Dernier cri – Hervé Commère

Un polar social et très engagé qui mêle deux histoires.

La première débute au Bangladesh. Le jeune Rafi travaille dans une industrie textile, exploité jusqu’à la moelle. Il économise sou par sou pour sauver sa petite soeur de treize ans d’un mariage forcé et l’emmener en Californie.

La deuxième se passe en France. Etienne Rozier, un ancien flic devenu homme de main, une sorte de mercenaire pour un cabinet de lobbying à Paris. Il retrouve par hasard Anna, une ancienne copine de classe aujourd’hui journaliste. Durant un week-end adultère à Rotterdam, il découvre son amante Anna assassinée sur le lit quand il sort de la douche. Il sait qu’il sera le premier suspect, pas d’autre solution que la fuite pour tenter de découvrir qui l’a assassinée et pourquoi.

Il a été flic, mercenaire, le voilà devenu fugitif. Après un passage dans la ZAD de Bonneterre, il débarque à Elbeuf, une petite ville industrielle qu’il connaît bien pour y avoir passé son enfance. Anna s’était infiltrée dans une entreprise de nettoyage pour enquêter en coulisse sur leurs pratiques douteuses. Est-ce la raison de son assassinat ? Etienne s’y fait engager à son tour pour tenter de découvrir la vérité.

Ce polar social dénonce l’exploitation des pauvres travailleurs de l’industrie textile en Asie et à Elbeuf. Les ravages de la mondialisation et la misère qui en découle, les méchants et les pourritures se croient tout permis, ils se fichent bien du respect des travailleurs.

Autant j’ai aimé la première partie, un vrai polar rythmé à souhait, plein d’action et de suspense. Autant je suis fort mitigée sur la deuxième moitié de l’histoire qui s’étire longuement. Le côté social et toutes les questions de société entre la ZAD et les travailleurs exploités prend le dessus sur le côté policier et l’enquête. J’aime les polars qui dénoncent, donnent à réfléchir, posent des questions pertinentes… mais quand l’ennui prend le dessus, j’aime moins, beaucoup moins. Inutile de m’étendre plus longuement sur le sujet.

Si vous me suivez, vous le savez, j’ai toujours choisi la transparence (contrairement à beaucoup de blogueurs qui encensent toutes leurs lectures). Ce ressenti n’est que mon humble avis, il n’est pas parole d’évangile, je ne détiens aucune vérité.

Et pour terminer sur une note positive. En 2018, j’ai eu un véritable coup de coeur pour Sauf – Hervé Commère, j’avais dévoré ce roman très original en une journée.

Je remercie chaleureusement les éditions Fleuve pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Une mort inexplicable, un ex-flic traqué, une cité ouvrière désolée…
Au cours de la nuit adultère qu’Etienne Rozier, ancien policier devenu lobbyiste, passe avec une journaliste, cette dernière est assassinée. S’il ne démasque pas lui-même le meurtrier, Rozier sait qu’il sera le coupable idéal.
Il n’a alors d’autre choix que de disparaître des radars et reprendre à son compte l’enquête qu’elle menait parmi les travailleurs pauvres, dans les coulisses de l’industrie textile. Cette immersion le conduit jusqu’à une ville qu’il pensait ne jamais revoir, liée à un passé qu’il avait préféré renier : Elbeuf.
Là-bas, tout est possible, à défaut d’être permis.
Un polar social sur le poids des origines et les fractures de notre monde.

Editeur : Fleuve, 448 pages, date de sortie : 2 janvier 2025

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