L’ami des ombres – Alex North

Il y a tout juste un an, Alex North nous surprenait avec un premier roman qui a fait sensation L’homme aux murmures, actuellement en cours d’adaptation cinéma. J’ai ouvert celui-ci avec une question en tête, l’auteur va-t-il réussir à me surprendre une fois de plus ?  La réponse est oui, oui, oui, ce deuxième opus tient toutes ses promesses.

Paul, la quarantaine, n’est pas revenu dans sa petite ville d’enfance depuis son départ à l’université, un choix délibéré pour tenir son passé à distance. Il revient au chevet de sa mère mourante. Durant son adolescence, il a vécu une tragédie, il faisait partie d’une bande de quatre, ils utilisaient le rêve lucide pour échapper à la réalité et fuir le monde des adultes. Mais entre le rêve lucide et le cauchemar, il n’y a qu’un pas… Un des amis de Paul va être assassiné. Vingt cinq ans plus tard, son retour dans sa petite ville d’enfance le confronte aux sombres secrets de son passé qu’il a tenté d’oublier. Les souvenirs douloureux se réveillent, les émotions l’assaillent, les fantômes réels ou imaginaires le hantent.  A peine est-il rentré qu’un meurtre a lieu dans une ville voisine. Un meurtre qui ressemble étrangement au crime commis il y a 25 ans. Est-ce un imitateur ? Est-ce le meurtrier de l’époque qu’on a jamais retrouvé ? L’inspectrice Amanda Beck (qu’on retrouve avec plaisir) va enquêter sur ce crime. Les jours passent et des évènements étranges se produisent autour de Paul. Dans ses moments de lucidité, sa mère lui fait d’étranges révélations sur le passé, est-elle entrain de délirer ? 

Un thriller aux allures de conte effrayant

Nous sommes bien loin d’un thriller classique avec un meurtre, une enquête et l’arrestation du coupable. Vous mélangez une intrigue multicouches, une atmosphère étrange, une touche de drame, une bonne dose de tension, une double dose d’émotionnel, vous saupoudrez  d’une couche de suspense, d’un zeste paranormal, vous secouez le tout et vous obtenez L’ami des ombres, un thriller aux allures de conte macabre et effrayant.

Des thématiques touchantes

L’auteur explore le monde de l’adolescence avec son malaise, ses amitiés et le passage à l’âge adulte, la nostalgie du passé et les vieux schémas qu’on a du mal à briser. Les relations parents-enfants, le deuil et le chagrin, comment fait-on face à la perte d’un être cher ? Paul est entrain de perdre sa mère, la flic Amanda va parler à son père au cimetière, des thématiques très touchantes auxquelles il nous fait réfléchir avec beaucoup de finesse et d’humanité.

Palpitant, prenant et captivant

L’intrigue est complexe avec son lot de rebondissements inattendus.  Alex North utilise le même processus narratif que dans L’homme aux murmures. Il joue sur une double temporalité, passé et présent se tissent à merveille, alternant au fil des chapitres. On oscille entre l’enquête policière, les mystères et le terrain émotionnel (celui-ci est peut être encore plus présent que dans le premier roman), le tout baignant dans un climat étrange, troublant et légèrement surnaturel. L’auteur a fait un travail remarquable sur les lieux et l’ambiance flippante de cette petite ville industrielle à l’agonie, entourée de forêts où se faufilent les Ombres et les Mains rouges. La sensation de malaise ne nous quitte pas un seul instant, avec l’impression d’être épié et observé. Nous sommes effrayés par moment mais l’angoisse et la peur sont très subtiles, distillées par petites touches. Le rythme et les révélations s’accélèrent dans la dernière partie et un beau twist vient nous surprendre, nous secouer sur la fin.  

Si vous avez aimé L’homme aux murmures, je vous recommande vivement L’ami des ombres.

Je remercie chaleureusement les éditions Seuil pour leur confiance.

 

4ème Couverture

Et si votre meilleur ami était votre pire cauchemar ?
Le meurtre commis par le jeune Charlie hante la petite ville de Gritten.
Paul, ami du tueur et de la victime, y revient 25 ans plus tard, appelé au chevet de sa mère.
Mais la mort violente d’un adolescent réveille chez Paul ses pires cauchemars.
L’histoire se répète.
Pourtant Charlie n’est plus là, Charlie est mort.
Alors quelle est cette ombre qui rôde dans la forêt toute proche ?
 » Comme avec le meilleur des illusionnistes, on finit le roman secoué et émerveillé. « 
The New York Times

Editeur : Seuil, 336 pages, date sortie : 4 mars 2021

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