au nord est du Frioul. La forêt, les montagnes, les espaces sauvages sont loin d’être un décor, sous la plume d’Ilaria Tutti, Dame Nature devient un personnage à part entière dont le coeur palpite en silence et nous percevons les sons des ruisseaux, les odeurs, les couleurs. Les habitants, les Resians, dont l’origine se perd dans la nuit des temps, leur ADN unique provient des steppes d’Asie centrale. Ils sont fermés au monde extérieur depuis des siècles, parlent une langue ancienne, le protoslava et défendent leurs origines, leur folklore et leurs traditions.

L’intrigue est complexe et fascinante, elle réveille de vieux secrets enfouis depuis si longtemps. L’alternance entre le présent et les flash back de 1945 capte notre attention d’un bout à l’autre jusqu’au sublime final et on se surprend plus d’une fois à retenir son souffle. L’auteure explore l’horreur, les différents visages du Mal et ses frontières si ténues.

Atmosphère troublante

Mais l’enquête n’est finalement que la partie visible de l’iceberg, ce roman viscéralement féminin nous emmène bien plus loin qu’un thriller classique, il pénètre au coeur du culte du féminin sacré et mêle habilement les légendes, les mythes, l’anthropologie, les rituels ancestraux, laissant une porte ouverte sur une part de mysticisme et de chamanisme.

Ilaria Tuti a du génie pour pénétrer profondément dans l’âme de ses personnages, elle scrute leurs tourments, elle sonde leurs secrets, elle explore leurs souffrances, leur fragilité et les fantômes de leur passé.  La fascinante, l’indomptable commissaire Battaglia incarne l’âme de ce roman mais de fabuleux personnages gravitent autour d’elle, Massimo et son passé trouble, la jeune aveugle Blanca et son chien Smoky formé à la détection des restes humains, Krisnja, Alessio le peintre, Francesco, Matriona.

Sa plume exceptionnelle est d’une grande beauté, elle oscille entre sensibilité, puissance, subtilité et sensualité, il s’en dégage une poésie et une fascination qui nous envoûte complètement.

J’ai lu les 624 pages en apnée, de peur de remonter et de perdre la magie du récit. J’ai aimé chaque ligne, chaque mot, chaque virgule… j’ai refermé le livre le coeur empli d’émotions, les larmes au bord des yeux.

Entrez à pas feutrés dans le monde d’Ilaria Tuti et laissez vous surprendre par ce voyage ensorcelant.
Lisez d’abord Sur le toit de l’enfer pour découvrir l’auteure.

Je remercie chaleureusement les éditions La Bête Noire pour leur confiance.

Les notes en fin de roman sont passionnantes, elles font référence à cette vallée Val di Resia qui existe réellement.

4ème Couverture

Derrière la beauté bouleversante de la Nymphe endormie se cache l’horreur : au lieu de peinture, l’artiste a peint le tableau avec du sang. Voilà ce qui lance le commissaire Teresa Battaglia sur la piste d’un meurtre commis soixante-dix ans plus tôt, dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale. Une enquête où il n’y a ni corps ni scène de crime, ni suspect ni témoin. Rien qu’une trace génétique que Teresa remonte jusqu’à une vallée isolée et mystérieuse du nord de l’Italie : le Val Resia.
Après avoir marché sur le toit de l’enfer, Teresa doit percer le secret du sommeil de la Nymphe.
Vous n’oublierez jamais Teresa Battaglia. Mais il est possible qu’elle vous oublie…

Editeur : Robert Laffont (coll. La Bête Noire), 624 pages, date sortie : 24 octobre 2019

7 commentaires sur « La nymphe endormie – Ilaria Tuti »

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