L’essence du mal – Luca d’Andrea

Un premier roman à découvrir de toute urgence !

Jeremiah, un jeune réalisateur de documentaire, quitte New York pour s’installer à Siedenhoch, petit village du Tyrol d’où sa femme est originaire.  Un premier drame survient et touche Jeremiah (non, je ne vous dirai rien).  Traumatisé, souffrant de terribles cauchemars, il remonte doucement la pente quand il entend parler du massacre de Bletterbach. Un triple horrible homicide qui s’est déroulé il y a 30 ans, trois jeunes gens assassinés dans la forêt.  L’affaire n’a jamais été résolue, les habitants ne veulent pas en parler, comme s’ils cachaient tous quelque chose. Pour sortir de son traumatisme et se sentir vivant à nouveau, Jeremiah se lance éperdument dans la quête de la vérité, envers et contre tout.

Luca d’Andrea nous immerge complètement dans ce petit village d’apparence tranquille, il nous fait ressentir l’ambiance oppressante de ce huis clos, les légendes, les mythes, la méfiance des villageois envers les étrangers.  Un roman qui nous happe complètement pour jouer avec nos peurs et nos angoisses profondes.

Luca d’Andréa nous raconte l’obsession d’un homme à découvrir la vérité, une obsession plus forte que tout.  Tout le monde lui conseille d’arrêter ses recherches, y compris son épouse.  Mais en dépit de l’hostilité croissante, Jeremiah s’obstine à creuser dans le passé et à remuer les drames anciens.  Il doit aller jusqu’au bout, il doit savoir, c’est plus fort que lui, au risque de perdre sa famille et même sa vie.
Va t il découvrir la terrifiante vérité et la malédiction qui pèse sur le village ?

La montagne est un protagoniste important dans le roman, les paysages hostiles, les sentiers escarpés, les canyons,  les crevasses, les forêts enneigées, les grottes préhistoriques où sommeillerait un monstre, brrr tout ça donne froid dans le dos.

L’auteur a une maîtrise absolue du récit. Le suspense ne faiblit pas un seul instant, nous avançons avec Jeremiah d’une fausse piste à l’autre, nous  ressentons son obstination, son découragement, nous tremblons, nous avons peur avec lui.  Nous sommes aussi sous le charme de sa fille Clara, une gamine pétillante et attachante et de son beau père Werner, un personnage d’une force incroyable.

Le rythme est enlevé et addictif, j’ai avalé les 464 pages en deux jours. L’écriture est très visuelle, le style est fluide et le ton assez unique.

Un premier roman impressionnant, une balade montagnarde à couper le souffle, un voyage terrifiant qui vous hantera.  Allez y, n’ayez pas peur, c’est excellent !

Je remercie chaleureusement les éditions Denoël pour leur confiance.

 

4ème Couverture

En 1985, dans les montagnes hostiles du Tyrol du Sud, trois jeunes gens sont retrouvés morts dans la forêt de Bletterbach. Ils ont été littéralement broyés pendant une tempête, leurs corps tellement mutilés que la police n’a pu déterminer à l’époque si le massacre était l’oeuvre d’un humain ou d’un animal. Cette forêt est depuis la nuit des temps le théâtre de terribles histoires, transmises de génération en génération. Trente ans plus tard, Jeremiah Salinger, réalisateur américain de documentaires marié à une femme de la région, entend parler de ce drame et décide de partir à la recherche de la vérité. A Siebenhoch, petite ville des Dolomites où le couple s’est installé, les habitants font tout – parfois de manière menaçante – pour qu’il renonce à son enquête. Comme si, à Bletterbach, une force meurtrière qu’on pensait disparue s’était réveillée.

Editeur: Denoël, 464 pages, date sortie: 26 octobre 2017

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