Ghislain Gilberti est de retour. Son neuvième roman, dans la lignée des précédents, est un cocktail black on the rock. Noir de noir ! Un démarrage en force, un prologue en forme de claque à couper le souffle…
Gabin Schwartz, six ans, est enlevé dans un parc. Le dispositif Alerte-Enlèvement est immédiatement mis en place. Son corps est retrouvé dans la forêt, complètement vidé de son sang. Seth Kohl, alias le Zombie, nouveau chef de groupe de la brigade criminelle de Versailles, est chargé de l’enquête, il est secondé par la capitaine Céline Fauvel. Le Zombie se traîne un lourd passé et une flopée de vieilles casseroles.
Gabin est le premier d’une longue liste, très vite les victimes s’accumulent. Un agriculteur, un marchand ambulant, une duchesse… rien ne semble les relier entre elles, les modes opératoires sont très différents. Les scènes de crimes évoquent des fresques qu’on retrouve dans des églises, les Danses macabres semblent inspirer le tueur. Un fanatique de religion sacrément illuminé.
Les meurtres s’enchaînent, rien ni personne ne semble pouvoir arrêter ce malade. La traque est lancée, le groupe du Zombie est sur le pont. Accrochez-vous bien, ça va saigner et secouer méchamment, ça va vous envoyer du lourd !
« Enquête classique sur un serial killer » penseront les lecteurs naïfs qui ne connaissent pas l’auteur et ils seront complètement à côté de la plaque. Rien n’est classique chez Gilberti. Il nous plonge aux côtés des enquêteurs, nous colle à leurs basques H24, immergés à fond dans leur quotidien. Nous vivons cette enquête hyper réaliste au plus près et dans les moindres détails. La mécanique est parfaitement huilée, tout est millimétré, d’une précision quasi chirurgicale, sans aucune fausse note. Rien n’est laissé au hasard ou à l’approximation, ça sent le vécu dans les descriptions et certaines scènes sont d’un réalisme impressionnant. Quelques passages à couper le souffle se lisent en apnée. Un concentré d’émotions fortes qui râpe et décape !
Comme dans tous ses romans, les personnages sont au coeur de cette histoire. Même les pires sont attachants d’une certaine façon. Des personnages fouillés jusqu’à l’os, cabossés, borderline, fragiles, plein de failles, en proie à leurs doutes et démons, d’une noirceur sans limite. L’auteur nous plonge au fond d’une âme malade, celle d’un tueur perdu dans sa folie et ses ténèbres. On retrouve quelques anciens protagonistes de la trilogie des Ombres, une forme de clin d’oeil, cet « évangile » est un one shot et se lit indépendamment.
Nerveux et acéré
Une enquête intense entre violence et noirceur, une intrigue d’une folle densité, un chemin sinueux plein de suspense et de rebondissements. La tension extrême déverse son flot d’adrénaline, soumettant nos nerfs à rude épreuve.
Le grand talent de Ghislain Gilberti n’est plus à démontrer. Sa plume incisive taillée au scalpel et ses mots bruts qui claquent comme les balles d’un fusil. Sa patte et son univers sont reconnaissables entre mille, il est unique dans le milieu du noir.
A ne pas mettre entre toutes les mains, les âmes trop sensibles passeront leur chemin.
J’émettrai un mini bémol sur les petites longueurs du milieu, je les ai ressenties même si elles n’ont pas gâché mon plaisir.
Je remercie chaleureusement les éditions Hugo pour leur confiance.
Quatrième de couverture
Au commencement, il y eut un enfant.
Le petit Gabin Schwartz. Six ans. Son corps retrouvé dans un parc. Exsangue.
Puis ce fut un agriculteur. Enterré vivant. Son index désignant le ciel.
Puis un marchand ambulant, écrasé sous son stock.
Sale baptême du feu pour Seth Kohl, le chef du groupe chargé de l’enquête à la Brigade criminelle du SRPJ de Versailles. Comment avancer quand rien ne relie les victimes entre elles ?
Alors que les corps s’accumulent, un lien se dessine enfin, inattendu, fragile et incomplet : le tueur pourrait bien s’inspirer des Danses macabres, ces fresques que l’on retrouve dans les vieilles églises, ou dans les bibliothèques des collectionneurs.
Mais chaque série de tableaux est différente. Laquelle est la bonne ? Le temps presse, et Seth Kohl est assailli par ses propres démons, qui l’invitent eux aussi à quelques pas de danse avec la mort…
Editeur : Hugo, 569 pages, date sortie : 21 avril 2022
J’aime beaucoup cet auteur local. Mais dommage toujours des longueurs
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J’ai lu quasi tous ses polars et c’est la première fois que je ressens quelques longueurs.
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J’aime bien ce genre de thriller et cela me permettra également de découvrir cet auteur.
Bonne journée !
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Si tu ne connais pas Ghislain Gilberti, je te conseille vivement la découverte. Ses trois premiers polars qui se lisent indépendamment en one shot : Le festin du serpent, Le Baptême des ténèbres, Le Bal des ardentes. Ensuite, tu as la fabuleuse trilogie des Ombres.
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Merci de m’avoir fait découvrir cet auteur. Je viens de terminer à l’instant « Sa majesté les ombres », une vraie claque !!!! Je n’ai qu’une hâte : lire le tome 2 que je reçois demain…
Encore un grand merci pour toutes vos chroniques que je suis attentivement.
Gaëlle.
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Merci beaucoup pour le retour et pour votre fidélité. Très heureuse d’avoir permis une découverte d’auteur, vous risquez fort de devenir accro à Ghislain Gilberti. Belle lecture 😍
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