J’ai découvert Ivan Zinberg en 2019 avec Matière noire. Une pépite dévorée en apnée ! C’est donc avec une grande excitation que j’ai entamé Au commencement.

Des meurtres sans lien apparent se multiplient dans le département du 93. Un petit dealer de seize, un gitan, une prostituée et un homosexuel sont froidement abattus par balles. L’équipe du commandant Delmas est sur le coup, les recherches s’orientent assez vite vers un seul et unique tueur qui semble s’inspirer des meurtres de Mohammed Merah. La piste terroriste s’impose.

L’ambiance est d’autant plus électrique que nous sommes entre les deux tours de l’élection présidentielle 2022. Les médias se déchaînent, une pression énorme repose sur les épaules des enquêteurs, il faut des résultats au plus vite. L’enquête se transforme en une chasse à l’homme et une course contre la montre.

Un roman noir à connotation sociale et un polar urbain criant de réalisme. Les thèmes abordés pourraient faire peur à certains lecteurs mais c’est avec finesse et beaucoup de talent qu’Ivan Zinberg aborde ces thématiques sensibles inscrites au coeur de notre société, le terrorisme et le radicalisme. L’auteur, capitaine de police, sait de quoi il parle, je vous cite une phrase de la postface : Etre policier, c’est se trouver aux premières loges de la violence de nos sociétés. Je n’ai pas eu à chercher loin la matière première de ce roman. Tout est sous mes yeux, chaque jour. Il suffisait de raconter.

100% addictif

Nous sommes en immersion totale aux côtés des enquêteurs sur le terrain. On les suit pas à pas dans leur enquête… réaliste, précise, pleine de suspense et ficelée dans les moindres détails. Une belle dose d’humanité et d’émotion est apportée par les personnages, vulnérables et suffisamment étoffés pour qu’on s’y attache.

Redoutablement efficace

C’est rythmé et haletant à couper le souffle, millimétré sans aucun temps mort et d’une folle intensité. Les émotions et la tension vont crescendo au fil des chapitres, jusqu’à la claque finale qu’on se prend en pleine face, celle là on ne la voit pas venir. Un roman qu’on dévore sans pouvoir s’arrêter, je l’ai refermé à 3h30 du matin….

J’ai beau chercher, je ne trouve aucun bémol à signaler, ce polar est entièrement maîtrisé et rondement mené. Un grand bravo ! Je le répète haut et fort, Ivan Zinberg est doué. Petit conseil d’ami, si vous ne le connaissez pas, c’est le moment de le découvrir.

Je remercie chaleureusement les éditions HarperCollins pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Entre-deux-tours de la présidentielle 2022.
Dans le 93, un dealer, un gitan, une prostituée et un chômeur sont tués à bout portant. Aucun n’avait d’ennemi connu. Tous vivaient des vies ordinaires, faites de petits trafics, de secrets, de rêves et de ratés.

À la Crim’, le groupe du commandant Delmas est saisi de l’enquête. Une enquête qui survient dans un moment crucial pour ce flic hors des clous, auquel on reproche son laxisme ou, en tout cas, de fermer les yeux sur les écarts de son équipe.
Très vite, la piste terroriste ne fait aucun doute. Et le tueur, qui agit seul sur un scooter, semble suivre un modèle : Mohammed Merah. La chasse à l’homme peut commencer.

Course contre la montre et contre les extrêmes jusqu’au final stupéfiant, ce nouveau polar d’Ivan Zinberg, bluffant de réalisme, offre un regard acéré sur la radicalité.

Editeur : HarperCollins, 320 pages, date sortie : 11 octobre 2023