
Je suis Jean-Christophe Grangé depuis Le vol des cigognes, son tout premier roman sorti en 1994, un incontournable du genre que tout amateur de thriller devrait avoir lu. Au fil des ans avec une vingtaine de romans à son actif, il est devenu un maître dans le monde du thriller. En 2021, l’auteur a effectué un virage en ouvrant la porte du passé et en remontant le temps pour y plonger ses intrigues. Après Les promises qui se passait à Berlin en 1939, Rouge karma se déroulait en 1968 les années hippies, nous voilà plongés au début des années 80 dans le Paris du Sida. Toutes des périodes tourmentées propices à l’exploration du MAL.
Je précise d’emblée que SANS SOLEIL est une duologie, Disco inferno et Le Roi des ombres.
1982, l’homosexualité vient d’être dépénalisé par Mitterand. Les homosexuels sortent enfin du placard. Les dancefloors parisiens sont rythmés par le disco, illuminés par les paillettes et les lumières. C’est la fête jusqu’au bout de la nuit, on danse, on drague dans une frénésie sexuelle totale. L’euphorie s’est emparée de la communauté gay quand certains commencent à tomber malades, développant des symptômes inconnus. La mort les frappe de plein fouet. On parle de cancer gay et quelques journalistes évoquent une punition divine pour les homos. Mais la communauté ne veut pas entendre parler de cette menace, à peine libérée de ses carcans, elle préfère rester dans l’insouciance et le plaisir à tout prix. Avant la peur, c’est le déni qui occupe toute la place.
A côté du virus, un autre fléau va s’abattre sur la communauté. Federico un tout jeune gamin de 18 ans, en phase terminale du sida, attend la mort dans sa chambre de bonne. Il est retrouvé torturé et mutilé à la machette. La scène, d’une barbarie sans nom, soulève beaucoup de questions. Qui peut en vouloir à un mourant ? D’autres meurtres vont suivre, des malades à qui il reste peu de temps à vivre. Un tueur en série est entrain de sévir. Est-ce la haine des homos qui le motive ?
Trois personnes vont mener l’enquête offrant trois points de vue sur l’affaire. Patrick Swift, un flic dandy, obsessionnel, en quête de justice, sauvage à ses heures. Arthur Vernes, un médecin spécialisé en maladie tropicales, bien inséré dans la communauté gay, empli d’humanité et dévoué envers ses patients atteints de ce mal étrange. Heidi Becker, l’amie proche du jeune Federico, une adolescente rebelle et très intelligente, arrivée en France pour fuir la dictature d’Argentine. Trois personnages bien travaillés, auxquels on va s’attacher.
Le mal rôde de tous les côtés, on est plongé dans le sang, la violence et la noirceur. Embarqué à fond dans une traque effrénée au suspense intense.
La reconstitution de l’ambiance 80 est juste et impressionnante de réalité. C’est documenté dans les plus petits détails et tout semble tellement vrai sous la plume de Jean-Christophe Grangé. On ressent bien le paradoxe de ces années là, entre la lumière et la noirceur. D’un côté, l’esthétique du décor, l’effervescence, les fêtes et de l’autre la mort qui s’abat sur cette communauté.
Gore, sanglant, glauque, trash… avec quelques couches inutiles, les âmes sensibles seront peut-être dérangées.
La fin est bancale, un peu brouillonne… mais ce n’est pas vraiment la fin. C’est très frustrant !
Il faudra lire la suite pour connaître le dénouement de l’histoire, vous voilà prévenus. Le deuxième tome nous fera voyager à Tanger en passant par Haïti pour remonter aux origines du Mal. En refermant Disco inferno, j’avoue avoir préféré le contexte historique à l’enquête, mais je changerai peut être d’avis en refermant Le Roi des ombres.
Je suis perplexe : un premier opus de 414 pages et un deuxième de 390 pages. Franchement, était-ce bien nécessaire de les scinder en deux ? J’ai longtemps hésité, attendre d’avoir lu Le Roi des ombres pour publier une seule chronique ou la scinder en deux ?
Je remercie chaleureusement les éditions Albin Michel pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Années 1980 : sur les dancefloors parisiens, c’est la mort qui mène la danse. Embarquez avec Jean-Christophe Grangé pour une quête hallucinée sur les traces du mal…
Mon premier est un médecin, mon deuxième un flic, mon troisième une lycéenne, mon tout un assassin qui aime dépecer ses victimes à la machette. Vous ne voyez pas ? Commencez par danser, et nous verrons où l’enquête vous mènera. En cet été 1982, moins il y aura de soleil, plus il y aura de sang…
Editeur : Albin Michel, 414 pages, date de sortie : 15 janvier 2025
Question recherches, Grangé est au top. J’espère que tu te régaleras mieux avec le second tome. J’ai encore Rouge Karma à lire. Merci à toi pour la chronique 🙏 😘. Des bisitous ma Nadia 😘 🥰
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ah oui, je verrai bien mais je ne me tracasse pas trop avec ça. Perso, j’ai beaucoup aimé Rouge karma, même si beaucoup de retours sont mitigés…. il est long, c’est vrai et tu entres ou pas dans l’histoire. des bisous 😘
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Ma whislist fait des cabrioles, tu penses bien. Ah celle là 🤣. Des bisitous ma Nadia 😘 🥰
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Je suis comme toi, je suis Jean-Christophe Grangé depuis « Le vol des cigognes » qui est juste excellent !!! Ces derniers temps, j’ai un peu moins adhéré… pour te dire je n’ai pas encore lu « Rouge karma »… Pour ceux-ci, je ne sais pas encore…. en tout cas, merci pour ta chronique !
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Ah tu verras bien si ce roman croise ta route un peu plus tard, mais si tu lis le premier tome, il te faudra lire le second pour connaître la fin de l’histoire.
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