Ce qu’il faut de haine – Jacques Saussey

Tout le monde sait que Jacques Saussey est un grand monsieur du thriller et du polar. Je le suis depuis ses débuts avec énormément de plaisir, j’ai tout lu, sauf son dernier « L’aigle noir », mea culpa. Beaucoup aimé les huit romans de la série Magne-Heslin, je crois que mon préféré est Ne prononcez jamais leurs noms . Aimé ses one shot et ses prises de risques. Un seul titre au rayon de mes déceptions « Cinq doigts sous la neige ».

Comment vous dire ma fébrilité en ouvrant son seizième roman ? Un one shot ? Ou le premier titre d’une nouvelle série avec de nouveaux personnages ?

Ce qu’il faut de haine est tout simplement excellent

Il s’inscrira dans la liste des grands titres de Jacques Saussey. Une enquête classique mais quand on maîtrise les codes du genre, cela change tout. Oh que cela fait du bien !

Le roman s’ouvre sur une scène effroyable. Durant son jogging en forêt, Alice Pernelle, fait une macabre découverte près du petit village de Pierre-Perthuis. Un corps de femme nue, atrocement mutilée, grouillant de vers. La scène est insoutenable d’horreur et la jeune Alice, malgré qu’elle soit étudiante en médecine, est complètement traumatisée, elle aura du mal à s’en remettre.

La victime est Valérie Freysse, une femme arrogante et avide de pouvoir, une parisienne évoluant dans le monde du luxe, de l’argent et du business, souvent détestée dans ses missions de management. Pourquoi la retrouve-t-on assassinée au coeur du Morvan, abandonnée en pleine forêt ? Deux mondes qui s’opposent, deux monde en contraste. Qui peut-lui en vouloir à ce point ? Crime de haine ou vengeance ?

On alterne entre l’enquête des gendarmes dans le Morvan et celle de la brigade criminelle à Paris. On suit aussi la jeune Alice, fort curieuse et hantée par cette affaire, elle mène ses propres recherches pour découvrir la vérité. La police étudie la piste parisienne et les groupes où Valérie Freysse a fait le grand ménage, broyant des vies au passage. Les gendarmes décortiquent les secrets de famille des villageois taiseux. Persuadés que le mobile se trouve enfoui dans les strates profondes, ils creusent dans la vie de la victime, tout est passé au peigne fin, le moindre indice est analysé pour trouver une piste. Une femme si abominable attire forcément la haine et les suspects ne manquent pas. Et pourtant l’enquête piétine et se révèle d’une étonnante complexité.

Personnages bien construits

J’ai beaucoup aimé les trois enquêteurs principaux et les contrastes qui les opposent. Gontron de Montboissier, le gendarme vieille France. Marianne Ferrand, la capitaine à la Crim’ de Paris. Alice Pernelle, la jeune étudiante en médecine. Les personnages secondaires ne sont pas en reste et font vivre l’histoire.

Insérés au milieu de l’enquête, certains chapitres donnent la parole au meurtrier qui nous raconte sa vengeance machiavélique et les derniers jours de calvaire de la victime. Glaçant ! Cela fascine de découvrir une telle haine, cela dérange et met mal à l’aise tout en créant une tension intense. Bousculé, la tête pleine de questions face à cette noirceur.

On est captivé et tenu en haleine d’un bout à l’autre, sans pouvoir souffler un instant. La construction en forme de puzzle, les rebondissements bien dosés, les chapitres courts et l’alternance des points de vue apportent un rythme incroyable au récit. On tourne les pages de plus en plus vite… Et quand arrive le final, cette fin qui bouscule tout sur son passage, on en perd les mots !

Jacques Saussey est au sommet,
aucune fausse note dans ce dernier opus.

Je remercie chaleureusement les éditions Fleuve pour leur confiance.

Quatrième de couverture

La mort ne frappe pas toujours au hasard…
Ce matin-là, comme tous les dimanches, Alice Pernelle s’éclipse de la maison de ses parents pour aller courir avec son chien. Mais en arrivant au bord de la Cure, cette rivière qui traverse son village natal, un tableau macabre lui coupe les jambes et lui soulève l’estomac. Un corps écartelé et grouillant de vers gît sur la rive.
Alors que les enquêteurs en charge de l’affaire font de glaçantes découvertes et se confrontent à des témoignages décrivant la victime comme une femme impitoyable, les habitants de Pierre-Perthuis, petit hameau du Morvan, sont ébranlés. Les visages se ferment. Les confidences se tarissent. Hantée par les images de ce cadavre, Alice a pourtant besoin de réponses pour renouer avec l’insouciance de sa vie d’étudiante. Au risque d’attirer l’attention de l’assassin sur elle…

Editeur : Fleuve, 400 pages, date sortie : 12 octobre 2023

21 commentaires sur « Ce qu’il faut de haine – Jacques Saussey »

      1. Mon Attila 🐈 a décidé que ce serait portion congrue de lecture cette semaine. Je lis à la vitesse d’un escargot sous xanax. Mais bordel, qu’il est doué Jacques. Je ne sais pas où il m’emmène mais je le suis. Des bisitous ma Nadia 😘

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  1. J’avais adoré « Cinq doigts sous la neige » et que vois-je ? Ils ne l’ont pas à Ostende mais bien dans une des bibliothèques en Flandre, cela veut dire que je devrais payer les frais d’envoi, deux petits euros et le garder trois semaines 🙂 !

    Aimé par 1 personne

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