Ivar Leon Menger est de retour avec un deuxième roman, beaucoup plus abouti que son précédent. C’est une belle réussite ! « Les enfants du lac » se distinguait par son atmosphère spéciale, mélange de mystère et de conte gothique, mais l’intrigue un peu tirée par les cheveux montrait pas mal de faiblesses.

Nous sommes en Allemagne à Katzenbrunn, un trou sinistre perdu dans la forêt de d’Odenwald, une étrange clinique psychiatrique est collée en bordure de village. En mai 1986, un garçon de treize ans disparait brutalement de la foire foraine. Voilà dix ans que de jeunes garçons s’évaporent mystérieusement sans laisser aucune trace. Et si la légende du croque-mitaine était vraie ? Hanté par cette affaire depuis toutes ces années, Hans J. Stahl, commandant à la retraite, n’a jamais digéré son échec. Persuadé que cette nouvelle disparition est liée à toutes les autres, il revient au village pour mener l’enquête et tenter de résoudre la pire affaire de sa carrière.

Une intrigue captivante de la première à la dernière ligne, Dans la forêt du croque-mitaine est un roman policier assez classique dans l’enquête, il se démarque avant tout par son atmosphère et ses décors qui lui apportent une touche si particulière, ce n’est pas un hasard si Ivar Leon Menger est surnommé le « Stephen King allemand ». Ambiance creepy, sombre, inquiétante et lugubre à certains endroits, avec l’ombre de la catastrophe de Tchernobyl qui plane sur les lieux.

Hans H. J. Stahl interroge les habitants du village mais il se heurte à un mur de silence, pourquoi se taisent-ils ? Ils ont tous quelque chose de louche et d’étrange qui les désigne comme potentiel suspect. Le directeur de la clinique psychiatrique, l’infirmière, son mari, le pasteur photographe… dissimulent de lourds secrets. Même la forêt semble camoufler des choses comme si le mal rôdait entre les arbres.

Chaque chapitre est raconté par un personnage différent. Ces changements constants de perspective ne sont en rien déroutant car l’auteur jongle fort bien avec tous ces points de vue et les protagonistes ne se confondent pas tant ils sont bien dessinés. Certains apportent leur lot de questions, d’autres nous donnent la chair de poule et attisent notre curiosité. L’histoire avance dans plusieurs directions grâce aux indices savamment distillés qui nous égarent sur quelques fausses pistes. Les rebondissements judicieux font monter la tension page après page et intensifient le suspense. La menace se rapproche, on angoisse et on frissonne de plus en plus en tournant les pages.

Oserez-vous encore vous promener dans les bois… ?

Dans sa postface, l’auteur insiste beaucoup pour qu’on ne révèle pas trop de choses sur l’intrigue, ses rebondissements et révélations importantes et qu’on ne parle surtout pas du final. Je vais donc respecter son souhait et garder le mystère entier, vous profiterez d’autant mieux de votre lecture. Mais croyez moi, vous n’oublierez cette balade en forêt !

Je remercie chaleureusement les éditions Belfond pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Le croque-mitaine…
Voilà dix ans qu’un petit village de l’Odenwald essaie d’oublier ce nom. Jusqu’à ce soir de mai 1986 où un garçon disparaît à la fête foraine, réveillant les frayeurs passées.
Qui est ce mystérieux ravisseur ? Pourquoi n’a-t-on jamais retrouvé sa trace, ni celle de ses victimes ?
Déterminé à résoudre l’affaire qui a hanté sa carrière, le commandant de police retraité Hans J. Stahl reprend l’enquête.
Pasteur énigmatique, enfant qui attire à lui les lapins, directeur d’une clinique psychiatrique aux pratiques douteuses, infirmière trop zélée… Dans ce lieu isolé, les profils suspects ne manquent pas.
Pour l’ex-commandant Stahl commence alors une intense et imprévisible partie de Cluedo. Mais le temps presse. De son repaire, le croque-mitaine guette. Et il s’apprête à frapper de nouveau.

Editeur : Belfond, 368 pages, date sortie : 20 mars 2025