Les Muses – Alex Michaelides

 

Je n’ai pas lu le premier roman d‘Alex Michaelides « Dans son silence », les retours dithyrambiques m’ont donné envie de découvrir son deuxième. Un saut dans l’inconnu sans aucune comparaison possible, pourquoi pas ?

La quatrième de couverture est fort prometteuse.  Un meurtre mystérieux se déroulant dans l’université mythique de Cambridge, une enquête en un huis clos, un thriller psychologique mêlant psychanalyse, faux semblants et tragédie grecque… voilà des ingrédients qui aiguisent tous mes sens et me mettent en appétit.

Quand une de ses amies est assassinée sauvagement sur le campus, Zoé, paniquée, appelle sa tante Mariana. Celle-ci se précipite immédiatement à Cambridge au secours de sa nièce désemparée. Zoé lui raconte que Tara, sa défunte amie, faisait partie d’une société secrète « Les Muses »,  constituée de jeunes femmes vénérant Edward Fosca, leur beau et charismatique professeur de grec ancien. 

Suite aux révélations de sa nièce, Mariana est emportée malgré elle dans cette affaire, sur la piste du mystérieux tueur. J’ai bien aimé le personnage de Mariana. Une psychothérapeute fragile, à fleur de peau, toujours affectée par la mort de son mari, entrain de se débattre avec le chagrin. Son côté obsessionnel tétue la pousse aux pires imprudences pendant qu’elle mène l’enquête. Une autre jeune Muse est assassinée, d’autres suivront. Une carte postale avec une citation grecque d’une tragédie classique se trouve à chaque fois dans la chambre de la victime.  Persuadée que le professeur Fosca est coupable des meurtres, Mariana néglige toutes les autres pistes. 

Un thriller bien rythmé et plein de suspense, baignant dans l’ambiance huis clos du campus universitaire. L’atmosphère troublante aux airs gothiques est particulièrement bien réussie grâce à la plume élégante d’Alex Michaelides. L’auteur joue beaucoup avec les sombres secrets et l’ambiguïté de ses personnages, le lecteur finit par soupçonner tout le monde.

Hélas, dans la deuxième partie, l’intrigue finit par s’enfoncer dans les clichés et perd un peu de sa crédibilité, les incohérences et les nombreux retournements la font dérailler sérieusement.

Quand arrive le final et LA révélation… « what the fuck »  trop, c’est trop ! Décevant, tellement tiré par les cheveux qu’on y croit pas une seule seconde.

J’en ressors donc plutôt mitigée. Les références à la mythologie grecque donnent à l’intrigue un pseudo air intellectuel et un vernis faussement reluisant. Quel dommage ! Dans ses remerciements, l’auteur nous dit qu’il a écrit ce roman en hommage Agatha Christie, Ruth Rendell, P.D. James. Ces grandes dames du crime méritaient un final à la hauteur de leur talent.

Je remercie chaleureusement les éditions Calmann Levy pour leur confiance.

 

4ème Couverture

Mariana, Londonienne d’origine grecque, est psychothérapeute. Alors qu’elle se remet à peine de la noyade de son mari, sa fragile nièce Zoé, étudiante à Cambridge, l’appelle au secours. Une jeune fille de sa classe a été retrouvée sauvagement assassinée sur leur campus.

Mariana, ancienne élève de Cambridge, débarque aussitôt pour soutenir Zoé, et ne peut s’empêcher de mener sa propre enquête, surtout quand Zoé accuse son professeur de grec ancien, le séduisant Edward Fosca, d’être l’assassin. Mariana découvre alors que Fosca entretient des relations mystérieuses avec quelques étudiantes qui se surnomment « les Muses ». Bientôt, une autre jeune femme est retrouvée morte, une autre muse…

Editeur : Calmann Levy, 378 pages, date sortie : 16 juin 2021

7 commentaires sur « Les Muses – Alex Michaelides »

  1. J’ai donc bien fait de ne pas le prendre! Un ami bibliothécaire m’avait dit que je serai sans doute déçue par le deuxième roman d’Alex Michaelides et m’a dit « lis-le, qui sait? Mais ne t’attends pas à lire un roman comme « Le roi du fleuve » d’Alice Hoffman (thriller qui se déroulait dans un campus) ni « Le maître des illusions de Donna Tartt, de plus, la fin est très décevante » parce que j’avais un peu imaginé un mélange des deux comme le disait un article. J’ai hésité et j’en ai choisi un autre. Je ne dirai pas que je lui fait une confiance aveugle mais ce bibliothécaire me connait depuis que je vis à Ostende, il m’a aidé à choisir des livres lorsqu’on devait lire 3 livres par année scolaire en français, en néerlandais et en anglais. Il m’a appris à choisir de bons livres quand-même gais à lire, avait approuvé mon choix de la trilogie de Thomas Harris que j’ai lue en rhéto! Et voilà, ton avis est exactement le même que cet ami bibliothécaire! Pour être honnête, j’avais aimé le précédent mais pas adoré! Jusqu’à présent, il n’y a qu’un seul livre que j’ai essayé de lire plusieurs fois et que ce monsieur et toi avez aimé, il s’agit de « Mon territoire » que je n’ai pas aimé du tout sans doute à cause du « Après Un hiver de glace de Daniel Woodrell, voici… » que j’ai lu un peu partout, « Hiver de glace » de Woodrell et « Aucun homme ni Dieu » de William Giraldi et la plupart des livres de David vann étant mes romans noirs préférés, ce fut une grande déception! Mais c’est ça qui est formidable aussi dans la littérature, il y en a pour tous les goûts et toutes les couleurs Mais je deviens trop bavarde! Je voulais au début simplement te remercier pour cette belle chronique très honnête et toujours très respectueuse!

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