Singe d’Harlow, le premier roman de Ludovic Lancien a été favorablement accueilli par la critique et récompensé par le Prix Fyctia 2019 du meilleur suspense. Je ne l’ai hélas pas lu. La quatrième de couverture m’a donné fort envie de découvrir son deuxième roman, j’ai bien fait d’écouter mon intuition car la surprise a été au rendez-vous.
Ca démarre très fort…
L’auteur nous happe complètement avec une scène d’ouverture à couper le souffle. Accrochez-vous !
Un médecin généraliste est retrouvé déchiqueté dans son cabinet près de Paris. La scène de crime est atrocement sanglante, un pentacle à tête de bouc dessiné sur le mur laisse penser que le meurtre serait lié au satanisme. La victime est loin du respectable médecin, sa double vie est vite mise en lumière par les enquêteurs. Notre brave médecin a une fascination pour la tératologie. C’est l’étude des malformations anatomiques comme l’acromégalie entre autres, les hommes et femmes qu’on qualifie de monstres, ces humains qui font peur et qu’on cache loin des regards de la société, le plus connu étant Elephant Man.
Des personnages d’une grande finesse psychologique
Le capitaine Gabriel Darui est chargé de l’enquête avec son équipe. Les crimes se multiplient, toujours les mêmes mises en scènes barbares, la traque pour retrouver les tueurs sanguinaires s’avère très difficile. Le lecteur s’attache vite aux personnages, d’une grande finesse psychologique, sensibles, très humains, cabossés par la vie et bourrés de failles.
Une thématique peu abordée
Une histoire assez violente et sanglante qui nous plonge dans une atmosphère sombre et envoûtante. La thématique abordée est assez rare dans les thrillers et l’auteur s’en sort plutôt bien. Il mêle la génétique, les expérimentations médicales, la religion, l’eugénisme des Nazis. Il nous plonge dans la noirceur de l’âme humaine à travers la part sombre du capitaine Gabriel, « le tourisme noir », glaçant et terrifiant ! Il nous questionne sur les frontières de la normalité et nous pousse à la réflexion. Je précise que la violence n’est jamais gratuite et sert entièrement les propos de l’auteur.
Une enquête passionnante
L’enquête aux multiples facettes est passionnante. La construction bien maîtrisée, l’intrigue originale et alambiquée est servie par un très bon scénario. Au fil du roman, l’auteur nous égare sur des fausses pistes, les rebondissements se multiplient, le suspense s’intensifie, difficile de lâcher l’histoire en route. La plume est assez fluide, même si le style peut encore s’améliorer. Le rythme est parfait, alternant entre accélérations et respirations.
J’émettrai juste un mini bémol, j’ai trouvé quelques petites longueurs dans la dernière partie, 495 pages au total !
J’ai été bluffée plus d’une fois et tenue en haleine jusqu’au dénouement final totalement imprévu.
Ludovic Lancien est un auteur que je suivrai de très près !
Je remercie chaleureusement les éditions Hugo Thriller pour leur confiance.
4ème Couverture
Un médecin généraliste est retrouvé massacré dans son cabinet aux Lilas, près de Paris. Son corps a fait l’objet d’un véritable carnage. Très vite, l’enquête dévoile sa double vie et son intérêt morbide pour la tératologie : l’étude des ces hommes et femmes que l’on qualifie abruptement de » monstres « .
Ceux dont l’existence même fut jadis considérée comme une preuve de celle du diable.
Ceux que le régime nazi a cherché à éradiquer à travers des campagnes d’extermination longtemps tenues secrètes.
Ceux que l’on nomme parfois les » oubliés de Dieu « .
Chargé de l’enquête, le capitaine Gabriel Darui va recevoir un appel d’un homme qu’il s’était juré de ne jamais revoir. Un homme qui connaît ses secrets les plus troubles. Un homme qui, à l’instar du médecin assassiné, a frayé avec ce que l’humanité a de plus sombre. Un homme qui sait que toutes les leçons du passé n’ont pas été retenues et que, comme Darui va le découvrir, l’horreur se conjugue aussi au présent.
Editeur : Hugo Poche, 494 pages, date sortie : 5 novembre 2020