Bonne nuit maman – Seo Mi-Ae

J’ai aimé… oui mais…

 

Seon-gyeong, enseigne la psychologie criminelle à l’Université de Séoul. Elle reçoit une demande inhabituelle qui pourrait propulser sa carrière. Un célèbre tueur en série qui a assassiné une douzaine de femmes et croupit en prison veut lui parler, à elle et à personne d’autre. La police aimerait qu’elle insiste pour que le tueur lui parle des douze femmes disparues qu’il a tuées. Au même moment, son mari, bourreau de travail, lui demande si sa fille de 11 ans, issue d’un précédent mariage, peut venir vivre avec eux. Depuis le suicide de sa mère, elle vivait avec ses grands parents et ils viennent de décéder dans un incendie suspect. Seon-gyeong accueille l’enfant comme si elle faisait partie de la famille. Mais, elle réalise vite que la gamine est étrange et fort perturbée. Passant de la froideur aux crises de colère violentes, elle se transforme en ange obéissant devant son père.

Un bon pitch de départ pour ce thriller psychologique qui se veut effrayant. Une belle accroche avec « Le silence des agneaux coréen » .

Ça passe ou ça casse ! « Le silence des agneaux » est un monument incontournable du thriller, s’y référer est une gageure, cela place la barre très  haut, l’attente est énorme et le roman souffrira inévitablement de la comparaison.  On pense tout de suite à l’extraordinaire profileuse Clarice Starling !
Le problème, c’est que notre gentille Seon-gyeong est à des années lumière du génie de Clarice, elle manque totalement de crédibilité, elle rougit en présence du tueur, elle me fait penser à une étudiante de première année en psychologie. Le tueur en série n’est absolument pas terrifiant et ses entretiens sont relativement ennuyeux, il parle de sa mère à l’infini et raconte comment il est devenu serial killer.

Il y a peu d’action, celle ci arrive dans le dernier quart et l’intrigue est relativement prévisible.
Les personnages et l’ambiance occupent la place centrale dans l’histoire. Côté personnages, on a beaucoup de mal à s’y attacher et à éprouver une quelconque empathie, ceux ci sont juste survolés. Les asiatiques sont tout en pudeur et ne montrent pas leurs sentiments ou émotions, ceci explique peut être cela !

Le personnage le plus intéressant, la grande star de l’histoire, c’est assurément l’étrange gamine Ha-young. Elle donne très froid dans le dos et nous met terriblement mal à l’aise. Comment ne pas la détester d’emblée ? Bonne nuit maman est le premier tome d’une trilogie qui lui sera consacrée. Au fil de ses entretiens en prison, Seon-gyeong ne peut s’empêcher de faire des parallèles avec sa belle fille, elle se demande si le loup n’est pas dans la bergerie et si elle n’a pas une graine de tueuse en série à la maison.

La grande force de ce roman, ce que j’ai beaucoup aimé, c’est son ambiance oppressante et son atmosphère noire. La tension qui monte au fil des pages est anxiogène et stressante, elle nous énerve au plus haut point et nous scotche à notre lecture. Très addictif, j’ai lu les 269 pages d’une traite ! 

Une belle découverte même si je reste quelque peu mitigée et sur ma faim. Bonne nuit maman est le premier tome d’une trilogie, j’ai l’impression que l’auteure a juste introduit les personnages. J’imagine qu’elle va concentrer les prochaines intrigues autour de la gamine Ha-young et entrer plus en profondeur dans ses intrigues. Je suis fort curieuse de voir où elle nous emmène.

Seo Mi-Ae est une star du polar en Corée, ses romans rencontrent un vif succès, ils ont reçu des prix et plusieurs de ses livres ont été adaptés au cinéma et à la télévision.

Je remercie chaleureusement les éditions Matin Calme pour leur confiance.

4ème Couverture

Le Silence des agneaux Made in Korea

Seonkyeong, criminologue, est sollicitée par un serial-killer qui attend son jugement en prison. Cet homme qui a assassiné une douzaine de femmes veut lui parler, à elle et à personne d’autre. Intelligent, manipulateur, ses motivations restent floues mais tous s’accordent à dire que Seonkyeong devra faire preuve de la plus grande prudence face à ce criminel hors normes.
Dans le même temps, son mari se voit contraint de faire venir chez eux la fille qu’il a eu d’un précédent mariage. Une petite de onze ans qui serre contre elle son ours en peluche, une petite bouleversée par les décès de sa mère et de ses grands-parents maternels. Des décès pour le moins suspects d’ailleurs…

Editeur : Matin Calme, 269 pages, date sortie : 5 mars 2020

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