L’île – Jérôme Loubry

Septième opus de Jérôme Loubry qui confirme une fois de plus son talent, son goût pour les huis-clos et les ambiances envoûtantes. Je suis l’auteur depuis ses débuts et chaque roman est un rendez-vous important.

Cette fois, il nous emmène en voyage sur l’île de Porquerolles, en compagnie d’un groupe d’amis. Il met en scène cette île qui devient un personnage à part entière. L’île, ses colères et ses mystères… l’île qui referme son piège sur le lecteur. La bande à Diane avec son frère Paul, Sabrina et Lucas ont le même rituel chaque année, ils s’installent dans un manoir qui leur est réservé pour les vacances. Au programme : farniente, repas bien arrosés, beaucoup de joints et la musique rock qui pulse à tous les étages. Diane est tombée amoureuse de cette étrange demeure, elle dit qu’elle lui fait du bien, Diane la dépressive finira par se suicider en 2019. Cinq ans plus tard, la bande d’amis décide de lui rendre un dernier hommage au manoir et le cauchemar débute !

Dès les premières pages, un gros twist nous accroche et nous interroge, nous voilà captivé, impossible de lâcher l’histoire. Plusieurs temporalités, présent et passé vont s’alterner, créant une belle dynamique. Les titres des chapitres avec les signes >> avance, << recule et // Pause comme sur une bande son, permettent de se situer dans le temps sans jamais se perdre. Les retours dans le passé nous plongent dans les non-dits, les mensonges et les silences lourds. Le fantôme de Diane et les secrets enfouis hantent la bande d’amis. Les passages au présent explorent les émotions du deuil et de la culpabilité.

Jérôme Loubry cache bien son jeu, il nous balade et nous manipule avec subtilité, distillant judicieusement les rebondissements. Bizarrement, on ne s’attache pas vraiment aux personnages, assez superficiels, mais cela ne m’a nullement dérangé. L’île et le manoir ont le premier rôle, nous sommes baignés dans une atmosphère très singulière, oppressante par moment, envoûtante à d’autres. La tension en filigrane reste bien présente, comme un fil qui se tend au fur et à mesure que l’histoire progresse.

Les révélations arrivent au compte goutte et les pièces du mystérieux puzzle s’assemblent petit à petit. Diabolique ! Le rythme s’accélère sur la fin, les derniers chapitres deviennent intenses, le dénouement approche…. Je m’attendais à un final éclatant, la marque de fabrique de Jérôme Loubry avec ses retournements de cerveau à 180 degrés… Si la surprise a été au rendez-vous, je suis restée un peu sur ma faim, tout se précipite tellement dans les dernières pages, bien trop vite, contrastant avec le rythme plus lent de l’histoire.

J’ai aimé ce voyage sur L’île… même si ce n’est pas mon préféré de l’auteur.

Je remercie chaleureusement les éditions Calmann-Lévy pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Quel secret cache cette île aussi belle que ténébreuse ?
Au mois d’août 2019, Diane a mis fin à ses jours sur l’île de Porquerolles, dans le manoir où elle passait tous ses étés. Elle qui ne vivait qu’en musique a laissé derrière elle un grand silence pour ses proches.
Julien, son compagnon, sait bien que les amis de la jeune femme, présents lors du drame, lui cachent quelque chose. Alors quand l’occasion de retourner sur l’île avec eux se présente, il accepte. Peu importe que cinq ans se soient écoulés, il découvrira la vérité coûte que coûte.
Le soir de leur arrivée, au beau milieu d’une tempête dantesque, une femme en robe blanche est découverte morte et ensanglantée sur la place principale. Que se passe-t-il donc sur cette île dont les habitants redoutent les colères ?
Un thriller au rythme entraînant qui mêle les amitiés et les mystères et avance d’un pas mortel vers son implacable dénouement.

Editeur : Calmann-Lévy, 400 pages, date sortie : 28 août 2024

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