Mort au couvent – Oscar de Muriel

Mort au couvent

Un huis-clos au coeur d’un couvent
Des religieuses du XVIIe siècle mènent l’enquête

Au Mexique (Nouvelle-Espagne), en 1689, les femmes avaient deux choix : se marier ou devenir religieuses.
Isabel est envoyée au couvent San Jeronimo par sa grand mère la comtesse Dona Marina, persuadée que personne ne voudra épouser une telle rebelle insolente et préférant économiser l’argent de sa dot. Elle prend le voile, contrainte et forcée, et devient la novice Alina, accompagnée de Matea, sa jeune domestique indigène. Dès son arrivée, Soeur Juana la prend sous son aile. Une femme remarquable, érudite et excentrique, s’intéressant à l’art culinaire, à la philosophie, aux sciences, à l’astronomie, une grande poétesse et femme de lettres  toujours plongée dans ses livres.

Quelques jours plus tard, on découvre le corps d’une religieuse atrocement mutilée. C’est l’horreur ! Et ce n’est pas la première fois que cela se produit. Ces morts sont arrivées aux oreilles du Saint Office et les Inquisiteurs sont en route pour le couvent.

Soeur Juana, Alina et la jeune Matea se transforment en « détectives de choc » pour mener l’enquête. Un trio très complice au regard affuté et des esprits vifs  qui se complètent fort bien.  Parviendront-elles à élucider ces terribles meurtres et à débusquer le ou la coupable avant que le bras vengeur de l’Inquisition ne s’abatte sur le couvent.

L’auteur s’est inspiré d’Agatha Christie et de Sherlock Holmes pour l’intrigue et d’Umberto Eco pour l’ambiance. J’ai aimé l’atmosphère huis-clos du couvent. Cela fourmille de détails sur la vie des religieuses, les routines quotidiennes, les cellules et l’enfermement, les secrets bien gardés, les us et coutumes au sein de la communauté. Entre les offices, les prières et l’entretien, une grande place est laissée à la cuisine et à la gourmandise, les épices, le sucre et le chocolat étaient fort appréciés.

Oscar de Muriel a mené énormément de recherches sur l’authentique personnage historique, la religieuse Juana Inès de la Cruz du couvent de San Jeronimo, pour écrire ce polar historique, premier volet des aventures de soeur Juana. Cette femme exceptionnelle a pris le voile pour préserver sa liberté et sa soif de connaissance, à l’époque où le savoir était réservé aux hommes. Elle s’est consacrée entièrement à l’érudition et aux livres.

Un roman léger, divertissant et dépaysant. Une intrigue « gentillette » proche du cosy mystery mais bien ficelée et pleine de suspense. J’ai passé un bon moment lecture.

Je remercie chaleureusement les éditions Presses de la Cité pour leur confiance.

Sor_Juana_by_Miguel_Cabrera

Soeur Juana Inès de la Cruz

Quatrième de couverture

Notre Père qui êtes aux cieux, délivrez-nous du mal…
Mexico, Nouvelle-Espagne, XVIIe siècle. Quelqu’un – ou quelque chose – a pris possession du couvent de San Jerónimo. Religieuses et servantes sont retrouvées sacrifiées sur l’autel selon des rituels précolombiens sanguinaires, et la suspicion règne. Nulle n’y échappe. Car dans cette enceinte retirée du monde, entre fornication, autoflagellation et cauchemars blasphématoires, le péché est partout…
Alina, jeune novice insolente et rebelle, vient de prendre le voile. Au côté de Matea, sa fidèle domestique indigène, la voilà qui s’allie à sœur Juana, excentrique femme de lettres, pour trouver le coupable. Entre prières, lectures, leçons de cuisine et chocolats chauds, le trio mène l’enquête. Mais dehors, l’Inquisition est déjà en chemin et compte bien couper le mal à la racine…
Dans une atmosphère digne du Nom de la rose, le premier volume d’une nouvelle série de polars historiques, exotiques et mystiques.

Editeur : Presses de la Cité, 343 pages, date sortie : 2 février 2023

6 commentaires sur « Mort au couvent – Oscar de Muriel »

  1. Encore un livre qui peut nous apprendre bien des choses, comme la façon de vivre à l’époque, la condition de la femme (le choix en se marier et si ce n’est pas le cas comme dans ce récit, prendre le voile est un exemple parmi tant d’autres, j’ai appris dans un roman il y a bien longtemps que les femmes n’avaient pas le droit d’ouvrir un compte bancaire pendant les années ’70 sans l’accord de leur mari), la vie dans un couvent au XXVIIᵉ siècle, l’inquisition…Et en plus, j’adore les livres dans lesquels des gens autres que la police mènent une enquête, comme dans « Mort sur le transsibérien : une enquête d’Olga Pouchkin, une garde-barrière vivant dans un petit village en Sibérie qui adore lire et qui va enquêter lorsqu’elle sera témoin d’un meurtre et, cerise sur le gâteau, un petit bout d’histoire, de la vie de Sœur Juana Inès de la Cruz…Un livre qui a beaucoup d’ingrédients pour me plaire! Merci pour cette chronique! Je le note tout de suite!

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