Je viens de lire Pétronille Rostagnat pour la première fois. Quelle sacrée belle découverte ! Septième roman de l’auteure, mais pourquoi diable ne l’ai pas lue plus tôt ?  Elle a réussi le tour de force de bluffer la serial lectrice que je suis.

Le début laisse penser à un banal drame familial. Marion est en pleine dépression, elle se bourre de médicaments et perd pied depuis que son mari Laurent l’a quittée pour Emma, une petite jeunette. Elle a la garde de leur fille Romane, une gamine de seize ans en pleine crise d’adolescence. Un soir, elle rentre en pleurant, couverte de sang « Je l’ai tué, maman, je l’ai tué… Il faut se débarrasser du corps, maman. Ce soir »

Ainsi démarre ce polar qui se lit d’une traite en retenant son souffle.

Jusqu’où ira cette mère pour sauver son enfant ? Elle est prête à tout, même à commettre l’impensable. On se pose inévitablement la question : et moi, qu’aurais-je fait à sa place ?

Méfiez vous des apparences, elles sont trompeuses !

Pétronille Rostagnat aborde un sujet très délicat, un fait de société dont on ne parle pas beaucoup, je ne vous révélerai rien, au risque d’en dire trop. Elle pose un regard lucide et pointu sur cette thématique, nous questionne et nous pousse à la réflexion avec beaucoup de subtilité. Attendez-vous à être drôlement secoué ! J’ai trouvé que la « note au lecteur » du début qui révèle la thématique enlève une grande part de surprise, je l’aurais préférée en fin de roman.

Glaçant et machiavélique !

L’intrigue, fort bien ficelée, est portée par une plume d’une grande fluidité. On est loin d’imaginer la direction que va prendre l’histoire. Les courts chapitres s’enchaînent et soudainement, c’est la bascule, un véritable choc ! On plonge au coeur de l’enfer entraîné dans une spirale diabolique et infernale. Impossible d’en sortir, on passe du chaud au froid le plus glacé, envahi d’émotions, on est manipulé et déstabilisé par la tournure des choses.

L’auteure nous offre une belle galerie de personnages. Elle s’infiltre dans leur intimité, au fond de leur mal être, dans leurs doutes et leur part d’ombre, elle creuse leur psychologie avec une grande finesse. Les femmes occupent la première place dans ce récit, Marion, Romane, Emma, Elodie et Pauline Carel (une héroïne rencontrée dans les précédents romans) qui croise la route de Marion et Laurent pour tenter de faire la lumière sur cette affaire. Cette étonnante avocate défend les causes pourries, elle a un passé fort trouble et cache beaucoup de lourds secrets.

Le rythme s’accélère dans la deuxième partie, les rebondissements se multiplient, le suspense s’intensifie et la tension prend le dessus. La fin vient vous secouer avec une surprise de taille.

Laissez-vous entraîner dans cette folle spirale, ce polar vous étonnera à plus d’un titre !

Je viens de recevoir le précédent roman de Pétronille Rostagnat « J’aurais aimé te tuer », je sens qu’il va être vite lu.

Quatrième de couverture

«  Maman, il faut cacher le corps.  »

Depuis son divorce, Marion sombre dans la dépression. Assommée de médicaments, elle réalise à peine qu’à 16 ans, sa fille Romane a bel et bien quitté l’enfance. Jusqu’au soir où Romane rentre à la maison en état de choc. Elle vient tout juste de réchapper d’une agression, et ses vêtements sont couverts de sang. Le sang de l’homme qu’elle a tué.
Marion est prête à tout pour protéger sa fille. Même à croire à sa version des faits, qui s’émaille pourtant chaque jour de nouvelles révélations. Mais Pauline Carel, avocate, compte bien faire la lumière sur ce qui s’est réellement passé cette nuit-là.

Editeur : HarperCollins, 304 pages, date sortie : 22 mars 2023