Bienvenue dans la famille Borden
Ames sensibles, accrochez-vous…
Un crime célèbre a bouleversé les Etats Unis en 1892.
Lizzie découvre son père Andrew Borden et sa belle mère Abby sauvagement assassinés à la hache, baignant dans un bain de sang dans la maison familiale. La maison était fermée, seules Lizzie et la bonne Bridget étaient présentes au moment du drame. La soeur Emma séjourne chez une amie et l’oncle John était absent au moment des faits. Qui a commis ces horribles crimes ? Les meurtres n’ont jamais été élucidés à l’époque. Lizzie sera accusée et très vite acquittée. Ce drame sanglant a suscité beaucoup de romans, BD, films, pièces de théâtre aux Etats Unis.
Quatre personnes vont raconter l’histoire tour à tour au travers de chapitres assez courts.
Lizzie, la coupable toute désignée. Une femme enfant de 32 ans à la personnalité très énigmatique, fantasque, impossible à cerner. Elle n’a rien vu, rien entendu au moment des meurtres.
Emma, sa soeur qui a fui le domicile familial pour échapper à l’emprise de Lizzie. Une grande rivalité oppose les deux soeurs.
Bridget, la bonne qui rêve de repartir chez elle en Irlande. Elle déteste la famille Borden et l’ambiance étrange de cette maison.
Benjamin, engagé par l’oncle John pour intimider le père Borden. L’oncle John (frère de la première épouse Borden) a promis à sa soeur de veiller sur ses deux filles.
Sarah Schmidt ne tombe pas dans la surenchère atroce et sanglante. Elle s’empare de cette histoire vraie pour nous offrir un roman choral psychologique envoûtant et terrifiant. Elle réussit l’exploit de nous plonger dans l’ambiance étouffante, suffocante de cette demeure. Elle nous fait ressentir la folie des membres de cette famille, leurs dysfonctionnements et les liens étranges qui les unissent Elle met l’accent sur la relation fusionnelle perverse qui unit les deux soeurs. Au fur et à mesure, les secrets se dévoilent, la tyrannie du père, la part d’ombre, la noirceur de chacun. Le lecteur se sent englué, prisonnier de cette atmosphère lourde, macabre, malsaine, morbide. Le malaise grandit en même temps que la fascination et le lecteur tremblera d’horreur jusqu’à la toute dernière page sans pouvoir reprendre son souffle.
Nous ne saurons jamais la vérité, c’est trop tard… Sarah Schmidt ne se porte pas en juge et l’énigme restera entière.
Un polar atypique, original, passionnant et qui donne froid dans le dos.
Je remercie chaleureusement les éditions Rivages pour leur confiance.
4ème Couverture
« J’ai regardé Père. Touché sa main en sang… » Le 4 août 1892, à Fall River (Massachussetts), Lizzie Borden découvre son père et sa belle-mère sauvagement assassinés. Très vite, son attitude oriente les soupçons. Sa fragilité la rend-elle coupable ? Et comment une telle violence a-t-elle pu surgir dans une ville si paisible ? D’après une histoire vraie, Sarah Schmidt a composé un roman fascinant, réinventant l’un des crimes les plus célèbres d’Amérique. Elle plonge dans les secrets d’une famille, mettant à nu la relation bouleversante de deux soeurs, Lizzie et Emma, leur besoin d’indépendance aux prises avec les carcans de l’époque. Au-delà du fait divers, ce conte hypnotique lève le voile sur la part d’ombre de chacun.
Editeur: Rivages, 444 pages, date de sortie: 7 mars 2018