Commissaire Salvo Montalbano en Sicile, Guido Brunetti à Venise, Soneri à Parme, pour ne citer quelques héros de polars italiens. Il faudra désormais compter sur le charismatique Paolo Nigra.
Nuages baroques, un polar écrit à quatre mains, est le premier titre d’une nouvelle série se déroulant à Gênes et mettant en scène Paolo Nigra, un sous-préfet qui ne cache pas son homosexualité.
Un samedi matin à l’aube, Gênes s’éveille doucement après une nuit glaciale d’orage. Un joggeur aperçoit une forme allongée sur les quais, il découvre un jeune homme vêtu d’un manteau rose vif et battu à mort. Il s’agit d’Andrea Pittaluga, un étudiant ouvertement homosexuel et neveu d’un célèbre architecte de la ville. Son corps a été découvert à côté du lieu où se tenait une fête en faveur du mariage pour tous. Le crime homophobe ne fait aucun doute mais Paolo Nigra et son équipe ne veulent écarter aucune piste. L’enquête s’annonce difficile, la police peine à trouver des pistes, comment avancer quand les principaux suspects ont un alibi en béton.
Un roman noir et social dans la plus pure tradition du polar italien. Un roman d’atmosphère teinté de références à Giorgio Scerbanenco, le père du roman noir italien et Maurizio de Giovanni. Il faut un petit moment pour s’habituer à la musicalité particulière de la plume (un peu comme certains dialectes chez Camilleri).
Un enquête assez classique qui prend son temps pour avancer, par moment elle passe même au second plan. L’accent est mis sur l’aspect social, sur les droits des homosexuels et l’homophobie qui règne dans la société italienne. La vie des personnages et la ville de Gênes occupent également une place fort importante. Gênes, une ville mélancolique et envoûtante, pleine de contradictions sociales, qui garde des cicatrices des émeutes anti-G8 de 2001, assez repliée sur elle même, se méfiant des « étrangers ». D’origine Piémontaise, Paolo Nigra a dû trouver sa place dans cette ville, il s’est également imposé dans la police, un milieu où on a pas trop l’habitude de croiser des homosexuels. Autour de lui gravite une galerie de personnages hauts en couleur et très attachants. Rocco, son compagnon, un célèbre acteur, star d’une série télé, Caccialepori, l’inspecteur hypocondriaque, Marta Santamaria qui fume la pipe comme un bucheron, Musso, le commissaire dandy. Certaines scènes et dialogues plein d’humour valent leur pesant d’or, on prend un certain plaisir à suivre les différents protagonistes dans leur quotidien.
On tourne les pages et on savoure jusqu’au final qui réserve une belle surprise.
Un début de série sympa et prometteur qui donne envie de découvrir la prochaine enquête de Paolo Nigra.
Je remercie chaleureusement les éditions Rivages pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Un jeune étudiant en architecture d’une vingtaine d’années, vêtu d’un manteau rose vif, est retrouvé battu à mort au petit matin, non loin du lieu où se tenait une fête en soutien à l’union civile qui doit bientôt consacrer en Italie le mariage homosexuel. Sur les lieux, auprès de son équipe de policiers aussi disparate qu’efficace, arrive bientôt sur sa moto Guzzi l’imperturbable sous-préfet de police Paolo Nigra, bel homme à la quarantaine élégante, sorte de Gian Maria Volonte au charisme évident.
Tout semble indiquer un crime homophobe, mais Nigra se méfie des évidences…
Editeur : Rivages, 352 pages, date sortie : 12 octobre 2022
C’est l’aspect flics hauts en couleurs et humour qui me tente le plus 😏
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Si tu aimes l’humour des romans de Camilleri, il devrait te plaire !
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