Le village perdu – Camilla Sten

Une plongée angoissante dans une ville fantôme,
à la découverte d’un passé mystérieux.

Un jour de 1959, toute la population de la petite ville minière Silvertjärn au nord de la Suède a disparu. 900 personnes sont parties sans laisser de traces, ne laissant derrière eux que le corps lapidé d’une femme attaché à un pieu sur la place centrale et un nouveau né abandonné dans une salle de classe. Personne ne sait ce qui est arrivé, ni pourquoi. Personne n’y est allé depuis, le mystère est resté entier depuis soixante ans.
La réalisatrice de documentaires Alice Lindstedt est obsédée par ce village depuis qu’elle est toute petite. Toute la famille de sa grand mère a disparu dans cette mystérieuse tragédie et depuis les questions sans réponse tournent dans sa tête. Elle décide de réunir une petite équipe d’amis cinéastes pour aller tourner un film dans cette ville fantôme et tenter de découvrir la vérité une fois pour toutes. Ils sont cinq, Tone, également liée à la tragédie, Emmy, Max et Robert. Peu de temps après leur installation, des choses mystérieuses et inexplicables se produisent. Le doute engendre la peur, l’équipe commence à entendre des bruits étranges résonner dans les ruines, une chose est claire : ils ne sont pas seuls dans le village. Dès le premier chapitre, on sent que quelque chose de terrible s’est produit et se reproduira.

Le récit est construit sur une double temporalité, passé et présent se tissent à merveille et alternent au fil des chapitres. Aujourd’hui, nous suivons Alice et son équipe entrain d’explorer la ville pour tenter de déterrer les secrets. Dans le passé, c’est Elsa, la mère de la grand mère d’Alice, qui raconte la vie quotidienne de la petite ville jusqu’à l’arrivée du drame.

Un mélange particulièrement réussi

Un mélange de thriller avec une petite touche d’horreur, c’est bluffant. Ce suspense psychologique explore la peur avec beaucoup de finesse. Il aborde trois autres thèmes intéressants que je ne dévoilerai pas sous peine de gâcher l’intrigue. L’auteure joue sadiquement avec nos nerfs. Plus on avance dans l’histoire, plus la tension devient palpable, le huis clos se referme et se fait menaçant, la sensation de claustrophobie nous oppresse, l’inconfort grandit, nous sommes sur nos gardes, nous frissonnons et la tension s’installe.

Surprenant, palpitant, addictif

J’ai littéralement dévoré la première moitié en plein soleil, j’ai dû attendre le lendemain pour le terminer, bien trop peur de le lire le soir au lit.

Une atmosphère flippante

Camilla Sten a fait un travail remarquable sur les lieux et l’ambiance. Les descriptions très suggestives et les petits détails nous immergent dans la ville abandonnée, le lecteur à l’impression de se balader dans les rues désertes, d’explorer les vieilles maisons délabrées où la nature a repris ses droits, de sentir l’odeur de la moisissure sur les murs, de se tordre les pieds dans les escaliers pourris, d’entendre les voix hanter les ruelles…  J’ai adoré cette atmosphère effrayante, surnaturelle sur les bords, à filer la chair de poule.

Des personnages

Et puis, l’auteure accorde beaucoup d’importance aux personnages. Elle explore à merveille les interactions dans le groupe d’Alice, leurs relations compliquées entre les reproches et la peur, leurs discordes et la tension psychologique qui s’installe entre eux. Le portrait d’Elsa m’a énormément touché, une femme forte, courageuse, une résistante très éclairée.

On reste totalement captivé, le suspense grimpe méchamment jusqu’au final qu’on se prend en pleine face. Totale réussite !

Les amateurs d’émotions fortes ne passeront pas à côté de ce petit bijou.

Camilla Sten est une jeune auteure à suivre de près. Elle est la fille de la célèbre Viveca Sten. Ensemble, elles ont écrit une série young adult « L’île des disparus ». Le village perdu est son premier roman adulte

Je remercie chaleureusement les éditions Seuil pour leur confiance.

 

 

4ème Couverture

Comment tout un village peut disparaître sans laisser de traces ?

1959. Silvertjärn. La population de cette petite cité minière s’est mystérieusement évaporée. A l’époque on a seulement retrouvé le corps d’une femme lapidé et un nourrisson.
De nos jours, le mystère reste entier.
Alice Lindstedt, une documentariste dont la grand-mère est originaire du village, part avec une équipe explorer la cité fantomatique, en quête des secrets de cette tragédie.
Mais la piste de l’ancien pasteur du temple déterrera la mémoire d’un sombre passé…
Un passé qui hante encore le présent et semble avoir réveillé les ombres du village perdu.

Editeur : Seuil, 432 pages, date sortie : 1er octobre 2020

6 commentaires sur « Le village perdu – Camilla Sten »

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