Les eaux noires – Estelle Tharreau

Les-Eaux-noires

Il y a tout juste un an, je découvrais Estelle Tharreau avec La peine du bourreau , une immersion dans le couloir de la mort aux Etats-Unis. Impressionnée par le talent de l’auteure, c’est avec un immense plaisir que je me suis plongée dans son dernier roman.

Noir de noir

La tranquille Baie des Naufragés et ses eaux noires, c’est juste quatre maisons et quelques habitants qui se connaissent tous. Joséfa y vit avec sa fille Suzy, elle est obligée de la laisser seule toutes les nuits pour bosser à la station service, mais tout va bien, les voisins veillent sur elle. Une nuit, Suzy va disparaitre… quand les eaux noires recrachent son corps, Joséfa s’effondre. Sa fille a été assassinée, c’est le drame !

Nous la suivons dans sa descente aux enfers. Joséfa culpabilise énormément de l’avoir laissée seule. Elle se noie dans son chagrin, l’amertume et la rancoeur prennent toute la place. Elle perd pied, devient détestable et se met toute la petite communauté à dos. Elle est jugée, montrée du doigt, les ragots se répandent… après tout c’est de sa faute, faut vraiment être inconsciente pour laisser une gamine seule la nuit !

L’obsession d’une mère

L’enquête n’avance pas, les flics n’ont aucun indice et s’enlisent sur des fausses pistes. Joséfa harcèle la police, cela tourne à l’obsession, elle a la haine et veut qu’on retrouve le meurtrier de sa fille. Elle s’enfonce de plus en plus dans une spirale de désespoir et décide de mener ses propres recherches.

Rebondissement inattendu. Un corbeau entre en scène, il balance des révélations sur la petite communauté dans le but de relancer l’enquête. Les habitants semblent tous cacher un secret inavouable. Les langues se délient, les rumeurs se déversent, se mêlent aux accusations et à la suspicion. Les voisins vont jusqu’à la délation, l’ambiance devient franchement détestable. Le coupable se cache forcément parmi eux… à moins que…

Huis-clos oppressant

Estelle Tharreau nous immerge à fond dans ce huis-clos à l’ambiance sombre, lourde, malsaine et oppressante. Elle réussit le tour de force de nous accrocher à ses personnages, détestables pour la plupart. Mais ils sont si finement analysés dans leurs contradictions qu’on en redemande. Elle nous maintient en haleine, distille une grande tension et entretient le suspense jusqu’à la révélation finale.  A lire d’une traite !

Je remercie chaleureusement les éditions Taurnada pour leur confiance.

Quatrième de couverture

Lorsque les eaux noires recrachent le corps de la fille de Joséfa, personne ne peut imaginer la descente aux enfers qui attend les habitants de la Baie des Naufragés.
L’assassin restant introuvable, à l’abri des petits secrets et des grands vices, une mécanique de malheur va alors tout balayer sur son passage…
Les révélations d’un corbeau, la détresse d’une mère et le cynisme d’un flic alimenteront l’engrenage de la rumeur, de la suspicion et de la haine.
Joséfa réussira-t-elle à survivre à la vérité ?

Editeur : Taurnada, 252 pages, date sortie : 7 octobre 2021

2 commentaires sur « Les eaux noires – Estelle Tharreau »

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