Vine street – Dominic Nolan

Un formidable polar

Une histoire au souffle incroyable.
Un roman ambitieux qui a du corps et du poids.
Un des plus denses que j’ai lu ces dernières années.

L’histoire débute par la fin. En 2002 deux inspecteurs se rendent au domicile d’un couple de personnes âgées, Billie et Mark Cassar. Ils souhaitent les interroger. Deux corps ont été retrouvés dans un champ et l’un d’eux serait peut être un de leur ancien collègue, le sergent de police Leon Geats.

On repart en arrière là où tout a commencé, à Londres en 1935. Une prostituée est retrouvée morte, la police ne s’y intéresse pas du tout. Leon Geats de la brigade des moeurs retrouve sa gamine, ces deux âmes esseulées vont se lier d’amitié et Leon va creuser l’affaire. C’est un loup solitaire qui connaît le quartier comme sa poche, il suit son instinct, s’entête jusqu’à l’obsession, faisant fi de la hiérarchie, persuadé qu’un tueur en série est à l’oeuvre. Le tueur sera surnommé « le brigadier » et l’enquête se poursuivra durant des décennies.

Immense roman noir

Un fabuleux roman d’atmosphère avec le portrait de Soho, un quartier de Londres. Une enquête policière palpitante sur la traque d’un tueur en série insaisissable. L’équilibre est juste parfait, tous les ingrédients sont dosés avec soin, suspense, tension, rebondissements, émotions, dialogues savoureux. La reconstitution historique est exceptionnelle. Nous sommes complètement immergés dans l’ambiance de la nuit au coeur des ruelles sordides avec les clubs de jazz, les night-club, les prostituées, les voyous, les proxénètes, les mafieux, les espions et les policiers corrompus.

Epoustouflant

Une plume viscérale au service d’une intrigue complexe tissée avec beaucoup d’intelligence. Elle traverse le siècle et s’étend sur 70 ans, du Londres d’avant guerre jusqu’en 2002. Les années 30, la seconde guerre mondiale, Londres sous le Blitz, l’après guerre jusqu’aux années 2000.

Formidables personnages

L’accent est mis sur les personnages, ils portent toute l’histoire sur leurs épaules et la rendent passionnante. Un trio est mis en avant, Leon Geats, Billie et Mark Cassar. Plus vrais que nature tant l’auteur les a travaillé en profondeur, dans les moindres détails, si vivants qu’on a l’impression qu’ils sont entrain de discuter à nos côtés. Mais le héros principal, le plus attachant est Leon Geats. Un sacré bonhomme, un de ceux qu’on croise et qui nous marque. Il a du corps, des tripes et une âme, profondément humain sous ses airs de mauvais bougre.

675 pages vertigineuses, noires, brutales et d’une intensité à couper le souffle.

Vine street a été placé aux côtés des meilleurs romans de James Ellroy. Ce n’est que mon humble avis et j’émettrai des réserves. Si la noirceur, la corruption, les flics pourris et l’ampleur du récit sont comparables, nous sommes cependant à mille lieues du cynisme d’Ellroy et de sa plume dure et hachée. Le regard de Dominic Nolan est empreint de beaucoup d’humanité et de tendresse, et sa plume est infiniment plus sensible.

Il y aurait tant de choses à dire sur ce magnifique roman, mais voilà, je ne trouve pas les mots pour faire entrer mon ressenti dans cette chronique.

Un BONHEUR ABSOLU de lecture !

Une chose est sûre, il sera sur le podium de 2024 aux côtés de Le sang des innocents – S. A. Cosby. Deux terribles découvertes qui ont fait mon année.

Je remercie chaleureusement les éditions Rivages pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Londres, 1935. Leon Geats travaille à la brigade des Mœurs & Night-clubs de la police de Westminster. Misanthrope et hargneux, il dirige la racaille de Soho – un quartier peuplé de prostituées, de jazzmen et de mafieux – selon un code moral élastique. Lorsque le corps d’une femme est retrouvé au-dessus d’un club, les inspecteurs de la Criminelle ont vite fait de classer l’affaire, ignorant qu’il s’agit de la première victime d’une longue série. En collaboration avec un collègue de la Brigade Volante et une officière de police, Geats se consacre à la recherche d’un tueur pervers et insaisissable. Une enquête qui couvrira plusieurs décennies, traversant le Blitz et l’après-guerre, à la poursuite d’un meurtrier surnommé « le Brigadier ».

« L’effroi obsessionnel de James Ellroy dans le Londres des années 1940. » Ian Rankin
« Un roman passionnant et ambitieux qui allie l’ampleur de L.A. Confidential
à la profondeur psychologique du Rocher de Brighton. » A. J. Finn

Editeur : Rivages, 672 pages, date de sortie : 3 avril 2024

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