Lorsque des morceaux de corps démembrés sont retrouvés sur les rives de la Tamise, la police pense immédiatement que c’est l’oeuvre de Peter Olivier, un tueur en série notoire surnommé l’Equarrisseur. Le mode opératoire est identique en tous points. Mais cela ne peut pas être lui car l’Equarrisseur a été arrêté par l’inspectrice Anjelica Henley et croupit depuis deux ans derrière les barreaux d’une prison haute sécurité. Un imitateur serait donc à l’oeuvre ?
Les victimes et les meurtres sanglants s’accumulent, l’enquête s’annonce difficile pour l’inspectrice Anjelica Henley qui se voit attribuer une jeune recrue comme partenaire, le détective stagiaire Salim Ramouter. C’est la première fois qu’elle reprend du service sur le terrain. Elle était cantonnée au travail de bureau depuis qu’elle a failli perdre la vie durant l’arrestation de l’Equarrisseur. Elle pensait ne plus jamais revoir ce monstre, toujours hantée par cette affaire, elle souffre de violents cauchemars et de SSPT. Elle affrontera ses démons avec beaucoup de courage et se confrontera à l’Equarrisseur pour tenter de mettre la main sur le serial killer imitateur.
Nous sommes en immersion totale au coeur d’une enquête détaillée. Loin d’alourdir le récit, les différentes procédures policières sont passionnantes et l’équilibre est parfait entre les aspects techniques, la traque du tueur et les relations entre les différents personnages. Tous fort bien construits, qu’ils soient principaux ou secondaires, d’un côté ou l’autre de la barrière, ils ont des nuances et de la consistance. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Anjelica, une inspectrice noire qui a dû faire ses preuves, crédible et convaincante dans ses imperfections. Forte, têtue et déterminée dans son boulot qu’elle adore, consciente de ses failles, angoissée et vulnérable dans son intimité. Epouse et mère d’une petite fille, son mari n’est pas du tout d’accord qu’elle reprenne du service sur le terrain, il ira jusqu’à lui poser un ultimatum quand une tête coupée est déposée devant leur porte.
L’enquête est captivante et bien rythmée, les révélations distillées au compte goutte entretiennent le suspense. Les rebondissements sont judicieux et la tension monte à chaque chapitre, avec un sentiment de danger imminent. On est si absorbé par l’enquête qu’on ne voit pas les 500 pages défiler. Que les âmes sensibles se rassurent, l’auteure évite de jouer avec l’aspect « sensations fortes » en ajoutant de la noirceur ou du glauque inutile.
Au final, Nadine Matheson nous offre un premier roman fort abouti et bien écrit. Classique par certains aspects mais très efficace. C’est le premier tome d’une nouvelle série, sa fin ouverte nous donne envie de plonger illico dans la suite des aventures d’Anjelica et de son équipier Salim.
Je remercie chaleureusement les éditions Seuil pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Lorsque des morceaux de cadavres sont retrouvés sur les rives de la Tamise, l’inspectrice Anjelica Henley pense immédiatement à Peter Olivier, alias l’Equarrisseur, emprisonné à vie pour avoir démembré ses sept victimes. Elle l’a elle-même mis derrière les barreaux et en a payé le prix : poignardée, elle a failli y laisser la vie et a passé de longs mois ennuyeux derrière un bureau. De nouveau sur le terrain, elle cherche à retrouver ce copycat dont les motivations sont opaques. Et le choix des victimes, incompréhensible. Mais rapidement, Henley comprend que ce tueur lui adresse des messages tout à fait personnels. Pour l’arrêter, Henley doit affronter ses propres démons et revivre en plus intense ce qu’elle a déjà éprouvé avec l’Equarrisseur.
Nadine Matheson est avocate pénaliste à Londres. L’Equarrisseur, premier volet d’une série, est d’ores et déjà un best-seller en Angleterre.
Editeur : Seuil, 528 pages, date sortie : 7 octobre 2021
Et encore un que je note ! merci 🙂
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