La nouvelle est un art difficile et exigeant. Immerger le lecteur en quelques pages, créer un attachement aux personnages et surtout réussir la chute, voilà un pari très difficile à maitriser. J’avoue que ce n’est pas mon genre de prédilection, j’y trouve rarement mon compte. J’ai commencé à changer d’avis en découvrant les deux excellents recueils Ecouter le noir et Regarder le noir. Là, je vous le dis haut et fort, Karine Giebel m’a convaincue à 1000% avec ses huit pépites et je la déclare officiellement « la reine de la nouvelle ».
Chambres noires est un recueil de quatre longues nouvelles inédites, les titres sont tirés de grands films ‘Le vieux fusil’, ‘L’armée des ombres’, ‘Un monde parfait’ et ‘Au revoir les enfants’. Viennent s’ajouter quatre nouvelles plus courtes déjà parues dans d’autres ouvrages.
Commencé au milieu d’une nuit d’insomnie en pensant lire une seule nouvelle, quelque chose d’étrange s’est produit, le temps s’est comme arrêté, prise au piège, je n’ai pas pu arrêter ma lecture… j’ai plongé à fond dans ce condensé d’émotions et j’y suis restée une grande partie de la nuit, aspirée par ces mots sombres d’une force incroyable.
Karine Giebel pose un regard empli d’humanité et d’empathie sur les exclus, les malchanceux, les cabossés, les oubliés de la société. Elle nous plonge au fond de l’âme de ses personnages, elle nous raconte le monde, les vies brisées, la vieillesse, l’injustice, la solitude, les espoirs et les rêves. Elle nous remue les tripes, nous bouleverse et fait jaillir tant d’émotions, c’est un vrai tsunami qui déferle. Certaines nouvelles nous mettent la rage au ventre, d’autres les larmes au bord des yeux mais aucune ne nous laisse insensible. Ces mots là, nous ne les lisons pas, non, nous les vivons à fond et nous vibrons jusqu’à la moelle. Personnellement, L’armée des ombres m’a ébranlée et Au revoir les enfants a déclenché un torrent de larmes.
Des mots noirs, violents et engagés.
Des mots si justes, si beaux.
Des mots qui percutent l’âme.
Des mots qui nous poursuivent longtemps.
Ne passez pas à côté !
Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour leur confiance.
4ème Couverture
Après D’ombre et de silence, Karine Giebel offre un nouveau recueil de textes noirs, humains, bouleversants et engagés.
Il y a des soupirs, des souvenirs et des sourires.
Il y a ces jours sans fin et ces nuits sans chaleur. Cette sensation d’être sale, d’être rien, moins que rien.
Ces dangers qu’on n’a pas vus venir, ces risques qu’on n’a pas osé prendre. Ces tentations auxquelles on n’a pas eu la force de résister.
Il y a ces mauvais héritages, ces mauvais choix, mauvaises pentes, mauvais départs.
Il y a ce manque de chance.
Il y a cette colère, ce dégoût.
Il y a…
Des fois où on préférerait être mort.
Voilà ce qu’on découvre dans les Chambres noires de Karine Giebel, recueil de quatre nouvelles inédites dont les héros, ou anti-héros, incarnent et dénoncent tour à tour les manquements de notre société. Quatre histoires pour lesquelles l’auteure emprunte les titres de grands films qui l’ont marquée.
Après D’ombre et de silence, elle nous offre un nouveau recueil tout en noir, humain, engagé, bouleversant, qui agit comme un révélateur, nous faisant ouvrir les yeux sur le monde en dépit de son opacité et de sa noirceur.
À la fin de l’ouvrage, en bonus, trois nouvelles déjà parues dans Treize à table ! (Pocket) au profit des Restos du Cœur ainsi que Sentence, nouvelle écrite en plein confinement et publiée dans Des mots par la fenêtre (12-21) au profit de la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France.
Editeur : Belfond, 272 pages, date sortie : 5 novembre 2020
J’ai parfois un peu de mal avec les nouvelles, mais j’aimerais beaucoup le style de Karine Giebel. À part avec Ce que tu as fait de moi, j’ai rarement été déçue.
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Karine Giebel est exceptionnelle dans ses nouvelles. C’est un genre que je n’aimais pas beaucoup mais elle m’a fait changer d’avis. Ses mots sont d’une telle force. A lire absolument !!!
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