Publié initialement en 1981, c’est le troisième roman de l’auteur.
Peter May a vingt-cinq ans à l’époque, il est lui même journaliste. L’histoire se déroule en 1979, c’est bientôt les élections en Angleterre, madame Thatcher va arriver au pouvoir, l’Angleterre doit-elle entrer dans la communauté européenne ? Neil Bannerman, un journaliste de l’Edimbough Post est puni par sa rédaction, il est envoyé à Bruxelles pour couvrir les débats du Parlement et recueillir des informations sur le Marché Commun (Communauté européenne aujourd’hui) en prévision des prochaines élections parlementaires britanniques. Un tueur à gages arrive au même moment à Bruxelles. Par qui a t il été engagé ? Pourquoi doit-il assassiner un journaliste et le Ministre des affaires étrangères ?
Et pourquoi l’affaire est-elle si vite étouffée ? Tania, une petite fille autiste assiste au meurtre de son père, elle ne parle pas mais a un don exceptionnel pour dessiner…
Quarante ans plus tard, la situation s’inverse, le débat fait rage, l’Angleterre va-t-elle quitter l’Europe ?
Ce n’est pas un hasard si le roman est réédité aujourd’hui.
Un roman noir, un roman politique, un roman historique. L’histoire se déroule à Bruxelles en 1979 et l’atmosphère est magnifiquement rendue (parole d’une Bruxelloise !). On voit bien la grisaille des façades, on sent la pluie, le froid, il y a déjà des travaux à chaque coin de rue. Tout le monde fume dans les cafés et les serveurs sont peu sympas. On cherche des pièces pour utiliser les bonnes vieilles cabines téléphoniques, on tape ses articles sur des machines à écrire, on envoie des télex, la diffusion et la recherche d’information est très lente, nous sommes tellement loin des news qui font le tour du monde en une seconde. Une toute autre époque, l’impression d’être un siècle en arrière !
Un roman à l’ancienne avec un petit côté « vieillot ». Une intrigue complexe et bien menée entre salauds et planqués, complots, combines, secrets, pouvoir, magouilles et corruption au coeur des institutions politiques. Des personnages peu sympathiques, cyniques dans l’ensemble mais fouillés en profondeur dans leur sensibilité, leurs failles et leurs blessures.
Les graines de talent sont déjà bien présentes, mais elles exploseront véritablement dans les romans suivants.
Je conseille aux lecteurs qui ne connaissent pas Peter May de le découvrir d’abord avec sa sublime série chinoise ou sa trilogie écossaise.
Je remercie chaleureusement les éditions du Rouergue pour leur confiance renouvelée.
4ème Couverture
Bruxelles, 1979. Alors que Neil Bannerman, un journaliste d’investigation envoyé par le Edinburgh Post, découvre les us et protocoles de la jeune Communauté européenne, un homme d’un tout autre calibre arrive lui aussi du Royaume-Uni. Ancien combattant des forces armées britanniques, Kale est devenu un tueur professionnel redoutable et s’il a rejoint le continent c’est pour une exécution. Un crime qui serait parfait si une étrange petite fille, incapable de parler ni d’écrire, mais extraordinairement douée en dessin, n’en était le témoin. Tania saura-t-elle donner un visage à l’assassin de son père ? En aura-t-elle le temps ?
Peter May lance un infernal compte à rebours dans la capitale belge, cœur de la vie politique européenne, épicentre de tous les jeux de pouvoir. Bannerman, l’Écossais impliqué à son corps défendant dans le meurtre d’un compatriote, pourra-t-il prendre de vitesse un assassin qu’aucune pitié n’a jamais arrêté ? Et, tandis que les autorités belges et britanniques s’acharnent à étouffer une affaire aux ramifications politiques, parviendra-t-il à démêler les motivations du meurtre d’un homme que beaucoup considéraient comme le futur Premier ministre du Royaume-Uni ?
Editeur: Rouergue Noir, 380 pages, date de sortie : 1er mai 2019