Le Chant de l’assassin – R.J. Ellory

Une merveille de roman noir !

Je suis une inconditionnelle de R.J. Ellory, je le suis depuis ses débuts,
« Le chant de l’assassin », récit littéraire d’une éclatante noirceur, nous prouve une fois de plus que l’auteur est un maestro, un virtuose, un conteur au talent exceptionnel qui n’a pas fini de nous surprendre.

Nous sommes en 1972. Le livre s’ouvre par une scène d’adieu. Henry Quinn sort de prison, il vient d’y passer trois ans, dans la cellule d’Evan Riggs, enfermé depuis vingt ans derrière les barreaux pour meurtre. Ce dernier lui demande de retrouver sa fille qu’il n’a jamais connue et de lui remettre une lettre. Il lui conseille d’aller voir son frère pour savoir où elle se trouve. Henry lui fait la promesse solennelle de la retrouver. Il réveillera de vieux fantômes, il soulèvera des secrets que chacun voudrait garder enfoui. Il cherchera la vérité envers et contre tout, il ira au bout de sa quête au péril de sa vie pour honorer sa promesse.  Une parole donnée, c’est sacré !

R.J. Ellory n’a pas son pareil pour nous immerger complètement dans les bleds perdus du Texas et de l’Amérique profonde et nous faire ressentir à merveille l’atmosphère pesante, étouffante et sombre des lieux.

Les deux grandes forces de ce roman, ce sont les personnages d’une richesse incroyable et les émotions que l’auteur nous donne à vivre. Il a une faculté extraordinaire à sonder l’âme de ses protagonistes, à nous faire entrer leur tête, comme si nous ne faisions plus qu’un avec eux, en ressentant leurs émotions,  sans jamais tomber dans le pathos.

Un fil rouge est tissé entre deux époques séparées d’un demi siècle et l’alternance à chaque chapitre donne un beau rythme au récit. Les flash back nous plongent dans le passé, la vie des deux frères est déroulée sous nos yeux, nous assistons à tous les drames et moments forts vécus depuis leur petite enfance. Il sera beaucoup question de la famille, ses liens, ses manques et ses failles.

Carson et Evan, les deux frères qui s’aiment et se détestent, ne dit-on pas qu’au bout de l’amour, il y a la haine ? Ils sont blessés, écorchés, plein de cicatrices sur le coeur, dévorés par leurs obsessions et par l’amour. L’amour sous toutes ses formes, ils le chercheront et le fuiront toute leur vie.

Autour d’eux, une belle galerie de personnages secondaires. Décortiqués dans les recoins obscurs de leur être, ils ont tous une force incroyable et d’énormes failles, hantés et rongés par la culpabilité, les remords, le pouvoir, les secrets, les non-dits.

La plume de l’auteur est magnifique, entre poésie noire et sensibilité, on y retrouve le souffle et la puissance littéraire des grands écrivains.  Il choisit ses mots avec tant de soin, c’est un peintre qui joue avec les nuances infimes de sa palette. J’ai savouré du début à la fin, chaque ligne, chaque mot, chaque respiration et j’ai été emportée complètement.

Le chant de l’assassin, un roman envoûtant et terriblement émouvant qui vous poursuit bien longtemps après l’avoir refermé.

A lire de toute urgence !

Je remercie chaleureusement les éditions Sonatine pour leur confiance.

4ème Couverture

Tout le monde a un secret. 1972. Condamné pour meurtre, derrière les barreaux depuis plus de vingt ans, Evan Riggs n’a jamais connu sa fille, Sarah, confiée dès sa naissance à une famille adoptive. Le jour où son compagnon de cellule, Henry Quinn, un jeune musicien, sort de prison, il lui demande de la retrouver pour lui donner une lettre. Lorsqu’ Henry arrive à Calvary, au Texas, le frère de Riggs, shérif de la ville, lui affirme que la jeune femme a quitté la région depuis longtemps, et que personne ne sait ce qu’elle est devenue. Mais Henry s’entête. Il a fait une promesse, il ira jusqu’au bout. Il ignore qu’en réveillant ainsi les fantômes du passé, il va découvrir un secret que les habitants de Calvary sont décidés à ne pas laisser divulguer.

Editeur: Sonatine, 496 pages, date sortie : 23 mai 2019

7 commentaires sur « Le Chant de l’assassin – R.J. Ellory »

  1. Je suis impatiente de découvrir ce livre ! Je termine « Les angles morts » de Elizabeth Brundage, une très belle découverte que je recommande aux amateurs de bons polars-thrillers psychologiques dans le style de Gillian Flynn tout autant que les amoureux de la littérature de Faulkner, Cormac McCarthy ! Tant de bons livres ! Merci pour cette superbe chronique !

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    1. Merci pour ta fidélité. Le chant de l’assassin est un sublime roman intimiste d’Ellroy, je l’ai découvert avec son premier romann traduit « Seul le silence » et nous sommes dans la même ambiance. Bonne lecture !

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      1. J’ai adoré ce livre aussi! J’ai aimé l’atmosphère, l’histoire, le suspense qui grandit doucement mais sûrement de chapitre en chapitre, le côté personnel de l’auteur m’a touché aussi ( je parle du côté musical )…Encore un grand merci pour tes bons conseils, c’est du tout grand Ellory!

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