L’an dernier, Mathieu Lecerf faisait une entrée fracassante dans le monde du noir avec La part du démon, premier volet d’une trilogie. Un thriller audacieux et machiavélique, je l’avais trouvé très bon malgré mon bémol sur une partie. Le voici de retour avec son deuxième roman et sans aucune hésitation, je vous annonce que la suite est un cran au-dessus. L’auteur continue de nous surprendre, il est monté en force et a gommé les petits défauts du premier, le résultat est excellent. Et pour ceux qui se poseraient la question, il est indispensable de les lire dans l’ordre pour en profiter pleinement.
L’histoire démarre au quart de tour et nous happe dès les premières pages. On retrouve le fameux duo du premier tome, la lieutenant Esperanza et le capitaine Manny. Et Cristian, le journaliste, frère de Manny. Des personnages très attachants, on va les aimer encore plus dans ce second tome car ils prennent de l’étoffe, leur psychologie est développée, on entre dans leur intimité et leur quotidien et on découvre leur sensibilité et leurs fêlures. Difficile de leur résister et de ne pas être immédiatement en empathie avec eux.
Deux histoires distinctes s’alternent et s’entremêlent. Deux enquêtes parallèles dans des univers très différents, l’une menée par la police, l’autre par le journaliste Cristian. Je vais tenter de ne pas trop en dire pour vous laisser la surprise.
Esperanza est noyée dans son chagrin, voilà sept mois que sa petite Mia a été kidnappée. Ce drame atroce a réveillé un vieux cauchemar de son adolescence. Elle cherche sa fille jour et nuit, elle n’est plus que l’ombre d’elle même. Diane, une actrice au sommet de sa gloire, une femme qui brille sous les projecteurs, va vivre une tragédie. Esperanza et Diane, deux femmes que tout oppose, l’une dépressive et sombre, l’autre belle et solaire. Ces deux femmes nous entraînent dans une intrigue terriblement addictive et machiavélique.
Mathieu Lecerf a trouvé le juste équilibre entre le rythme haletant des enquêtes et les moments plus calmes où on s’immisce dans l’intimité des personnages au plus près de leurs émotions. La construction est parfaite, les chapitres courts alternant les enquêtes et les protagonistes créent une belle dynamique. La plume acérée et très cinématographique apporte du punch et de la fluidité. Entre les rebondissements et retournements de situation, le suspense ne faiblit jamais, palpitations garanties à certains moments. Quelques belles surprises font méchamment grimper notre taux d’adrénaline, la tension monte crescendo au fil des pages. Le cliffhanger final nous donne envie de plonger illico dans le troisième opus. Faudra cultiver la patience !
Un excellent moment lecture. Conquise par ce thriller immersif, bourré d’adrénaline et de frissons.
Je remercie chaleureusement les éditions La Bête Noire pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Au royaume des cris, nul ne peut sortir indemne…
Diane est au sommet de sa gloire. Actrice à la beauté renversante, elle est la femme idéale, celle dont tout le monde rêve, mais que personne ne connaît vraiment.
Promise à un brillant avenir au sein de la brigade criminelle, Esperanza voit quant à elle sa vie se briser quand sa fille est kidnappée.
Deux destins aux antipodes. L’une vit sous les feux des projecteurs, l’autre est plongée dans les ténèbres. À chacune, des hommes ont arraché ce qu’elles avaient de plus cher. Où puiser encore de la force quand ce qui vous fait vivre vous a été enlevé ?
Editeur : Robert Laffont (coll. La Bête Noire), 329 pages, date sortie : 24 mars 2022
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