Troisième enquête de Victor Caranne, psychologue à la prison de l’île de Ré. On le retrouve avec un réel bonheur, ainsi que les autres personnages croisés dans les précédents tomes, Maddie, Marcus et la jeune flic Anaïs.

Max Monnehay a bien négocié ce troisième virage, bravo à elle ! Ce n’est franchement pas facile de faire évoluer une série avec des personnages récurrents, au risque de vite ronronner, tomber dans la facilité ou devenir lisse. Avec ce nouvel opus, elle confirme son talent.

Je sais que vous allez me poser la question: puis-je commencer par ce dernier tome ? Voici ma réponse : OUI car les enquêtes sont totalement indépendantes et NON car vous y perdriez énormément à ne pas suivre l’évolution du personnage principal Victor Caranne, avec son histoire personnelle et ses zones d’ombre. Je vous conseille plus que vivement de débuter par Somb, ensuite Je suis le feu , d’autant plus qu’ils sont excellents.

Une contre enquête sur un cold case vieux de dix ans

Le jeune Milou est en prison pour un double meurtre. Voilà dix ans qu’il clame son innocence. Quand Victor Caranne lui rend visite en cellule, il menace de se suicider dans une semaine, date anniversaire de son arrestation. Fort troublé, Victor le croit même si le doute subsiste, il décide de l’aider. Sept jours pour faire la lumière sur cette affaire… Il va reprendre officieusement l’enquête avec l’aide d’Anaïs, nos deux enquêteurs s’engagent dans une course contre la montre, parviendront-ils à faire éclater la vérité en si peu de temps ? Réussiront-ils ce tour de force quand toutes les pistes sont froides ?

L’intrigue est superbe, ficelée à merveille et les ramifications dans le passé lui donnent une belle profondeur. Une semaine, c’est très court, le sentiment d’urgence crée une tension qui va crescendo au fil des chapitres. La construction est bien maîtrisée, alternant entre passé et présent. L’enquête captivante maintient un bon niveau de suspense. Dénouer les noeuds du passé, éclaircir les zones d’ombres, exhumer des souvenirs douloureux que certains aimeraient garder enfouis. Les secrets qui remontent à la surface sentent mauvais, une odeur de culpabilité flotte dans l’air.

Equilibre parfait entre enquête, sensibilité et émotions

Le duo Caranne et Anaïs fonctionne à merveille, ces deux fortes têtes deviennent de plus en plus complices. Nous sommes au plus près des personnages, ce qui explique le grand attachement à cette série. De nouvelles facettes de leur passé sont éclairées, des zones d’ombres de leur âme blessée, beaucoup d’émotions cadenassées et une très grande humanité. Une touche savoureuse passe à travers leurs dialogues, mêlant piquant et un certain humour.

La plume de l’auteure a bien évolué dans ce troisième opus, elle l’a travaillée, affinée et peaufinée.

Max Monnehay nous manipule, semant des indices qu’on suit pas à pas, elle brouille les pistes, nous émettons des hypothèses quant au coupable, elles se révèlent toutes fausses. Les émotions affleurent dans tous les sens. Nous restons suspendus, en haleine jusqu’aux dernières pages et là… boum, nous nous prenons l’éblouissant final en pleine face.

Chaudement recommandé !

La série Victor Caranne en quelques mots : des intrigues bien ficelées, des personnages hyper attachants, qui ont de l’épaisseur et une belle plume.

Quatrième de couverture

Dans quelques jours, ça fera dix ans qu’Émilien « Milou » Milkovitch a été condamné pour avoir étranglé un jeune couple.
Après lui avoir rendu visite, Victor Caranne, psychologue carcéral à la prison de l’île de Ré, se met à douter sérieusement de sa culpa­bilité. Mais s’il veut l’aider, il va falloir faire vite : le détenu affirme qu’il se suicidera dans une semaine, le jour anniversaire de son incarcération.
Victor et Anaïs, la jeune flic de la PJ de La Rochelle avec laquelle il a tissé de solides liens, vont se jeter à corps perdu dans un contre-la-montre à haut risque.

Editeur : Seuil, 368 pages, date sortie : 9 février 2024