J’ai découvert Gilles Vincent avec Hyenae, un concentré de noirceur, un uppercut et un coup de coeur. Ensuite, j’ai lu Les poupées de Nijar , dans un registre fort différent, un roman social qui nous questionne sur des sujets graves liés à l’histoire de l’Espagne.
L’auteur me surprend une fois de plus avec USUAL VICTIMS, une histoire forte qui nous embarque dès les premières lignes.
Une épidémie de suicides sévit dans la société Titania, géant du commerce en ligne et principal employeur de la région de Tarbes. Quatre femmes sont retrouvées mortes sur leur lieu de travail. Hasard ou loi des séries ? Pourquoi ces femmes se sont-elles pendues ? Quels secrets ont-elles emportés avec elles ? Et si c’était des meurtres ? Le capitaine Delbard et la lieutenante Rucher sont dépêchés sur place pour mener l’enquête, accompagné de Brindille, un tout jeune stagiaire autiste Asperger, bourré de TOC, fou de cinéma et qui sort des répliques de film à tour de bras. Sacré personnage que voilà !
Un polar noir et social, avec la grande entreprise en toile de fond. Les conditions de travail déplorables, la déshumanisation des travailleurs, les cadences infernales au nom de la compétitivité. Mais l’enquête occupe la toute première place, une plongée dans la noirceur qui ouvrira la porte du dark-web au coeur de toutes les dérives.
Une enquête passionnante, étonnante, violente à certains moments, le lecteur aura bien du mal à anticiper les choses. C’est un rythme d’enfer qui vous attend, chapitres courts, aucun temps mort pour souffler. L’auteur a le sens du tempo et sa plume très dynamique y participe grandement. Il a aussi l’art de maintenir le lecteur en haleine avec des rebondissements, des surprises bien placées et retournements de situation fort inattendus.
Mais une bonne enquête ne suffit pas, même quand elle est superbement ficelée. Il faut des personnages forts pour apporter une dimension particulière au récit. L’auteur nous offre une belle brochette de protagonistes. On s’attache vite au trois policiers, une équipe très soudée, de vraies personnalité au caractère bien affirmé, l’auteur a pris le soin de les fouiller et d’aller gratter en profondeur, là où ça tâche. Je ne vous en dévoilerai pas plus, gardons la surprise.
Le suspense est maintenu jusqu’à la toute fin. L’étonnant final en surprendra plus d’un.
Je remercie chaleureusement les éditions Au diable Vauvert pour leur confiance.
Quatrième de couverture
À Tarbes, quatre femmes sont retrouvées mortes dans les locaux de Titania, géant du commerce en ligne. Loi des séries ? Pressions professionnelles ? Vies intimes livrées au chaos ? Le capitaine Delbard, la lieutenante Rucher et Stéphane Brindille, jeune stagiaire, sont sur l’enquête. C’est un déchaînement qui les attend. Une tempête qui broie les vies et fait sombrer les existences ; celles des hommes comme celles des bêtes…
Editeur : Au Diable Vauvert, 416 pages, date sortie : 10 février 2022
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