J’ai découvert Nicolas Leclerc en 2020 avec son premier roman Le manteau de neige. Impressionnant de maîtrise et d’originalité ! Je vous le conseille vivement.

Autant vous dire que mes attentes étaient grandes en ouvrant Le veilleur du lac. Je l’ai littéralement dévoré, l’auteur a l’art d’accrocher ses lecteurs et d’entretenir le suspense, il nous tient en haleine de la première à la dernière ligne. 100% addictif !

Une histoire inspirée d’un fait divers…. et baignant dans une belle atmosphère.

Le prologue donne froid dans le dos, je retiens ma respiration, complètement happée par ces premières lignes.

Premier chapitre. Fanny, 17 ans, est en fuite avec sa meilleure amie Maïa. Mal dans sa peau, elle a quitté sa famille et son village, elle rêve d’une autre vie. Les deux adolescentes font route vers l’Allemagne, en compagnie d’un autre ami Idriss.

Deuxième chapitre. Au coeur du Jura dans le petit village paisible de Malmaison-le-lac, une famille entière a disparu sans laisser de traces. C’est la belle soeur qui donne l’alerte. Quand Bruno Albertini, le gendarme du coin, débarque sur place, il a un mauvais pressentiment. Des détails troublants attirent son attention, la maison est hyper clean, comme si quelqu’un avait fait le grand ménage, le coffre-fort est vide. Persuadé qu’une tragédie s’est déroulée entre les murs, il pousse les investigations, les murs sont passés au luminol et c’est l’horreur qu’ils découvrent. Fanny est recherchée activement par la gendarmerie. Les médias s’en mêlent et la pression monte rapidement.

La construction particulièrement réussie apporte du dynamisme et un rythme haletant au récit. Les chapitres courts alternent entre l’enquête et la cavale des deux adolescentes. Et le récit est entrecoupé par les lettres que Fanny écrit à sa mère. Elle se raconte… sa souffrance, les humiliations, le harcèlement scolaire, les réseaux sociaux, ses attentes, ses désillusions, ses rêves…. des mots et un mal être qui secouent profondément.

Les rebondissements nous poussent à tourner les pages de plus en plus vite. La tension monte au fil des chapitres, impossible de lâcher la lecture, les indices semés nous égarent sur de fausses pistes, on est baladé en beauté. Les lourds secrets de famille, les non-dits et les rancoeurs sont au coeur de cette passionnante enquête. Les personnages lui apportent de la profondeur, celle de l’humain face à ses doutes et ses fragilités. De vrais personnages, réalistes et travaillés avec beaucoup de nuances. Bruno Albertini, complètement investi par son boulot, incapable de faire le deuil de son épouse, maladroit dans sa vie privée, face à son fils Lucas, adolescent en souffrance, muré dans son silence. Sa collègue Norah Belloumi, une ex du GIGN, un petit bout de femme qui doit sans cesse prouver qu’elle est à la hauteur dans ce monde macho et raciste. Les deux gamines rebelles, Fanny et Maïa, avec leur rage et leurs émotions à fleurs de peau. Tous ont leurs côtés attachants.

Les questions se bousculent, les suspects se multiplient, le rythme s’accélère, la tension monte crescendo jusqu’au final qui crée la surprise et noue les tripes. Glaçant !

Le veilleur du lac tient toutes ses promesses. Un excellent moment lecture !

Je remercie chaleureusement les éditions Seuil pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Ils pourraient être vos voisins.
Fanny a 17 ans. Elle fuit vers l’Allemagne, sans un regard en arrière. Seul l’avenir compte. L’avenir avec Maïa, sa meilleure amie, son âme-sœur.
Au cœur du Jura, dans le village paisible et idyllique de Malmaison-le-lac, les habitants sont en état de choc. La famille Parrisot a disparu. Le capitaine de gendarmerie Bruno Albertini se rend dans la bâtisse isolée désormais vide, dont les premiers indices laissent à penser qu’un massacre s’est déroulé en ces lieux et que le contenu du coffre-fort a été dérobé.
Et tout semble indiquer que Fanny Parrisot serait la clé de cette nuit sanglante.

Editeur : Seuil, 346 pages, date sortie : 6 octobre 2023