Quand la réalité dépasse la fiction !
Maud Tabachnik frappe fort avec son dernier roman, elle nous emmène en Russie sur les traces du plus grand tueur en série cannibale du 20è siècle, surnommé « l’ogre de Rostov ».
La Russie ne voulait pas admettre l’existence de tueurs en série sur son territoire. 12 ans de folie meurtrière ! jusqu’à son arrestation en 1992, ce monstre a tué, mutilé et dévoré 52 personnes. Un criminel sauvage, intelligent, marié, père de deux enfants, membre du parti communiste, il jouissait d’une impunité de notable bien inséré dans la société, connaissant le maire et la police, insoupçonnable à tous niveaux.
L’auteure nous entraîne dans la folie du meurtrier, nous pénétrons dans sa tête, nous explorons ses sensations. Un tueur sociopathe, atroce, sans émotions, sans empathie, sans conscience du bien et du mal, un pervers absolu sans humanité.
Maud Tabachnik s’interroge et nous pose la question: qu’est ce que le Mal et comment un homme ‘normal’ bascule et prend tout à coup du plaisir à tuer ? Sa plume acérée au ton assez froid nous permet de prendre une juste distance et le recul nécessaire pour aller au bout du récit sans mouvements intempestifs de l’estomac.
Un commissaire têtu et très motivé traquera le tueur et n’arrêtera pas avant de le capturer, on suivra la passionnante enquête sans pouvoir la lâcher. Les lecteurs qui attendent un polar haletant seront déroutés car il n’y a pas de véritable suspense, on connaît d’emblée le tueur et les victimes.
L’histoire est avant tout un vecteur pour parler de la Russie contemporaine entre Eltsine et Poutine. En toile de fond, sont dénoncés l’antisémitisme, la guerre en Tchétchénie, les attentats, la vie politique, les dirigeants, la grande corruption, les mafias, l’ignoble trafic des femmes et la prostitution.
Un roman sombre, un roman noir, un grand roman qui donne froid dans le dos.
A lire sans modération !
Je remercie chaleureusement les éditions De Borée pour leur confiance.
4ème Couverture
Viktor Braunstein, commissaire principal à la Direction des recherches criminelles, est dégradé pour avoir voulu faire le ménage dans la bureaucratie moscovite. Sanction immédiate : il est envoyé en tant qu’adjoint au commissariat numéro 1 de Rostov-sur-le-Don. Braunstein commence juste à prendre ses marques dans ce nouvel environnement et découvrir les moeurs de la province, quand l’actualité criminelle le rattrape… Une jeune femme, Hélène Koskas, est retrouvée morte au milieu des bois. Si son identité et son histoire ne font guère de mystères ― elle devait venir gonfler le nombre des femmes slaves sur les trottoirs des capitales européennes ―, c’est son corps, mutilé, qui interpelle. Suivant le mode opératoire de l’assassinat, tout laisse à penser que ce crime porte la signature du tueur cannibale, un dangereux spree killer en cavale depuis plus de dix ans. Si le meurtrier le plus recherché de Russie est dans la région, il n’y a aucune raison pour qu’il ne récidive pas dans les jours prochains. L’enquête commence… Un récit sombre au plus profond de la Russie d’aujourd’hui : une nation qui se cherche entre la postérité des tsars, un mythe soviétique décadent et le pouvoir actuel conservateur et autoritaire.
Editeur: De Borée (coll. Marge Noire), 327 pages, sortie: 13 avril 2017
J’ai bien aimé ce livre
Basé sur des faits réels
La réalité dépasse la fiction
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J’ai beaucoup aimé ce portrait de la Russie contemporaine quand la réalité dépasse la fiction !
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Ça donne envie, merci (enfin pas le côté cannibale mais plutôt cette immersion dans la Russie en décomposition et en mutation). Dans ma PAL.
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N’hésitez pas, un roman à la limite du document sur la Russie contemporaine.
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