Valence rouge – Ana Martinez Munoz

Un premier roman épatant !

Un célèbre producteur et réalisateur de films X est retrouvé assassiné lors du festival porno qui se tient à Valence. Un évènement important consacré à l’industrie du sexe sous la devise « Le porno est une culture ». Tout laisse penser à une vengeance, le corps est mutilé et mis en scène de façon plus que macabre. L’inspectrice Nela Ferrer est chargée de l’enquête avec son équipe. Après quelques années passées à Madrid, elle a quitté un mari violent pour s’installer à Valence, sa ville natale. Pour sa première affaire, elle se retrouve plongée dans une enquête complexe faisant écho à sa propre histoire.

Pornographie comme toile de fond

Les enquêteurs n’ont aucune piste, pas le moindre indice. Les langues ne se délient pas facilement dans ce milieu. En parallèle de l’enquête captivante, on découvre le monde sordide de la pornographie avec toutes ses pratiques choquantes et dégradantes. Ana Martinez Munoz nous sensibilise à des thématiques épineuses et relativement taboues, sans jamais être moralisatrice, au lecteur de se positionner. Les violences, la traite des femmes et leur exploitation sexuelle, l’addiction à la pornographie, sa consommation de plus en plus précoce chez les pré-adolescents via les réseaux sociaux, avec tous les ravages qu’on connaît. La pornographie est la deuxième activité la plus rentable au monde, si elle est en partie encadrée par la loi, les lignes rouges sont franchies sans aucun respect.

L’enquête avance péniblement, peu d’indices, peu de pistes pour les enquêteurs. Les langues ne se délient pas facilement dans ce milieu, personne ne voit rien. Un autre cadavre est découvert, celui d’un conseiller fiscal, puis un troisième. Les mises en scène se ressemblent, évoquant des pratiques sexuelles violentes. Toutes ces personnalités sont liées au milieu de la pornographie. Un tueur en série est-il entrain de sévir ? Ou s’agit-il d’une vengeance ?

L’intrigue solide et fort bien construite nous tient en haleine tout le long, sans jamais s’essouffler. Les chapitres extrêmement courts rythment la lecture et les cliffhangers nous donnent envie de tourner les pages. La plume incisive de l’auteure est plutôt accrocheuse. On suit la minutieuse enquête de près, tout est fouillé jusqu’aux procédures policières. Certains lecteurs y verront quelques longueurs dans le déroulement des recherches. La vie privée des enquêteurs est entremêlée à l’enquête criminelle, d’autant plus que cette affaire les bouscule dans leur intimité. Valbuena, le second de Nela, prend conscience qu’il n’a jamais parlé de sexualité avec ses deux adolescents, il est temps pour lui d’ouvrir la porte du dialogue. Une mention spéciale pour Nela Ferrer qu’on découvre en profondeur, une femme forte mais fragile émotionnellement par ce qu’elle vient de traverser, elle est particulièrement attachante.

Le récit monte en puissance pour exploser dans les derniers chapitres avec des rebondissements totalement inattendus. Emotions fortes garanties !

J’espère vraiment qu’on retrouvera Nela Ferrer dans une prochaine enquête.

Je remercie chaleureusement les éditions Actes Sud pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Le producteur Miguel Murillo, alias Miky Moore pour l’industrie du X, met la dernière touche à l’organisation du premier festival du genre, qui se tient à Valence.
Son cadavre est retrouvé dans une mise en scène qui interpelle : des larmes noires mêlées de rouge à lèvres maculent les joues de l’homme agenouillé. On suppose une vengeance et le milieu craint un déballage de ses sordides petits secrets. L’inspectrice Ferrer, qui a fui Madrid pour le calme provincial de la ville de son enfance, est mise sur l’affaire. Quand les pistes semblent toutes graviter autour de la personnalité sulfureuse de l’entrepreneur, l’apparition du corps sans vie d’un respectable conseiller fiscal vient rebattre les cartes.

Editeur : Actes Sud, 432 pages, date de sortie : 2 avril 2025

10 commentaires sur « Valence rouge – Ana Martinez Munoz »

  1. Mon premier commentaire a disparu dans les limbes du net. 😁

    Je disais donc que je salive tellement que je vais finir complètement déshydratée. Merci à toi ma Nadia pour le partage de la chronique. Des bisitous 😘 🥰

    Inutile de préciser ma w.. t tire une tête de six pieds de long. Je n’ose même plus prononcer son nom 😂

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      1. Ah non, pas question de me désabonner ma Nadia, j’y suis, j’y reste. Je vais bien trouver un moyen de la sédater une fois pour toutes 😂

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  2. Hâte d’ouvrir la porte de mon libraire et de parcourir quelques pages tant votre billet m’a mis l’eau à la bouche. Merci pour vos billets qui nous font découvrir des pépites qui passent sous les radars des critiques. Au plaisir de vous lire.

    Frédéric

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