Pour quelques millions – Carl Pineau

Pour quelques millions

Carl Pineau a réussi un véritable exploit, il m’a embarquée et immergée à fond dans son roman. Ce n’était pas gagné d’avance, il suffit qu’on me dise : scandale financier, Panama Papers, businessmen corrompus et moi, je réponds illico : je passe mon chemin, ce n’est pas ma tasse de thé.

Paris. Marthe Jarousseau, fondatrice d’une ONG, est assassinée chez elle, pendant que son fils Conrad dort à quelques mètres. Son meurtre, maquillé en suicide, ne sera pas élucidé. Le père ne s’occupe pas de son fils, il préfère flamber son immense héritage avec sa nouvelle compagne Manu, voitures, jeux,  alcool… tout y passe. Cinq ans plus tard, Conrad est devenu un ado rebelle, drogué, au bord de l’illégalité.  Un ex-boxeur cubain le prend sous son aile et devient son meilleur ami. Quand il se fait descendre dans une bagarre de bar, Conrad se retrouve seul aux côtés de son père.
La Havane. Dahlia subit la violence et les abus de son père, elle se bat comme une lionne pour que son petit frère ne subisse le même sort.

L’auteur nous balade de Paris à La Havane, entre les apparatchik de Cuba, l’argent sale, le blanchiment et les détournements de millions. Le puzzle est tellement gigantesque qu’on se demande comment les pièces vont pouvoir s’imbriquer et si l’enquête de l’Office Central de Lutte contre le Crime Organisé aboutira à faire tomber les trafiquants.

L’intrigue est tentaculaire et complexe mais elle reste fluide grâce à sa construction millimétrée qui ne laisse rien au hasard et ne souffre d’aucune approximation. Les nombreux rebondissements impriment un rythme prenant au récit. Bouillonnant, trépidant et passionnant. Violent et brut de décoffrage à certains moments.

Les personnages sont nombreux mais seuls les trois principaux mènent la danse, Conrad, Dahlia et Manu. Trois beaux personnages, finement travaillés, d’une grande profondeur et d’une belle humanité. Une rencontre improbable nous réservera beaucoup de surprises.

Loin de toute leçon de morale, l’auteur nous offre un instantané, une photo du monde, où les trafics sont monnaie courante, où les puissants exploitent les femmes et les plus faibles. La noirceur du tableau laisse apparaitre quelques éclats de lumière et d’espoir vers la fin.

J’ai été agréablement surprise par la plume de Carl Pineau, d’une grande qualité, cinématographique et addictive à souhait.

Un roman captivant qu’on dévore de bout en bout, il vaut mieux le lire d’une traite pour profiter de l’intensité du récit.

Je remercie chaleureusement les éditions Lajouanie pour leur confiance.

4ème Couverture

Conrad est le fils de la fondatrice d’une ONG dont l’assassinat à Paris -maquillé en suicide- n’a jamais été élucidé. Il galère, depuis, frôlant sans cesse l’illégalité.  À quelques encablures de La Havane, Dahlia, abusée par son père, se bat bec et ongles pour éviter à son frère de subir le même sort.  Gravitent autour de la Cubaine et du jeune français des businessmen douteux, des fonctionnaires corrompus, une séduisante Ukrainienne, un ancien boxeur, des politiciens terrorisés à l’idée d’être éclaboussés par le scandale financier des Panama Papers, et… plusieurs cadavres.

Editeur : LaJouanie, 336 pages, date sortie : 4 juin 2021

N'hésitez pas à commenter cette chronique

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.