Johana Gustawsson est une toute grande dame du Noir. Ses deux premiers thrillers « BLOCK 46″ et Mör ont été des coups de coeur. Comment vous dire que j’attendais SANG avec beaucoup d’impatience.
Troisième enquête pour nos deux héroïnes. Quel plaisir de retrouver Emily Roy, la profileuse et son amie Alexis Castells, écrivaine spécialisée dans les crimes en série. Un duo très complémentaire qui fonctionne à merveille.
Nous allons voyager entre deux histoires, deux époques avec des personnages qui semblent n’avoir aucun lien entre eux, c’est la marque de fabrique de Johana Gustawsson.
De nos jours, en Suède, la famille d’Aliénor Lindbergh, une jeune autiste touchante, collègue d’Emily Roy à Scotland Yard (nous l’avons découverte dans MÖR) est sauvagement assassinée à son domicile, les meurtres font penser à une vengeance.
Dans le passé, en Espagne, nous plongeons au coeur de la guerre civile, dans les orphelinats -de véritables prisons inhumaines- où se retrouvaient enfermés femmes et enfants opposés au régime dictatorial de Franco.
Quel est le lien entre ces deux histoires séparées de 80 ans ? Comment vont-elles se rejoindre, s’imbriquer pour finir par nous exploser en pleine face ?
On saute d’une époque à l’autre sans voir de lien apparent, on se laisse balader en suivant les indices semés subtilement. L’enquête avance lentement, un peu à la manière d’une gestation. Il sera d’ailleurs question de PMA (procréation médicalement assistée). La famille assassinée en Suède gérait une clinique de la fertilité.
L’auteure gratte le passé sanglant de l’Espagne et dénonce avec beaucoup de pudeur, de justesse et sans aucune surenchère les horreurs subies durant le régime franquiste. Elle nous plonge au coeur des abominations, des tortures, des maltraitances commises sur les femmes et les enfants. Elle nous tord le coeur et les tripes ! C’est poignant, sombre, glaçant et vibrant d’émotion. Pour beaucoup d’entre nous, c’est un pan assez méconnu de l’histoire. (Petite parenthèse, j’ai découvert ce pan d’histoire grâce à l’extraordinaire roman de Simone Gélin « L’affaire Jane de Boy », je vous le recommande vivement !).
L’alternance des époques et les révélations au compte goutte donnent un beau rythme à ce thriller. Les chapitres courts, les surprises, les rebondissements et la belle plume de Johana Gustawsson nous empêchent de poser notre lecture. C’est hyper prenant et passionnant, les pages se tournent toutes seules, la tension monte, l’enquête avance de plus en plus vite, les pièces du puzzle s’imbriquent…. les deux histoires se rejoignent dans un FINAL qui explose.
Et là, badaboum… c’est la déception pour moi. Un final tiré par les cheveux, j’ai poussé un cri, pas possible une fin pareille. Dommage !
SANG a été une excellente lecture mais il ne sera pas un coup de coeur comme les deux précédentes enquêtes d’Emily et Alexis, le final ne passe pas, mais ce n’est bien sûr que mon humble ressenti.
Je remercie chaleureusement les éditions Bragelone pour leur confiance.
4ème Couverture
[Sång] : nom fém. En suédois, signifie « chanson ».
En Suède, une famille est massacrée dans sa luxueuse demeure. Ce terrible fait divers rappelle sur ses terres Aliénor Lindbergh, une jeune autiste Asperger récemment entrée comme analyste à Scotland Yard : ce sont ses parents qui ont été assassinés.
Avec son amie Alexis Castells, une écrivaine spécialisée dans les crimes en série, la profileuse Emily Roy rejoint sa protégée à Falkenberg, où l’équipe du commissaire Bergström mène l’enquête. Ensemble, elles remontent la piste du tueur jusqu’à la guerre civile espagnole, à la fin des années 1930, lorsque le dictateur Franco réduisit toute résistance au silence, dans le sang.
Editeur : Bragelone, 285 pages, date sortie : 16 octobre 2019
Ah zut parce que je n’ai pas lu les deux premiers (qui ont l’air assez glauque) alors que l’histoire de celui-ci me tentait. Donc je lis un des deux autres ?
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Il peut se lire indépendamment des deux autres mais ce serait fort dommage de ne pas suivre les deux héroines principales !
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Je vais donc commencer par le premier. Merci.
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Pas encore lu , je l’avoue ! Quant à cette ignominieuse conspiration nauséabonde contre ton honnêteté et sa sincérité , tu laisses pisser le mérinos car la bave du crapaud n’atteint pas la blanche colombe !! Minni est vraiment un très mini auteur , au point que je me demande si ce n’est pas un fake , c’est dire !!
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Jean Michel, c’est tout à fait ça, ton observation est pertinente et ton ressenti excellent !!!
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