Glaçant !
Sandrine ne s’aime pas, Sandrine a un mantra qu’elle se répète en boucle…. « Moche, et grasse, et grosse, grosse, grosse vache, sale moche, tête de moche, tête de conne ».
Sandrine est seule, désespérément seule.
Un jour, tout bascule, elle tombe amoureuse, elle rencontre un homme, « l’homme qui pleure », il la regarde, il l’aime, prend soin d’elle et lui fait une place dans sa maison, auprès de son fils… sa première femme a disparu. C’est le REVE ! Sandrine s’installe dans sa nouvelle vie qui ressemble à un conte de fée… jusqu’au jour où la première épouse réapparait, complètement amnésique.
J’imagine que de nombreuses chroniques vont déflorer toute l’histoire et la thématique de A à Z. Par pitié, ne les lisez pas !!
Comment vous parler de cette histoire ? J’avoue que l’exercice est fort périlleux, je vais tenter de vous livrer mon ressenti sans vous en dire trop, ni spoiler.
La deuxième femme est un récit NOIR psychologique qui aborde le rapport au corps, l’emprise, l’aveuglement et la manipulation. La thématique est délicate, fort sensible, limite casse-gueule, Louise Mey prend des risques mais elle tire fort bien son épingle du jeu.
Son analyse est très intelligente, tellement juste et d’une incroyable finesse, elle décortique au millimètre près les mécanismes insidieux de l’emprise et elle nous les fait ressentir. Très très fort !
Louise Mey nous plonge dans la tête de Sandrine, nous sommes en huis clos avec ses pensées, ses ressentis, ses émotions et pour que l’immersion soit totale, les dialogues sont insérés dans les descriptions, sans aucune ponctuation. Un mode narratif très particulier, je comprends tout à fait le choix de l’auteure, mais le style m’a un peu dérangée au début, j’ai même failli abandonner ma lecture, j’ai tenu bon, je me suis accrochée et je me suis habituée.
A un moment donné, sans m’en rendre compte, j’ai basculé dans une spirale étouffante et anxiogène, le piège s’est refermé lentement. J’ai tourné les pages, incapable de lâcher Sandrine. Le malaise s’est installé, la tension est montée de plus en plus. J’ai traversé toute la palette des émotions, de la colère à la tristesse, en passant par la nausée et la rage. La respiration courte, la gorge serrée, les tripes nouées, j’ai été obligée de poser ma lecture pour respirer et prendre du recul.
Dérangeant. Terrifiant. Percutant.
J’hésite à la classer dans mes coups de coeur à cause du petit bémol pour le style, La deuxième femme est un gros COUP DE COEUR pour la trame et le fond.
A lire absolument pour ouvrir les consciences !!!
Je remercie les éditions Le Masque pour leur confiance.
4ème Couverture
Sandrine ne s’aime pas. Elle trouve son corps trop gros, son visage trop fade. Timide, mal à l’aise, elle bafouille quand on hausse la voix, reste muette durant les déjeuners entre collègues.
Mais plus rien de cela ne compte le jour où elle rencontre son homme, et qu’il lui fait une place. Une place dans sa maison, auprès de son fils, sa maison où il manque une femme. La première. Elle a disparu, elle est présumée morte, et Sandrine, discrète, aimante, reconnaissante, se glisse dans cette absence, fait de son mieux pour redonner le sourire au mari endeuillé et au petit Mathias.
Mais ce n’est pas son fils, ce n’est pas son homme, la première femme était là avant, la première femme était là d’abord. Et le jour où elle réapparaît, vivante, le monde de Sandrine s’écroule.
Editeur : Le Masque, 333 pages, date sortie : 15 janvier 2020
Ce n’est pas une lecture de tout repos. L’auteur nous fait « entrer » dans la tête de Sandrine aux prises avec un pervers narcissique. Mais enfin, pourquoi ces victimes subissent elles cette violente domination ? Un livre glaçant mais qui apporte un éclairage sur la féminicide. A lire pour s’informer.
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Ce n’est pas une lecture de tout repos. L’auteur nous fait « entrer » dans la tête de Sandrine aux prises avec un pervers narcissique. Mais enfin, pourquoi ces victimes subissent elles cette violente domination ? Un livre glaçant mais qui apporte un éclairage sur le féminicide. A lire pour s’informer.
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J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans cette lecture, à cause de l’écriture… une lecture très dure mais tellement éclairante sur le féminicide. J’aime beaucoup ce que propose Louise Mey !
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