
En 2019, j’ai découvert l’immense talent d’Hervé Le Corre avec Dans l’ombre du brasier, un époustouflant roman noir historique, un regard différent et une plongée dans le chaos du passé. En 2021, j’ai été profondément bouleversée par Traverser la nuit, un roman noir se déroulant de nos jours, un concentré d’émotions, une plongée dans la noirceur de l’instant.
Aujourd’hui, l’auteur tourne son regard vers le futur, il nous projette dans l’avenir avec un genre que je n’affectionne pas particulièrement, le post-apocalyptique. Je l’ai ouvert en toute confiance, juste habitée par une légère appréhension car je sortais de ma zone de confort.
Un monde vacillant
Milieu du XXIe siècle, le monde est dirigé par des gouvernements totalitaires, les catastrophes se succèdent, une pandémie ravage l’humanité, elle a déjà tué cent millions de personnes, des émeutes éclatent un peu partout, des guerres, un cruel manque d’eau et de nourriture… Dans ce monde saccagé où l’espoir est réduit à peau de chagrin, Rebecca et Martin, un jeune couple animé par une certaine foi, vient d’avoir une petite fille Alice. Un matin Martin part travailler et ne rentre pas. Le réseau électrique s’effondre, la panne est totale, le monde plonge dans le noir, des émeutes d’une effroyable violence se déclenchent. Comment la jeune Rebecca va-t-elle survivre seule avec son bébé au milieu de ces ténèbres ?
Un avenir très sombre
Quelques décennies plus tard, le monde s’est effondré. C’est le chaos ! L’ancien monde a disparu, il ne reste plus rien, tout est dévasté, le mode survie est activé. Un petit groupe de quatre survivants a trouvé refuge dans une vieille maison abandonnée, animés par la fraternité et l’entraide, Nour et sa fille Clara, Marceau et son fils Leo. Attaqués par des pillards, ils fuient et errent sur les routes pour tenter de survivre à tout prix. La barbarie règne en maître avec la loi du plus fort, la violence et la sauvagerie.
On suit aussi trois générations de femmes en alternant les époques. Ces femmes qui tiennent le futur et un petit bout d’espoir entre leurs mains.
La construction est complexe et très audacieuse. Toutes ces vies en quête d’un futur se croisent et se mêlent dans différentes chronologies. L’auteur ose surprendre son lecteur avec des sauts temporels, déstabilisant au début, on se laisse vite emporter et ces alternances d’époque sans trop les situer, cette perte de repère renforce le sentiment de chaos ambiant.
Qu’Hervé Le Corre porte son regard vers le passé, le présent ou vers le futur, une ligne conductrice se dégage de ses romans. Une patte et un savoir-être tout particulier. Un supplément d’âme qu’on ne trouve que chez les meilleurs, chez les tout grands. Cette fois encore, ce roman d’anticipation sort des sentiers battus et se différencie du genre habituel. Pourquoi ? Car l’humain est au coeur de cette histoire traversée par une grande humanité. Nous sommes au plus près des personnages dans des morceaux de leur vie. La part belle est laissée aux émotions, à l’intelligence et la profondeur des propos. La plume finement ciselée est d’une grande beauté, sa poésie illumine le récit et contraste avec sa noirceur absolue.
L’auteur soulève beaucoup de questions sans jamais se poser en moralisateur, il n’apporte aucune réponse, forçant plutôt la réflexion.
Un scénario d’apocalypse très émouvant, sombre et désespérant. Cette plongée dans les ténèbres colle tellement au futur qui nous attend qu’elle en devient terrifiante. Glaçante jusqu’au coeur de la moelle. Les quelques percées de lumière ne suffisent pas à réveiller l’espoir. Vous voilà prévenus, mieux vaut choisir le bon moment pour le lire.
En un mot : Magistral !
Je remercie chaleureusement les éditions Rivages pour leur confiance.
Quatrième de couverture
A la fin du XXIe siècle, dans une grande ville de province, une jeune femme et son compagnon viennent malgré les crises à répétition, de donner naissance à un enfant. Un jour, le réseau électrique français s’effondre et une émeute plus violente que les autres éclate. Le jeune père ne rentre pas chez lui. Pour sa compagne, l’angoisse va grandissant.
Trois générations plus tard, dans un monde où toute technologie avancée a disparu, un petit groupe de gens a trouvé un abri de fortune dans une maison campagnarde qui a échappé à la destruction. Pas pour longtemps. Des pillards vont bientôt l’incendier et les survivants vont devoir fuir sur les routes avec leur carriole et leur cheval. Commence une épopée proche du western, où chaque jour l’enjeu est de survivre…
Editeur : Rivages, 400 pages, date de sortie : 10 janvier 2024
Le terme Magistral ne plaît pas trop à ma whislist ma Nadia 😂. Surtout après le coup de cœur de ta chronique précédente.
Merci à toi 🙏 😘. Des bisitous 😘 🥰
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Désolée ! Fais passer le message à ta whislist : je plaide coupable avec préméditation 😆
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Elle fait la tête, comme toujours. 😂 Des bisitous ma Nadia 😘 🥰
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Et hop dans mon panier d’achats 📚
Merci pour ce retour qui m’inspire énormément 🥰
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Voilà une excellente idée… Ce roman mérite vraiment d’être mis en avant. Bonne lecture 😍
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Ayant lu ses précédents livres et même si je n’apprécié pas outre mesure ce genre de roman je le lirai donc et merci de cette chronique
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Avec plaisir pour la chronique ! Sortir de sa zone de confort avec Hervé Le Corre, c’est une sacrée expérience. Bonne lecture à venir 😍
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Je n’ai pas encore lu cet auteur, mais ce livre me tente beaucoup. Merci pour ta chronique !
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Avec plaisir pour la chronique ! N’hésite pas à le lire, c’est une pépite ♥️
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J’ai eu du mal à y entrer mais je n’ai pas été déçue. C’est tout à fait juste qu’il ne se pose jamais comme moralisateur malgré ses analyses tout à fait justes !
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Oui, il faut un peu de temps pour déballer ce beau cadeau… mais ça vaut tellement la peine ! ♥️
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Je te lis en diagonale car j’ai envie de le lire et je ne voudrais pas être influencée pour ma lecture 🙂
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Bonne lecture, profite bien de ce moment ♥️
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Merci à toi ! Yapuka lui trouver du temps…
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oh, tu le dis si bien « Yapuka » 😝
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Il y a aussi le « yaka », c’est ainsi qu’un humoriste avait surnommé les politiciens de chez nous : les yaka et les yapuka 😆
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