
Coup de coeur !
Karine Giebel a osé prendre des risques pour sortir de sa zone de confort, elle a osé déstabiliser ses lecteurs en quittant le cadre habituel de ses polars. Et chaque fois mourir un peu est un grand livre, à la frontière de plusieurs genres, tout à la fois roman noir, roman engagé et roman humaniste.
Difficile de vous en parler et de vous faire ressentir toute la puissance de ce texte. C’est une histoire qu’on vit au creux des tripes et qu’on ressent profondément. Je vous avoue avoir eu un peur face à la thématique abordée et si Karine Giebel n’avait pas été aux commandes, il y a de fortes chances pour que je sois passée à côté. L’auteure en parle dans les notes finales, l’écriture de ce roman lui a demandé un travail de recherche considérable et surtout fort éprouvant. Le résultat est impressionnant !
Remarquable
Et chaque fois mourir un peu raconte la guerre et les conflits dans le monde. Il rend hommage aux soignants du CICR (comité international de la Croix Rouge) en mettant leur travail humanitaire, souvent méconnu, en lumière. Tous ces hommes, toutes ces femmes, qui au péril de leur vie, tentent l’impossible pour soigner les victimes.
Grégory, infirmier français du CICR, est marié et père d’une petite fille. Il exerce son métier aux quatre coins du monde là où les conflits font rage. Il risque sa vie au coeur des guerres, Sud du Soudan, Bosnie-Herzégovine, Rwanda, Tchétchénie, Libéria, Afghanistan, République Démocratique du Congo, bande de Gaza, partout les mêmes horreurs. C’est viscéral chez lui, il ne peut se contenter d’une petite vie tranquille en soignant les mamies à l’hôpital du coin, sa vocation est plus forte que tout, il doit se sentir utile. Entre chaque mission, il rentre en France auprès de sa famille pour se ressourcer et tenter de se réparer. Mais au fil des années, il a de plus en plus de mal à garder sa part d’ombre à distance, il s’abîme profondément, les fantômes et les cauchemars envahissent ses jours et ses nuits.
Emouvant, poignant, bouleversant
Ce premier tome est intitulé BLAST (le 2ème sortira à l’automne). J’ai regardé la définition exacte du mot BLAST : l’effet de souffle ou blast, est l’effet sur l’organisme d’une explosion.
BLAST… une onde de choc qui dévaste tout sur son passage.
BLAST… une déflagration émotionnelle qui pulvérise tout à l’intérieur.
Et chaque fois mourir un peu…
Le pire côtoie le meilleur
Les larmes face à l’impuissance
La rage face à l’inhumanité
Et chaque fois mourir un peu…
L’espoir se conjugue avec le désespoir
La lumière éclaire les ténèbres
La compassion console la peine
L’empathie adoucit un peu la folie humaine
Et chaque fois mourir un peu….
L’horreur se mêle à la cruauté
L’amour éloigne la peur
L’humanité chasse la barbarie
La bienveillance rafistole les âmes
Et chaque fois mourir un peu….
Choisir… qui soigner, qui sauver, qui laisser mourir
Choisir, trier… encore et encore
Les émotions tordent les tripes face à ces choix douloureux
Et chaque fois mourir un peu…
La souffrance à en perdre la raison
Les cris pour retenir les larmes
Les risques énormes pour sauver des vies
Le courage pour rester debout jour après jour
Percutant, puissant, intense.
Dès les premières pages, je suis complètement happée, en immersion totale dans ma lecture. Je mets mes pas dans ceux de Grégory et je ne le lâche plus. La profondeur de ce récit servi par une plume d’une force incroyable m’impressionne et me coupe le souffle. Aucune surenchère gratuite dans les descriptions et les scènes, tout y est pourtant disséqué en détails mais nous sommes loin de la version tire-larmes. L’hypersensible que je suis a ressenti une grande, une exceptionnelle humanité au milieu de toutes ces atrocités. Une puissance et une force hors du commun.
Une lecture toute en émotions, fort éprouvante. Un sacré roman à lire pour secouer la parcelle d’humanité qui sommeille en chacun de nous.
Mise en garde ! Les âmes trop fragiles. Celles qui confondent la sensiblerie niaise et la sensibilité. Les âmes complètement coupées du monde qui préfèrent garder les yeux fermés ou les oeillères si confortables. Les lecteurs incapables de sortir du cadre strict du polar. Tous ceux là feraient mieux de passer vite fait leur chemin.
A peine refermé, je sais que l’attente du tome 2 sera longue, hâte d’être à la rentrée.
Je remercie chaleureusement les éditions Récamier pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Monter au front sans arme ni gilet pare-balles. Soigner les autres au péril de sa vie. Se sentir utile en ce monde.
De Sarajevo à Gaza, en passant par Grozny, la Colombie ou l’Afghanistan, Grégory se rend au chevet des sacrifiés sous l’égide de la Croix-Rouge internationale. Chaque victime sauvée est une victoire sur la folie des hommes. Chaque vie épargnée donne un sens à la sienne. Peu importe les cicatrices et les plaies invisibles que lui laisse chaque conflit.
Poussé par l’adrénaline, par un courage hors du commun et par l’envie de sauver ceux que le monde oublie, Grégory prend de plus en plus de risques.
Jusqu’au risque de trop. Jusqu’au drame…
Ne pas flancher, ne pas s’effondrer. Ne pas perdre la raison.
Choisir.
Sauver cette jeune fille, condamner cet adolescent. Soigner ce quadragénaire, laisser mourir cet enfant.
Choisir.
Endurer les suppliques d’une mère, d’un père.
Certains tombent à genoux devant lui, comme s’il était Dieu.
Choisir.
Tenter de sauver cette femme. Sacrifier sa petite fille qui n’a que peu de chances de survivre à ses blessures.
Choisir.
Et chaque fois, mourir un peu.
Karine Giebel, indétrônable créatrice d’émotions fortes et authentiques, donne vie dans ce treizième roman à Grégory, héros des temps modernes. Tous deux nous forcent à garder les yeux grands ouverts sur que ce l’homme est capable de faire subir à ses semblables et interrogent l’humain qui est en nous, dans ce texte magistral qui embrasse la violence du monde.
Editeur : Récamier, 480 pages, date de sortie : 28 mars 2024
Wooowww THE Chronique ma Nadia. Lu le jour de sa sortie, comme tous les livres de Madame Giebel. Je comprends vraiment ton coup de cœur. Ta chronique est remarquable, merci à toi 🙏 😘 ça va être long d’attendre le second tome. Grégory❤️
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Merci beaucoup ! J’ai essayé de trouver les mots les plus justes pour faire passer toute la puissance de cet exceptionnel roman. On va se jeter sur le 2e tome dès sa sortie ♥️ 😘
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Pas facile de trouver les mots justes pour un livre pareil. Tu as fait cela comme une pro que tu es, et surtout sans spoil. Je te remercie aussi pour cela. Des bisitous ma Nadia 😘 🥰
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Ah tu sais bien, jamais de spoil dans mes chroniques, je relis 10x pour être certaine 😝 😘
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Le premier qui le fait, je lui pète les dents. 🤬
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😂🤣
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Ma douceur légendaire reprend le dessus 🤣
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Merci pour ta chronique, puissante elle aussi… Déjà noté, je vais le faire remonter dans ma PAL…
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Merci beaucoup ! J’espère que tu aimeras ta lecture, ce roman est vraiment remarquable à plus d’un titre.
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Je viens de le finir aussi et Giebel m’a bluffée comme à ses débuts….
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Ce roman est vraiment à part dans sa bibliographie, exceptionnel ! J’y ai retrouvé toute la puissance de Meurtres pour rédemption, dans un tout autre style !
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Là-dessus nous sommes bien d’accord.
J’ai programmée mon retour pour demain je crois !
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J’irai te lire !
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Je me demande si je n’attendais pas de pouvoir tous les enchaîner ! 😄
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Ah c’est une bonne question… d’autant plus que tu ne manques pas de lecture et qu’on sera vite à la rentrée ! 😝
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C’est pas faux 😅
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