Après l’excellent Quand tu ouvriras les yeux, un polar glaçant et machiavélique, Pétronille Rostagnat nous revient en très grande forme.

Un cold-case qui sort des sentiers battus

Jean, un vieux flic à la retraite, laisse derrière lui une affaire non résolue sur laquelle il a bossé jour et nuit durant sept ans. La disparition brutale d’Alice, une adolescente, n’a jamais été élucidée. Il est toujours obnubilé par cet échec. Quand il décide de s’installer chez sa fille pour essayer de rattraper le temps perdu et profiter de ses petits enfants, il est loin de se douter du tsunami émotionnel qu’il va vivre. L’enquête, sa fameuse enquête, se relance grâce aux révélations de sa petite fille Célia. Mais Comment la croire ?

Pétronille Rostagnat nous happe dès les premières lignes avec cette intrigue originale. Une fois de plus, elle aborde une thématique fort singulière dont on parle peu dans les polars et personnellement j’y suis fort sensible. Mais chut, je vous laisse découvrir, certains risquent d’être secoués.

A peine quelques pages lues qu’un véritable piège se referme, nous emprisonnant dans une enquête étonnante à plus d’un titre. L’auteure nous embarque dans son histoire en prenant bien soin de cacher son jeu, la minutieuse construction distille des indices au compte goutte, entretenant un suspense d’enfer. Les révélations inattendues créent la surprise et installent le doute jusqu’à nous déstabiliser face à ce puzzle très complexe. On est troublé, nos certitudes sont méchamment bousculées.

Une belle dose d’émotions

Les personnages sont bien peaufinés et nous donnent beaucoup d’émotions à vivre, on tombe sous le charme. Coup de coeur pour la merveilleuse petite Célia et pour Jean, le vieux flic attachant.

Les méandres du subconscient réservent bien des surprises. Comment te croire ? Faut-il croire la petite Célia quand elle affirme détenir une partie des réponses sur la disparition d’Alice ? Ses terreurs nocturnes et ses cauchemars ouvrent-ils vraiment des portes vers la vérité ? Je tiens à rassurer les esprits cartésiens, n’ayez aucune crainte, la thématique, déroutante en apparence, est traitée avec beaucoup de subtilité et d’émotions, sans aucune exagération.

Un roman qui se lit d’une traite tant il est fluide, rythmé par des chapitres courts et si intrigant. On est curieux, totalement embarqué, captivé jusqu’au dénouement avec son retournement final qu’on ne voit pas venir.

Un très bon moment lecture !

Je remercie chaleureusement les éditions HarperCollins pour leur confiance.

Quatrième de couverture

« Un jour, il savait qu’il leur devrait la vérité. Pour le moment, seule la découverte du corps comptait. »
Depuis six ans, Jean Pagen, chef de groupe à l’Office central pour la répression des violences aux personnes, est obnubilé par une enquête qu’il n’a su résoudre : la disparition en 2015, à Franconville, de l’adolescente Alice Bastide. Alors que la retraite a sonné, il ne peut se résigner à abandonner cette affaire. Lorsqu’il apprend qu’il est atteint d’une maladie incurable, Jean s’installe chez sa fille Florence avec l’envie de profiter de ses petits-enfants, sans jamais se séparer du dossier Bastide. Célia, sa petite-fille, est victime de terreurs nocturnes depuis plusieurs années. Florence, sa mère, tente de comprendre ce que traverse sa fille alors qu’elle doit elle-même faire la paix avec ce père si longtemps absent. Comment accepter la relation fusionnelle qu’il noue avec Célia ? Que lui cachent-ils ?
De nouveaux éléments vont permettre à Jean de relancer l’enquête, aidé de son ancien collègue le commandant Yves Touveneau. Quels secrets Alice portait-elle ? Pourquoi Célia semble-t-elle détenir des pièces de ce puzzle ?
Un suspense glaçant sur les limites du subconscient et les méandres de l’âme humaine.

Editeur : HarperCollins, 288 pages, date sortie : 13 mars 2024