Après La part du démon et Au royaume des cris, La mort dans l’âme vient brillamment clôturer la trilogie.

Pour ceux qui ne les ont pas lus, je fais le choix de ne rien spoiler des précédents volumes. Je vous invite vivement à les découvrir dans l’ordre de parution, c’est indispensable pour entrer pleinement dans l’univers de Mathieu Lecerf et appréhender les personnages dans leur profondeur. Cette trilogie gagne en qualité et en intensité au fil des épisodes, ce dernier opus monte d’un cran en puissance. Bonheur total de retrouver le trio de choc si attachant, Manny, son frère Cristian et Esperanza. Ensemble, ils forment une équipe soudée et très complice.

Une jeune femme est retrouvée sur sa péniche en bord de Seine. Les mutilations sont reconnaissables entre mille, c’est la signature d’Urizen. Un psychopathe de la pire espèce qui sévit depuis environ trente ans, dix ans ans se sont écoulés depuis son dernier crime. Insaisissable, il ne laisse jamais aucun indice derrière lui. Qui est-il ?  Quand une autre jeune femme est assassinée, une course contre la monte s’engage pour mettre la main sur ce monstre avant qu’il ne disparaisse à nouveau dans la nature. Cette traque fort éprouvante laissera des traces et malmènera le trio (et le lecteur).  Je n’en dirai pas plus sur l’intrigue, chut, place à la surprise !

Une plongée dans les méandres de l’âme humaine

Nous sommes immergés au coeur d’une enquête criminelle à la construction parfaitement maîtrisée. Mathieu Lecerf a le sens du tempo et imprime un incroyable rythme au récit. Les nombreux rebondissements entretiennent le suspense, les fausses pistes nous baladent et la corde raide de la tension ne se relâche jamais.

Au delà de l’excellente intrigue, cet opus est particulièrement EMOUVANT, il tire sa force des personnages et des émotions qu’ils suscitent en nous, ça chahute dans tous les sens !  L’auteur nous livre leurs états d’âme et nous ouvre tout grand les portes de leur intimité. Comment ne pas craquer complètement face à une telle sensibilité ?  J’ai le ressenti profond (et je suis sûre de ne pas me tromper) que l’auteur a écrit La mort dans l’âme avec ses tripes, comme s’il avait glissé une part de lui-même entre les mots, pour donner une dimension particulière à son histoire.

En résumé : un polar comme je les aime… Une enquête retorse, un psychopathe bien tordu, une traque infernale sous haute tension, beaucoup de suspense, des flots d’adrénaline, des émotions puissance dix, des personnages attachants, des non-dits et secrets familiaux…  Sans oublier des éclats de lumière qui jaillissent au coeur de la noirceur et des brins d’humanité pour adoucir la douleur ! Le mélange fonctionne à merveille, l’équilibre est parfait, on est touché au-delà d’une simple enquête.

Le final bouleversant laisse sans voix, c’est La mort dans l’âme et les larmes au coin des yeux que j’ai refermé le roman.

Une trilogie MAGISTALE !

Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont pour leur confiance.

Quatrième de couverture

​SUPPLICIER LEUR CHAIR, VOLER LEUR ÂME.
Le nouveau thriller de Mathieu Lecerf, le lauréat du Prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2022.

Paris, automne 2019.
Le corps d’une femme est découvert sur une péniche à proximité du pont d’Iéna. Le légiste est formel : la dépouille présente des blessures similaires à celles d’autres victimes, des cold cases qui remontent au début des années 1990. Meurtre sauvage et mise en scène macabre : Urizen, le tueur en série qui terrorise Paris depuis plusieurs décennies, semble signer son grand retour…
Le capitaine Manuel de Almeida est chargé de l’enquête mais, seul, il sait qu’il ne parviendra à rien. Pourra-t-il convaincre sa partenaire de reprendre du service ? Et son frère, journaliste devenu romancier, de poursuivre l’enquête à ses côtés ?

Editeur : Robert Laffont (coll. La Bête Noire), 352 pages, date sortie : 11 mai 2023