Adèle et Bertrand Moreau, un couple ordinaire plutôt bourgeois et sans histoire se retrouve piégé dans la spirale du mensonge et de l’emprise psychologique. L’indifférence s’est infiltrée dans leur quotidien. Quand Adèle croise Hugues, le nouveau professeur de solfège de son fils, il la reconnaît, c’est Marie son amour de jeunesse. Fort troublée, Adèle prétend ne pas le connaître. Pourquoi agit-elle Comme si de rien n’était ? Cacherait-elle un vieux secret ?

Le passé s’invite au présent et vient gripper les rouages bien huilés d’une vie de couple réglée comme une horloge suisse où tout est sous contrôle, aucune place pour le hasard. Les mensonges, les secrets et petits arrangements avec la vérité vont-ils finir rattraper Adèle et Bertrand ? Le couple parfait en apparence est-il sur le point d’exploser et de voler en éclat ?

De son côté, Hugues se débat dans une vie plutôt minable et solitaire. Il vivote tant bien que mal en cumulant plusieurs petits boulot mais se sent vide à l’intérieur. Il consacre pas mal de temps à son père atteint d’Alzheimer. Les jours passent et l’impuissance gagne du terrain face à la maladie. Sa rencontre avec Marie le trouble au plus haut point et le tenaille jour et nuit. Il doit agir.

Comme dans tous les romans de Barbara Abel, la tension est omniprésente. Elle s’infiltre dans le quotidien, elle ronge jusqu’à la moelle et renferme beaucoup de violence larvée, celle qui fait basculer des vies ordinaires vers le cauchemar en un claquement de doigt, de façon implacable… Comme si de rien n’était. L’auteure décortique le quotidien banal et insignifiant, elle s’immisce dans les failles de ses personnages, les dissèque minutieusement et vient gratter le beau vernis des apparences. Tout est finement tissé et les thématiques sont abordées avec sensibilité. Le lien de paternité est abordé sous un double angle fort intéressant. Connaît-on vraiment les personnes qui nous sont proches ?

Au fil des chapitres, le suspense s’intensifie, on est de plus en plus captivé par les twists et les rebondissements qui se multiplient. On veut savoir, on tourne les pages frénétiquement, mené par le bout du nez Comme si de rien n’était jusqu’au saisissant final.

Je remercie chaleureusement les éditions Récamier pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Dans l’existence d’Adèle, chaque chose est à sa place, toujours. Elle règne sur sa vie, parlemente avec le destin, orchestre le hasard qu’elle a appris à dompter mais qui – elle ne le sait pas encore –, est sur le point de lui exploser au visage.
À la sortie du cours de musique de son fils, elle rencontre le nouveau professeur de solfège, Hugues Lionel. Leurs regards se croisent. Lui, semble troublé et dit la reconnaître. Qui est cet homme, et pourquoi l’appelle-t-il Marie ?
Contrairement à Adèle, chez Hugues rien n’est sous contrôle, et le retour de cette femme qu’il pensait ne jamais revoir pourrait être le cadeau de la vie qu’il attendait depuis si longtemps. Quand bien même cette dernière prétend ne pas le connaître…
On peut tous se rassurer par de petits arrangements avec la vie, avec les erreurs du passé, avec ce que l’on n’aurait jamais dû voir ni même entendre. Mais peut-on indéfiniment faire comme si de rien n’était ?

Barbara Abel, considérée comme la reine du thriller psychologique, n’a pas son pareil pour faire basculer les vies ordinaires de ses personnages dans les pires cauchemars. Avec un naturel implacable, elle joue avec les petits secrets et les failles de tout un chacun. Attention, dans son prochain roman, elle pourrait bien raconter votre histoire…

Editeur : Récamier, 368 pages, date sortie : 11 avril 2024