Son premier roman La chute de la maison whyte (lauréat du Grand prix des enquêteurs) a été une belle découverte. Pas facile de négocier le fameux deuxième virage, Katerina Autet en parle dans les remerciements « Il parait que le deuxième roman est celui de tous les dangers. Il doit forcément être mieux que le précédent (sinon c’est le signe qu’on régresse). Il doit également être différent, pour ne pas donner l’impression qu’on se répète…… »

Les deux morts de Charity Quinn est quelque peu différent et semblable aussi, on retrouve plusieurs similitudes qui ont fait le succès du premier et je m’en réjouis.

Exit Cape Cod, ses belles villas et ses millionnaires. Direction Georgestown, quartier très huppé de Washington. Charity Quinn, une avocate richissime très en vogue, est sur le point de se marier à 52 ans, follement amoureuse du beau Timothy.  Sa vie bascule en une seconde quand un grand miroir accroché au dessus de son lit s’écrase sur elle, la laissant complètement défigurée. Sur son lit d’hôpital, elle reste muette, enfermée dans le silence. Les médecins ne comprennent pas, aucune raison médicale ne l’explique. Deux détectives débutants sont appelés sur cette affaire qui ressemble à un banal accident. Mais très vite, l’enquête s’oriente vers une tentative de meurtre.

Qui peut en vouloir à Charity au point de souhaiter sa mort ? Et quel est le mobile ? Quelqu’un qui veut l’empêcher de mener à bien son dernier procès très médiatisé qui agite l’opinion publique ? Une de ses deux filles qui lui reproche beaucoup de choses sur son éthique ? Ou Sam, sorte de fille adoptive qui s’est incrustée dans la famille ? Dorothy, son assistante ? L’homme à tout faire de la maison ? Son beau fiancé ? Ça fait un paquet de suspects potentiels et beaucoup de questions sans réponse. Nos deux détectives, Ethan et Helena, parviendront-ils à démasquer le coupable ? Comment faire la lumière sur cet accident quand la victime ne parle pas, quand les faux-semblants et mensonges parasitent les recherches.

Et là, mon petit doigt me dit que vous êtes entrain de vous poser une question. Mais pourquoi diable le titre parle des « deux morts de Charity » quand elle a survécu ? Chut, je ne répondrai pas à votre question…

Une enquête à suspense assez classique qu’on prend plaisir à suivre. Un whodunit proche du huis-clos.  L’intrigue, bien construite, est entrecoupée par des extraits du journal intime de Charity. Cette alternance crée du rythme, un certaine tension et du suspense. La plume est fluide et agréable à lire.

La famille, ses zones d’ombres, ses non-dits et ses secrets sont au centre du récit. Mais Katerina Autet aborde également la justice via quelques affaires médiatisées comme le procès O.J. Simpson et les procès qui ont émaillé la carrière de Charity. Le clivage des classes sociales est mis en lumière à travers nos deux détectives issus de milieux fort différents. Ethan cherche sa place, tiraillé entre son modeste milieu d’origine et l’ascension sociale qu’il vise. Tout les oppose mais ils fonctionnent tellement bien ensemble qu’on s’attache assez vite à ce duo.

C’est en tournant les dernières pages que vous découvrirez le ou la coupable.

Deuxième virage réussi, ce sera mot dernier mot !

Je remercie chaleureusement les éditions La Bête Noire pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Un brillant jeu de faux-semblants.

Bienvenue à Georgetown, quartier huppé de Washington. C’est ici que réside Charity Quinn, une avocate de renom. À l’approche de Noël, Charity est victime d’un accident qui la laisse défigurée. Ou serait-ce une tentative de meurtre ? Celle qui a passé sa vie à parler pour les autres se mure dans le silence. À croire qu’elle espère que le coupable s’en sorte…
Dans cette enquête menée par deux détectives débutants, une seule certitude : le bien comme le mal sont une question de point de vue.

Editeur : Robert Laffont (coll. La Bête Noire), 273 pages, date sortie : 7 juillet 2022