En 2019 Antoine Renand a fait une entrée fracassante dans le monde du thriller avec son premier roman L’empathie. Un énorme coup de coeur pour moi. Un coup de maître, impressionnant et 100% maîtrisé, « de la graine de géant » avais-je écrit. L’année suivante, il a récidivé avec un deuxième roman coup de coeur Fermer les yeux. En 2021, il nous a offert S’adapter ou mourir, véritable coup de poing. Trois romans qui confirment son grand talent. Je n’ose même pas imaginer la pression de l’auteur au moment d’écrire le quatrième.

Le titre l’annonce, L’empathie 2 est une suite. Si l’enquête est indépendante de la première, je vous conseille vivement de lire d’abord le premier tome, sous peine d’être complètement spoilé si vous les lisez dans le désordre.

Nous sommes à nouveau plongé au coeur de la « bridage du viol » plusieurs années après l’affaire Alpha. Une nouvelle recrue au caractère bien trempé vient d’y débarquer, c’est la jeune Margot, qui fera équipe avec Théo. On retrouve les personnages d’Anthony Rauch et sa mère Louisa, célèbre avocate pénaliste. On les découvre plus en profondeur sous d’autres facettes, le voile se lève sur leur passé.

La brigade mène deux enquêtes de front. Un prédateur qui abuse de jeunes femmes en discothèque après les avoir droguées au GHB. Et un violeur en série qui terrorise la France depuis vingt cinq ans réapparaît, le monstrueux Serflex. Insaisissable depuis toutes ces années, il torture psychologiquement les femmes en les menaçant par lettre.

Antoine Renand a frappé tellement fort et a hissé la barre si haut avec L’empathie, tous les lecteurs se posent la même question : le deuxième tome est-il à la hauteur du premier ? Réponse de normand : oui et non. L’auteur est doué, aucun doute là-dessus, son talent lui a permis de relever le défi. J’ai passé un bon moment lecture avec ce thriller. Mais une suite, c’est un peu casse-gueule et ça sent le déjà vu, avec moins de surprises au rendez-vous.

Voici les ingrédients de la recette de ce thriller diabolique :

Une double enquête complexe, maîtrisée et fort bien construite
Une traque pleine de rebondissements et de suspense
Une galerie de personnages très attachants à la psychologie finement travaillée
Un monstre horrible et machiavélique que rien ni personne n’arrête
Une plume accrocheuse et très visuelle
Une ambiance sombre, anxiogène et suffocante par moment
Beaucoup d’émotions et de sensations fortes…
Peur et angoisse se mélangent pour nous vriller les nerfs
Une tension extrême, aucun répit dans le dernier quart qu’on dévore en apnée
Un final surprenant…. qui laisse entrevoir un troisième tome.

Ma boule de cristal me dit que les lecteurs seront divisés. La plupart d’entre eux seront contents de retrouver l’univers et l’ambiance du premier tome avec les mêmes personnages. Une minorité (dont je fais partie) préfère les surprises, les prises de risques, les claques de lecture que l’auteur nous offre avec ses one shot. Ce n’est bien sûr que mon humble avis. L’empathie 2 est un thriller efficace dans l’ensemble. Et je le répète pour ceux qui ne l’ont pas lu, lisez d’abord le premier.

Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Plusieurs années après l’affaire Alpha, c’est dans une unité toujours traumatisée que Margot Tréabol rencontre le commandant Euvrard pour intégrer le 2e district de police judiciaire, la  » brigade du viol « . Accompagnée de son collègue Théo, Margot mènera l’enquête dans le milieu des discothèques, où un prédateur pique des jeunes femmes avec des seringues remplies de GHB, avant d’abuser d’elles.

Parallèlement à cette traque, Serflex, un violeur en série qui sévissait par cycles depuis vingt-cinq ans, réapparaît. Son mode opératoire : écrire à ses futures victimes pour les prévenir qu’un jour il s’en prendra à elles. Dans un mois ? Un an ? Dix ? Afin de les plonger dans la terreur ; dans une torture psychologique, avant la potentielle torture physique.
Pour les forces de police, ce monstre demeure un mystère. Y compris pour un ancien flic, ayant autrefois travaillé sur ce dossier : Anthony Rauch.

Editeur : Robert Laffont (coll. La Bête Noire), 421 pages, date sortie : 12 octobre 2023