Parlons vrai : honnêteté et authenticité sur les réseaux sociaux

Mon amie Aude (blog Aude Bouquine) vient de publier trois articles passionnants sur les pratiques malhonnêtes qui se répandent sur les réseaux sociaux. Elle y dévoile une enquête fouillée, menée sur Instagram. Je vous invite vraiment à les lire : vous comprendrez beaucoup de choses sur ce qui se joue en coulisses.

Pourquoi j’aborde le sujet ?
Parce que ce qu’elle décrit n’est pas limité à Instagram. C’est partout, y compris sur Facebook.
Parler des livres, c’est bien, mais il est aussi temps de lever le voile sur ce qui se passe réellement derrière les réseaux.

Un phénomène qui explose

Depuis quelques années, une tendance s’impose et s’accélère : l’achat massif de followers et de likes.
Des pages qui doublent leurs abonnés en quelques mois.
Des publications qui récoltent 6 000 likes du jour au lendemain.
Des taux d’engagement irréalistes de 30, 40 ou 50 %.

Pourquoi ?
Parce que les algorithmes favorisent les contenus qui génèrent beaucoup d’interactions. Plus un post reçoit de likes et de commentaires, plus il est mis en avant.
Et aussi parce que certaines maisons d’édition (pas toutes, heureusement !) favorisent naturellement les comptes à très forte visibilité pour leurs partenariats VIP et opérations de communication.

Certains ont donc choisi le raccourci : acheter de l’engagement plutôt que le construire.

Le choix de Livresse du Noir : rester vrai

Je ne cautionnerai jamais ces pratiques. Elles faussent tout, elles trompent les lecteurs, et elles manquent de respect envers ceux qui créent, partagent et grandissent honnêtement.

Livresse du Noir évolue à son rythme, pas à pas, sans aucun artifice.
Chaque abonné qui rejoint la page, c’est un choix réel.
Chaque like, chaque commentaire, c’est une vraie personne qui prend le temps de réagir.
C’est vous, et seulement vous, qui faites grandir cette communauté.

Mais pour continuer à grandir, votre interaction est essentielle : un like, un commentaire, un partage… tout cela montre à Facebook que le contenu vous intéresse, et augmente la visibilité naturelle de la page.
C’est un cercle vertueux, plus long, mais tellement plus vrai.

Aujourd’hui, nous sommes 8 800 abonnés, avec un taux d’engagement entre 1 et 5 %.
Ce sont les chiffres réels d’une page qui grandit honnêtement.
Peut-être plus modestes que ceux des pages artificiellement boostées… mais ici, chaque personne est vraie — et c’est ce qui compte.

Si j’écris cet article aujourd’hui, c’est parce que…
Je ressens le besoin de mettre des mots sur un glissement qui s’opère depuis quelques années. Un glissement qui interroge, et qui inquiète parfois. Quand j’ai créé Livresse du Noir il y a neuf ans, ce qui comptait vraiment, c’était la qualité des chroniques, le soin apporté à l’écriture, la passion partagée entre lecteurs.
Aujourd’hui, ce qui pèse le plus dans la balance, ce ne sont plus les mots… mais les chiffres. Et c’est un sacré paradoxe : nous, blogueurs littéraires, sommes là pour défendre les livres, pour faire circuler la littérature et donner envie de lire. Pourtant, au final, les textes importent peu. Ce qui prime, ce sont les courbes d’audience, les volumes d’abonnés et la cadence des likes. Comme si un avis perdait de sa valeur parce qu’il ne touche pas 50 000 personnes d’un coup. Je ne me lamente pas, je constate : le milieu a glissé vers une logique où l’apparence prend souvent le pas sur le contenu. Et c’est dommage, parce que la littérature mérite tellement mieux. Je persiste à croire qu’un jour, on reviendra à l’essentiel : les mots et la profondeur qu’ils portent.

Merci d’être là. Merci pour votre confiance. Merci de faire partie de cette formidable aventure ❤️

4 commentaires sur « Parlons vrai : honnêteté et authenticité sur les réseaux sociaux »

  1. C’est un constat dont on parle ensemble depuis quelque temps. Heureusement et tu le mentionnes, certains éditeurs ne rentrent pas dans cette configuration et c’est ce qui fait que je continue mon blog que je tiens aussi pour mon propre plaisir. Jamais je n’achèterai de déguisements pour me mettre en situation par rapport à une couverture de livre même si cela ramène de nombreux followers. Je les préfère sincères pour la plupart et conformes à l’attente des lecteurs qui apprécient un avis travaillé, argumenté et issus d’une lecture complète du livre concerné. Que dire aussi des appels à partenariat erronés puisque les partenaires de l’année précédente sont repris, inutile de faire remplir un questionnaire qui ne sera surement pas lu puisque les jeux sont faits dès le départ. Très triste que tout le monde n’ait pas sa chance. Tout comme toi et d’autres, je constate simplement avec amertume qu’aujourd’hui ne comptent que la rentabilité, le rendement et le paraître. Je pense aussi aux auteurs, au travail qu’ils fournissent pour nous offrir des écrits de qualité et qui avec cette façon de procéder n’est plus reconnu à sa juste valeur. Les temps changent , l’intelligence artificielle fausse la donne. Cela ne m’empechera pas de lire et de respecter les engagements pris auprès des éditeurs qui me font confiance et que je remercie.

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  2. Chère Nadia, ce triste constat est transposable dans tellement de domaines.. Chaque salarié est soumis à la loi du chiffre, il faut toujours faire plus au détriment de la qualité.. là se pose un des probleme majeur, quid de notre humanité qui se perd dans les tableurs Excel ? Il vaut mieux croître plus lentement mais en restant honnête et intègre, vos abonnés ne vous en seront que plus attachés et reconnaissants..en tout cas vos valeurs me conviennent parfaitement. Bon courage et merci de votre travail et de votre chouette personnalité

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  3. Oh tu sais Nadia, si ça flatte l’ego de certains d’avoir 50.000 likes, grand bien leu fasse. Personnellement je suis autour d’un petit 300 abonnés tant sur Facebook que sur mon blog et je trouve cela déjà pas mal.
    Bien sûr je n’ai pas de partenariats et autres avantages, mais tant pis, après tout ce n’est pas moi, mais les auteurs qui méritent d’être soutenus et mis en avant.

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