L’appel de la sirène est le cinquième volet des enquêtes de la procureure Jana Berzelius. Je l’ai découverte avec sa quatrième enquête et j’ai eu envie de poursuivre. Je précise que les enquêtes sont indépendantes, vous pouvez donc prendre la série en cours, la curiosité vous donnera peut être envie de découvrir le personnage principal depuis ses débuts.
Un jour de printemps pluvieux, une jeune femme est retrouvée brutalement assassinée. C’est la deuxième victime en peu de temps. Les scènes de crime identiques dans les moindres détails, les corps sont retrouvés près du fleuve qui traverse la ville, les deux jambes sont cousues ensemble. Qui essaie de les transformer en sirènes ? Il n’existe aucun lien entre les victimes, apparence physique, âge, profession… rien en commun. Quand un troisième corps est découvert, Jana Berzelius et son équipe de police entament une course contre la montre pour retrouver la prochaine disparue avant qu’elle ne meure. Ils n’ont aucune piste, aucun indice mais ils vont vite découvrir un lien avec le jeune Simon Norell. Il a tout du meurtrier parfait. Sauf qu’il est interné en hôpital psychiatrique pour avoir assassiné sa famille.
Au premier regard, cela ressemble à une enquête très classique sur un serial killer. Quand on y regarde de plus près, on aperçoit l’arrière plan de l’intrigue principale, où se cache le sombre passé de Jana Berzelius. Et c’est là toute l’originalité ! Une procureure atypique et unique en son genre. Aussi froide qu’un roc, distante, elle fait tout pour qu’on ne s’approche pas d’elle et fuit tous les liens sociaux. Un personnage féminin au caractère trempé. Une héroïne énigmatique, impulsive, complexe et duelle, constamment sur la corde et tiraillée entre son côté lumineux et son côté fort sombre qui prend souvent le dessus. Personne ne doit découvrir son terrible secret qu’elle cache par tous les moyens. Son passé trouble d’enfant soldat la hante et ses démons continuent de la pourchasser à travers Danilo Pena, un criminel qu’elle a connu enfant et avec qui elle entretient une relation fort ambigüe. Ça passe ou ça casse, on aime ou on déteste cette femme singulière mais une chose est sûre, elle ne laisse personne indifférent. Moi, je l’adore !
Par rapport au quatrième tome, les policiers Henrik et Mia se développent, l’auteure lève le voile sur leur intimité et leur donne un peu plus d’épaisseur.
Les amateurs de polars nordiques d’atmosphère, plein de détails, de descriptions et qui avancent avec la lenteur d’un escargot seront à coup sûr déçus. Emilie Schepp mise une grande partie de son histoire sur le rythme et l’action. Son style est direct, sans fioritures inutiles, très efficace et cinématographique. Un récit très dynamique, divisé en court chapitres qui alternent entre les différents personnages et situations, l’auteure utilise souvent la technique du cliffhanger pour captiver le lecteur, les pages se tournent toutes seules et il est bien difficile de lâcher ce page turner en route !
Une intrigue sans faille qui s’empare d’un fait de société très actuel touchant l’enfance, mais je n’en dévoilerai pas plus. Le suspense, la tension, les surprises et les rebondissements sont au rendez-vous. Le final se clôture sur un cliffhanger de dieu le père, hâte de découvrir la suite, je sens que ça va chauffer pour Jana !
Emelie Schepp se démarque grâce à son héroïne insaisissable et très atypique.
Je remercie chaleureusement les éditions HarperCollins pour leur confiance.
À propos de l’autrice
La suédoise Emelie Schepp fait aujourd’hui figure de phénomène avec le succès retentissant de son premier roman, Marquée à vie – plus d’un million de ventes et 29 traductions. Elle a été élue autrice de l’année au festival de Gotland en 2016, 2017 et 2018.
4ème Couverture
Norrköping, Suède. Deux femmes sont retrouvées noyées sur les bords du fleuve de la ville. Leurs jambes cousues entre elles leur donnent l’apparence de funèbres sirènes. Lorsqu’un troisième corps est découvert avec ce même détail macabre, la pression monte pour la procureure Jana Berzelius, en charge de l’enquête avec les policiers Henrik Levin et Mia Bolander. Les allées et venues d’une voiture près des lieux du crime sont peut-être la clé : le véhicule appartient à un certain Simon Norell qui a tué sa famille des années plus tôt. Il serait l’assassin parfait s’il n’était pas en ce moment même enfermé en hôpital psychiatrique.
Dans sa quête vengeresse de la vérité, Jana Berzelius prend des décisions impulsives et radicales qui pourraient finir par se retourner contre elle…
Editeur : HarperCollins, 442 pages, date sortie : 12 mai 2021