J’ai découvert Valerio Varesi l’an dernier avec La pension de la via saffi, une très belle surprise.
Cette année, j’ai eu la chance de participer à l’aventure du SP Voyageur sans frontières organisé par Lau Lo du blog Evadez-moi (je la remercie vivement au passage). C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai retrouvé le commissaire Soneri dans sa première enquête traduite en français.
Un pur roman d’atmosphère à la saveur toute particulière. Nous sommes dans le nord de l’Italie, dans la région de Parme, il pleut sans relâche depuis quatre jours et le fleuve Pô -personnage à part entière- est en crue.
Valerio Varesi et sa plume subtile, fine, poétique nous immerge complètement dans cette ambiance humide, moite, froide et brumeuse.
La péniche de Tonna, un vieux batelier de 80 ans, dérive sur le fleuve avant de s’échouer sans personne à bord. Où est passé Tonna ? Le lendemain, un vieil homme est retrouvé défenestré dans la cour d’un hôpital, c’est le frère de Tonna. Mort accidentelle ou non ? La coïncidence est plus que troublante, d’autant que les deux frères avaient des liens avec l’Italie fasciste des années 40.
Le commissaire Soneri est chargé de la double enquête. Deux enquêtes complexes, aux ramifications multiples qui plongent dans un passé douloureux peuplé de terribles souvenirs qu’on tente d’oublier et hanté par les fantômes des fascistes, des résistants, des chemises noires, des communistes. La haine et les rancoeurs sont encore bien présentes. Il va devoir fouiller les secrets inavouables pour déchirer le voile d’un passé peu glorieux.
Soneri est un personnage très attachant, un fouineur au flair infaillible, assez proche de Maigret. Un épicurien amateur de parmesan, de bonne bouffe, de vin et de cigare.
Il parle peu, écoute beaucoup, il observe, prend son temps, progresse lentement au rythme de la crue et décrue du fleuve. D’une patience à toute épreuve, bien nécessaire pour démêler les fils du passé.
Un polar sombre au charme tout particulier, empreint de mélancolie et de regrets. J’ai beaucoup aimé.
Embarquez, laissez vous porter par les méandres du fleuve, sentez la brume vous envelopper et vous hypnotiser, vous ne regretterez pas le voyage.
Amateurs de polars d’action au rythme infernal, emplis d’adrénaline, passez vite votre chemin.
4ème Couverture
Dans une vallée brumeuse du nord de l’Italie, la pluie tombe sans relâche, gonflant le Pô qui menace de sortir de son lit. Alors que les habitants surveillent avec inquiétude la montée des eaux, une énorme barge libérée de ses amarres dérive vers l’aval avant de disparaître dans le brouillard. Quand elle s’échoue des heures plus tard, Tonna, son pilote aguerri, est introuvable. Au même moment, le commissaire Soneri est appelé à l’hôpital de Parme pour enquêter sur l’apparent suicide d’un homme. Lorsqu’il découvre qu’il s’agit du frère du batelier disparu, et que tous deux ont servi ensemble dans la milice fasciste cinquante ans plus tôt, le détective est convaincu qu’il y a un lien entre leur passé trouble et les événements présents. Mais Soneri se heurte au silence de ceux qui gagnent leur vie le long du fleuve et n’ont pas enterré les vieilles rancœurs.
Les combats féroces entre chemises brunes et partisans à la fin de la guerre ont déchaîné des haines que le temps ne semble pas avoir apaisées, et tandis que les eaux baissent,
la rivière commence à révéler ses secrets : de sombres histoires de brutalité, d’amères rivalités et de vengeance vieilles d’un demi-siècle…
Editeur: Agullo, 320 pages, date sortie: 16 mai 2016
Un commentaire sur « Le fleuve des brumes – Valerio Varesi »